Numéro 6StatutUne initiative cantonale en Suisse offre l’opportunité d’écrire l’histoire pour les animaux

Sentience17 janvier 202224 min

Pourquoi les primates non humains ont besoin de droits fondamentaux

La capacité de se préparer à l’avenir n’est pas uniquement réservée aux primates humains. Par un matin de grand froid, le primatologue néerlandais Frans de Waal a pu observer, dans le zoo « Burgers’ » à Arnhem aux Pays-Bas, comment la femelle chimpanzé Franje a amené la paille de son nid à l’extérieur dans le but d’avoir de quoi se protéger contre le froid durant la journée à venir. Parce qu’elle a entrepris la tâche avant même d’avoir mis le nez dehors, le primatologue a estimé qu’elle se rappelait le froid du jour précédent et anticipait celui de la journée à venir, semblant ainsi confirmer l’hypothèse de la capacité des primates non humains à planifier l’avenir.

Nos cousins primates non humains nous sont très similaires. Comme nous, ils ont une vie sociale développée faite de règles sociales et de pratiques culturelles. Ils font preuve d’un grand altruisme et montrent des capacités à réfléchir à et agir sur l’avenir. De plus, grâce à leur impressionnante aptitude de raisonnement, certains primates savent utiliser des outils.

Malgré les similitudes que présentent les primates non humains avec nous, dans notre société, ils n’ont pas le droit à l’autodétermination. Ils sont contraints de subir l’exploitation et des expériences invasives pour des besoins humains de divertissement ou encore de recherche, sans pour autant pouvoir s’en défendre. Or, à l’heure où nous vivons une extinction mondiale des espèces et l’effondrement de la biodiversité, pour protéger adéquatement les animaux et la nature, ne devrions-nous pas revoir notre manière de penser et de traiter ces derniers ?

C’est précisément ce changement de paradigme que nous visons avec notre initiative qui sera soumise au vote le 13 février à Bâle, une capitale mondiale de l’industrie et de la recherche pharmaceutique et une pionnière en matière de zoo en Suisse. L’initiative demande des droits limités – notamment celui à la vie et à l’intégrité physique et psychique – pour tous les primates non humains.

Les législations actuelles traduisent la manière dont nous percevons les primates non humains. En effet, bien que la dignité de la créature soit ancrée dans la constitution Suisse et que le Code civil suisse dispose à l’article 641a dans les « Droits réels » que les animaux ne sont pas des choses, ces principes ne sont pas appliqués. En prescrivant quand et comment nous pouvons utiliser – c’est-à-dire exploiter, blesser et tuer – certains êtres vivants, ils reflètent le problème fondamental de notre système : la manière dont nous nous positionnons dans le monde et par rapport aux autres êtres vivants qui implique des décisions qui privilégient catégoriquement nos intérêts. Cette soi-disant « protection » des primates non humains est insuffisante, car elle ignore totalement l’intérêt fondamental que les primates non humains ont à la vie et à l’intégrité physique et psychique.

Les primates non humains sont contraints de vivre dans un système juridique fait par et pour l’humain ; nous portons donc la responsabilité de les protéger et de tenir compte de leurs intérêts.

Une chose est claire, nous ne pouvons plus continuer à dominer nos congénères. En effet, nous, primates humains, ne vivons pas seuls sur cette planète, mais faisons bel et bien partie d’un tout. Par-dessus tout, c’est la manière dont nous définissons nos relations juridiques avec les animaux et la nature qui détermine comment nous agissons avec et sur eux.

Qui on est pour exiger ça ?

Nous sommes « Sentience », une organisation Suisse à but non lucratif qui, par un travail politique et de sensibilisation, place les intérêts des animaux non humains au centre de la société. Dans notre engagement, nous mettons un accent particulier sur les questions de dignité animale, d’agriculture et de consommation.

Nos projets précédents et futurs

La première initiative populaire que nous avons lancée en Suisse portait sur l’alimentation durable. Elle visait à ancrer les plats végétaliens au menu des cantines de quelques villes suisses, à sensibiliser le personnel de cuisine ainsi qu’à initier les élèves aux recettes végétaliennes.

En plus de l’initiative « Droits fondamentaux pour les primates », nous travaillons actuellement sur l’initiative nationale contre l’élevage intensif, qui souhaite ancrer des standards plus élevés en matière de bien-être animal dans la Constitution suisse et donc interdire l’élevage intensif. Actuellement, nous attendons la décision de la deuxième chambre parlementaire. La votation est attendue au plus tôt à l’hiver 2022.

Notre nom – « Sentience » – représente notre cause principale : nous voulons que le plus d’animaux sentients possibles puissent mener une vie sans souffrance.


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2 commentaires

  • Vauché

    1 février 2022 à 9h20

    Initiative à introduire en tous les cantons SVP

    Répondre

  • Vauché

    1 février 2022 à 9h19

    RESPECT À TOUT ÊTRE
    :
    VIVANT QUI L’EST EN RESPECT

    Répondre

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