ActualitésAnimaux domestiquesUne journée à la maison des animaux An Ti Loened

Yoann Latouche Group2 juin 20236 min

La maison des animaux est une structure d’accueil des animaux basée en Île-de-France. Découvrez son fonctionnement et ses projets de développement.

Adopter ? Un acte réfléchi à la maison des animaux

An Ti Loened, la maison des animaux en breton, accueille depuis plus de 14 ans chiens, chats, NACs et même boucs et chèvres si nécessaire. Sabrina Gros, la présidente, nous invite dans son quotidien et nous explique le fonctionnement de son association. Pas de cage ni d’attente pour trouver un foyer. Chaque animal est placé dans une famille d’accueil bienveillante chargée de le rendre adoptable. Zoom sur un refuge qui veut le meilleur pour nos compagnons.

Sabrina, comment se passe une journée type chez An Ti Loened ?

Nous avons une structure à Paris dont je m’occupe, mais la plupart des animaux sont placés en famille d’accueil dans tous les départements d’Île-de-France et à Bourges et Orléans. Elles sont chargées de prendre soin des animaux jusqu’à leur adoption. Ce fonctionnement permet à l’animal de bénéficier d’un environnement comparable à celui qu’il trouvera chez son adoptant. En cage, impossible de découvrir le vrai caractère d’un animal ni son comportement.

De mon côté, une journée type passe par le nettoyage de la structure le matin avant de sortir les animaux pour un parcours en extérieur où ils restent entre eux. La plupart sont placés en famille d’accueil, mais je garde ici ceux pour lesquels je suis dans l’attente d’une famille ou dont les premiers soins sont encore à réaliser. Des bénévoles viennent régulièrement m’aider pour les promenades.

Le reste de la journée est consacré à l’administratif. Je réponds aux demandes d’adoptants et j’accompagne les familles si elles rencontrent des problèmes avec l’animal qu’elles accueillent. Il y a toujours une question ou un souci à gérer ! Je m’occupe également des soins des animaux qui en ont besoin et des visites avec le vétérinaire. La fin de journée est consacrée aux repas et ensuite les animaux rentrent pour la nuit.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les familles d’accueil et leur rôle ?

La maison des animaux accueille une soixantaine d’animaux, mais la plupart vivent en famille d’accueil.

Quand les animaux arrivent, je m’occupe de la mise en règle avec l’identification, la vaccination et la stérilisation et ils partent dès que possible en famille. C’est un vrai plus pour l’animal, car il évolue au sein d’un environnement familial qui va le préparer à l’adoption.

Un chat ou un chien n’a pas la même attitude en cage. Les familles peuvent me dire si les animaux sont destructeurs, s’ils aboient, s’ils peuvent rester seuls, s’ils sont craintifs ou s’ils mordent par exemple. La famille d’accueil aide aussi l’animal à être plus rapidement propre, car il bénéficie de plus de sorties.

J’ai la chance d’être entourée d’un bon groupe de familles qui restent familles d’accueil, c’est-à-dire qu’elles n’adoptent pas l’animal, celui-ci trouve sa placer chez un adoptant. Quand un chat, un chien ou un NAC est placé, elles reprennent un nouvel animal. Elles ont une grande responsabilité et sont prêtes à donner du temps à des chats ou des chiens qui ont souvent d’importants problèmes de santé ou de comportement du fait de leur passé.

Quelles sont les principales difficultés pour un refuge comme An Ti Loened ?

Sans hésiter, l’aspect financier ! Nous sommes tous bénévoles et nous ne recevons aucune subvention, ni aucun mécénat. Nous sommes fiers de faire fonctionner la structure sans aucun salarié et sans aide financière extérieure.

Nous fournissons à la plupart des familles d’accueil la nourriture, le matériel, les litières, etc., mais le gros du budget part en frais vétérinaires. On dépense entre 40 000 € et 50 000 € par an en soins pour les animaux.

Les dons de matériel ou de nourriture nous sont très utiles, mais les dons financiers nous permettent réellement de subsister !

Quel est votre avis sur l’évolution des abandons et de la maltraitance en France ?

An Ti Loened existe depuis 14 ans et je suis bénévole depuis 22 ans. Aujourd’hui, les abandons sont davantage médiatisés. Vous voyez régulièrement des images d’animaux d’une maigreur extrême sur les réseaux sociaux. Ces informations donnent l’impression que la situation empire, mais je dirais qu’elle a évolué.

La place de l’animal de compagnie a changé. Il est devenu un véritable membre de la famille, mais cela perturbe parfois son comportement. Certains chiens sont abandonnés alors même qu’ils ont vécu plusieurs mois dans une bulle, à dormir dans le lit, sans sortir dans la rue. Finalement, le comportement du chien devient agressif ou dominant et les maîtres ne savent pas gérer. Ils ne comprennent pas, car ils pensent l’aimer plus que tout.

Actuellement, nous avons trois chiens avec d’importants problèmes de comportement. Une éducatrice bénévole travaille avec eux pour qu’ils puissent ensuite rejoindre une famille et être adoptés. C’est un travail long, mais nous avons à cœur de continuer.

Pour une meilleure relation entre l’homme et l’animal, chacun doit avoir la place qui lui revient.

Comment sensibilisez-vous les futurs adoptants ?

Les adoptants me contactent et je les mets en relation avec les familles dont un animal est prêt à être adopté. Elles estiment si les futurs maîtres pourront offrir un environnement adéquat à l’animal. Notre objectif : qu’une adoption réussisse et que l’animal passe le reste de sa vie avec sa nouvelle famille.

Nous sommes totalement transparents et expliquons la situation telle qu’elle est aux futurs maîtres. Si un animal souffre de problèmes de santé ou de comportement, s’il a besoin de beaucoup se dépenser, s’il aboie ou peut mordre, nous ne cachons rien. Si les adoptants insistent, mais que nous pensons que la relation se passera mal, nous refusons l’adoption.

Nous faisons signer un contrat d’adoption qui stipule qu’accueillir un animal est un acte réfléchi, que nos animaux ont souvent un lourd passé avec les séquelles que cela implique. Si jamais l’adoption échoue, les nouveaux maîtres ont l’obligation contractuelle de nous ramener l’animal. C’est très rare, mais ça arrive.

Quels sont vos projets d’avenir pour la maison des animaux ?

Nous participons chaque année à des salons comme le Paris Animal Show ou le défilé des adoptions. Nous avons déjà placé 200 animaux ! Nous allons continuer en 2023.

Nous ambitionnons de créer deux nouvelles structures, l’une spécifique pour les NACs et une autre avec une infirmerie et des cages pour les animaux en quarantaine. Nous avons encore beaucoup de travail, mais pour diminuer les abandons et offrir une seconde chance aux animaux que nous recueillons nous voulons aller plus loin.

Si vous avez de l’amour, de la patience et du temps à consacrer à un animal de compagnie, la maison des animaux vous permet d’adopter un compagnon à la recherche d’un maître bienveillant et qui respecte ses besoins en tant qu’animal. Pas encore prêt à adopter ? Faites un don pour soutenir les animaux. Contactez sans attendre An Ti Loened !


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