Numéro 7Politique & AnimauxLes jeunes du Campus Animaliste font entrer la voix des animaux dans l’Histoire

Dominic Hofbauer15 avril 202215 min

Il n’y a pas d’âge pour plaider la cause des animaux ou porter leur voix. C’est le défi lancé par les jeunes du Campus Animaliste en organisant le premier concours de plaidoiries pour les animaux. Âgés de 15 à 27 ans, les 8 finalistes de cette première édition se sont succédés le 25 mars à l’Hôtel des Invalides, devant le public et un jury d’experts. Si les ondes sonores de leurs puissantes plaidoiries se sont estompées, leurs messages d’espoir et de justice resteront dans les mémoires des nombreux participants comme une leçon de bienveillance inspirante et lumineuse.

Dominic Hofbauer pour Savoir Animal a rencontré Marion Bigoin, Valentine Labourdette, Alice Pjie, Simon Nordmann, jeunes militants pour la cause animale et organisateurs de cette soirée historique.

Interview

Bonjour à toute l’équipe ! Et tout d’abord un grand bravo pour cette soirée. Comment vous est venue cette étonnante idée ?

Simon : Nous discutions dans un petit restaurant végétalien. Je trouvais stimulante l’idée de mettre en place un concours, sous une forme ou une autre, pour révéler des talents chez les jeunes engagés pour les animaux. Valentine, qui est étudiante en droit, a pensé au concours de plaidoirie, qui permet le développement d’argumentaires de fond. Nous avons saisi l’idée au vol et nous y sommes attachés.

Francesca de Rosanbo – présidente d’une fondation pour la préservation de la vie sauvage – a beaucoup aimé ce projet et a désiré le mettre en place. Nous l’avons aidée en organisant les présélections et en assurant le déroulé concret de la soirée.

Existait-il déjà des concours de plaidoirie animalistes ?

Valentine : Étant étudiante en droit de l’environnement, je me suis rendue compte qu’il existait plusieurs concours de plaidoirie sur l’écologie destinés aux lycéens et/ou aux étudiants, mais aucun sur la cause animale. Nous avons trouvé cela dommage alors que, tout comme la question environnementale, la question animale intéresse de plus en plus de jeunes. Notre concours de plaidoirie est inédit en France !

Alice : Aujourd’hui, les concours de plaidoirie sont de plus en plus démocratisés, surtout chez les jeunes. Les thèmes sont divers, et tous relèvent de sujets cruciaux, comme les droits de l’homme, les inégalités ou encore l’écologie. Mais force est-il d’admettre qu’un concours de plaidoirie ayant comme thématique la défense des animaux n’existait pas encore, en France. Il s’agit pourtant d’une cause ayant toute son importance et se déployant de jour en jour dans la sphère politique et publique. Donc mettre en place un concours de plaidoirie donne ainsi tout son sens, car elle crédibilise un peu plus encore cette cause !

Se lancer dans un tel projet, à peine 6 mois après le lancement de votre association est assez ambitieux, vu de l’extérieur. Comment avez-vous réussi ce défi ?

Alice : Oui effectivement, c’était pas mal de travail, surtout pour une association encore en structuration. Mais une fois l’idée adoptée, de plus en plus de personnes se sont investies. C’est véritablement grâce à l’énergie déployée par les membres du Campus Animaliste et Francesca de Rosanbo que nous sommes parvenus à mener ce projet à bien, dans un temps relativement court. De plus, le concours a également permis de crédibiliser, faire exister en quelque sorte notre association, qui est née en octobre dernier, et n’avait jusqu’à présent jamais été à l’initiative d’un événement d’une telle ampleur.

Combien de candidatures avez-vous reçues, et est-ce que la sélection était difficile ?

Simon : Nous avons reçu une cinquantaine de candidatures, de gens qui pour la plupart ont été motivés par la personnalité des membres du jury. 60% n’avaient jamais été participant ou même spectateur d’un concours de plaidoirie : c’était donc une première pour beaucoup d’entre eux. En défendant la cause animale, nous avons contribué à démocratiser l’art oratoire.

La sélection était ardue. Une vingtaine de candidats avait vraiment le niveau, et nous n’en avons retenu que 8. Nous nous étions constitué une grille d’évaluation fondée sur plus de 15 critères, avec une note arrondie sur 40, pour juger de la façon la plus objective possible chaque candidature, autant sur la forme que sur le fond. Il n’est pas possible d’être toujours objectif, nous le savons, et je crois que plusieurs candidats non sélectionnés auraient mérité de l’être. Ils auront toute leur chance pour une prochaine occurrence du concours de plaidoirie.

Quels étaient les profils des candidats ?

Simon : 12% des candidats occupaient un emploi, 52% étaient étudiants, 15% lycéens. Les prérequis d’âge (15-27 ans), qui avaient pour objectif de permettre aux plus jeunes d’oser prendre la parole (et, surtout, nous sommes une association de jeunesse), n’ont donc pas empêché une réelle diversité de parcours.

Qui composait le jury, et quel était son rôle ?

Valentine : Le jury était composé du député Cédric Villani, de Francis Teitgen, avocat et ancien Bâtonnier de l’Ordre, d’Hélène Thouy, avocate et coprésidente du Parti animaliste, de Brigitte Gothière, cofondatrice de l’association L214, du naturaliste Pierre Rigaux et de moi-même.

Nous souhaitions avoir dans le jury un ou une membre du Campus ayant participé à l’organisation du concours, des personnalités œuvrant pour la cause animale, mais également un avocat à même d’évaluer la prestation des candidats avec un regard plus extérieur, et Francis Teitgen a été parfait dans ce rôle !

L’Hôtel des Invalides accueille le public avec ce slogan “Entrez dans l’Histoire”. Pourquoi avoir choisi ce lieu historique ?

Simon : La défense des animaux entrera dans l’Histoire de France, nous en sommes persuadés. C’est un monument plein de symboles ; il marque aussi l’ambition de cet événement. En plaidant pour améliorer le sort des animaux, les finalistes se sont inscrits dans quelque chose de grand, dans un lieu historique, ils ont prolongé une certaine idée que nous avons de la France.

Que retenez-vous de cette première édition ?

Marion : Cette première édition du Concours de Plaidoirie animaliste est globalement, et je suis certaine que c’est l’avis des autres organisateurs au sein du Campus Animaliste, un franc succès. Je craignais initialement que les propositions et prestations des candidats en lice ne soient pas suffisamment novatrices et engagées pour rendre légitime la présence de personnes relativement célèbres au sein du jury et des invités. Notre travail de présélection était par conséquent crucial pour choisir les perles animalistes à mettre en avant, et force est de constater que les candidats ont déclamé avec brio et verve leurs convictions pour les animaux.

Les jurés nous ont fait des retours très positifs, ainsi que le public présent aux Invalides et en ligne. Somme toute, une soirée qui a connu quelques désagréments techniques, mais qui fut un réel succès à tout point de vue !

Simon : Je retiens beaucoup d’émotions, le sentiment que quelque chose d’important s’est produit. Et je suis heureux pour tous les finalistes du concours. Qu’ils aient gagné ou non, ils ont pu donner de l’ampleur à l’expression de leur pensée. Les cris de détresse des animaux ont trop longtemps été étouffés dans l’ombre. En leur nom, les finalistes de ce concours ont pu former une voix nouvelle.

Valentine : L’organisation a nécessité énormément de travail. Nous attendions beaucoup de cette soirée et tous les retours que nous avons eu sont extrêmement positifs ! J’espère sincèrement que cet événement aura un écho concret. Il a permis de mettre en avant une cause qui a longtemps été ridiculisée et marginalisée. Nous avons fait intervenir deux personnes en plus des candidats et des membres du Campus animaliste : Dimitri Houbron, député du Nord, et Sandra Krief, élue municipale à Grenoble déléguée à la condition animale. Ils travaillent sans relâche pour changer le sort réservé aux animaux. Nous souhaitons que les plaidoiries soient un premier pas vers une réelle prise en compte des intérêts des animaux par l’Etat et par le droit !

Le concours sera-t-il reconduit l’an prochain ?

Valentine : Au vu du succès de l’événement, nous comptons bien entendu organiser une seconde édition !

Marion : oui évidemment, c’est un projet que nous avons déjà inscrit dans notre macro-planning ! Il se fera probablement sous d’autres modalités de participation, dans un autre lieu et selon un déroulé peut-être différent : quoi qu’il en soit, il sera au moins tout aussi réussi et au mieux encore plus attractif que le premier ! Notre but est clair : lancer une dynamique pour les animaux au sein de pratiques associatives dans le monde estudiantin et auprès des jeunes. Trop de concours d’éloquence ne se bornent qu’à l’écologie ou des thèmes philosophiques plus larges. Désormais, ce sont les intérêts des animaux qu’il faut défendre à bras le corps, et notre seconde édition compte bien faire germer cette idée dans d’autres régions en France !

Ont également participé à l’organisation du Concours de plaidoiries animalistes : Yazid Aouad, Aïda Czap, Manon Dedeye, Romain Van Den Broucke, Enzo Ridel, Swen Durieux, Nicolas Barbut, Morgane Frappa, Hugo Mendes, Emma Debeugny, Corentin, Servane Pater.

Les plaidoiries retenues pour cette soirée étaient :

Déborah Goulet : Plaidoirie sur la cruauté contre les animaux.

Artus Hegesippe-Lapierre : “Argos” (thème de l’abandon).

Thais Provignon : Plaidoirie sur la chasse. 2ème place au concours.

Anastasia Azar : Plaidoirie sur les cosmétiques. 3ème place au concours.

Gianni Enselme : Plaidoirie sur la chasse des oiseaux d’eau.

Ilyana Aït Ahmed : “La graine du doute” (thème de l’élevage). 1ère place.

Anthony Thorel : “M. Le Premier ministre” (thème de l’abandon). Prix du public.

Ludivine Plenchette : Plaidoirie sur le commerce d’espèces sauvages.

Et la plaidoirie gagnante de cette édition 2022 est celle de Aït Ahmed Ilyana pour La Graine du doute. Un tout grand bravo à elle, ainsi qu’aux 7 autres finalistes !

La graine du doute

« Si les abattoirs avaient des murs en verre, tout le monde serait végétarien ».

J’aurais tant aimé que Paul McCartney ait raison…Mais, force est de constater que notre réalité le dément. De nos jours, les murs des abattoirs sont en verre : ce qu’il se passe à l’intérieur de ces lieux funestes ne relève plus du mystère ou de l’indicible. Nous avons vu la souffrance des animaux pris au piège, l’horreur des corps claqués, l’agonie et leurs carcasses, malheureusement destinées à ravir nos papilles.

Ces dernières années, les enquêtes se sont démultipliées mais malgré les révélations révoltantes des lanceurs d’alerte, le monde n’est toujours pas végétarien. Nous restons une minorité. Notre voix porte davantage, certes, mais pas encore assez pour couvrir le silence coupable entourant l’abattage quotidien de 3.2 millions d’animaux en France.  

Alors, Paul se serait-il trompé ? Etait-il trop naïf ?

Depuis un certain temps, la sentience des animaux d’élevage fait l’objet d’un large consensus scientifique. Alors, si nous avons arrêté de considérer les animaux comme des machines, comme notre bon Descartes aimait à le faire, quelle explication donner à notre indifférence généralisée ?

Serait-ce simplement une réticence de l’homme à changer ses habitudes ? Serait-ce une crainte de ne plus être Français ? Puisque, cela n’a pu vous échapper, être français, c’est consommer « un bon vin, une bonne viande, un bon fromage » !

Personnellement, je ne pense pas que cette grille de lecture soit des plus pertinentes. Au risque de sonner « wokiste », je le clame haut et fort : c’est tout un système qu’il faut remettre en cause ! Car ce système a un but, simple, mais redoutablement efficace : semer une graine dans votre tête, la graine du doute. Une fois qu’elle s’est introduite dans votre esprit, vous ne savez plus qui croire ni que croire et BINGO : vous ne croyez plus en rien. Le système a bien compris que le doute est une arme puissante.

Cette stratégie n’est pas nouvelle, c’est la même que celle déployée par l’industrie du tabac qui, pendant des décennies, n’a eu qu’un objectif : vous convaincre que fumer était bon pour votre santé, preuve médicale à l’appui. Cette tactique pernicieuse a aussi conduit les familles françaises à servir du vin dilué à leurs enfants. Plus récemment, les grands groupes pétroliers ont financé des études scientifiques pour retarder le plus possible la prise de conscience liée au réchauffement climatique. Ces mensonges noient l’information et vous font douter de ce que vous pensiez savoir. Vous êtes en léthargie.

Alors, aujourd’hui, je veux vous alerter : nous sommes tous pris dans un épais brouillard de désinformation. Et faîtes attention, vos ennemis se cachent dans les endroits les plus inattendus. Ils sont partout !

Mais, laissez-moi vous raconter une petite histoire et vous y verrez plus clair. C’est l’histoire de ma petite graine à moi…Ou la vôtre. Qu’importe !

J’ai 8 ans. J’ai un chien, Pooky, c’est mon meilleur ami ! A l’heure du repas, je boude mon assiette : depuis que je sais que mon escalope panée est en réalité un cadavre de poulet, mon appétit est coupé ! Je me dis que je ne tolérerai jamais que quelqu’un fasse du mal à Pooky, donc je ne comprends pas pourquoi, pour les poulets, ce serait différent. Après tout, un poulet n’a-t-il pas des yeux ? Un poulet n’a-t-il pas des organes, un corps, des sens, des désirs, des émotions ?

Mais ma mère insiste, elle me dit que son médecin est des plus formels : le poulet, c’est de la viande blanche, c’est indispensable pour être en bonne santé ! Il a fait tellement d’études, il doit avoir raison.

Je me rends à l’école de la République française, au temple du savoir. Aujourd’hui, je suis contente : nous allons recevoir une intervenante. Génial, j’en avais marre des cours de mathématiques. La dame ne dit pas pour qui elle travaille, mais elle s’y connait en nutrition, c’est ce que je retiens. Au détour d’un jeu, elle nous explique que le lait est la seule et unique source de calcium. Evidemment ! 

Ces idées se bousculent dans ma tête : “mange ta viande”, “laisse un verre de lait pour le père noël”, “à Pâques c’est de l’agneau au menu”, “vendredi saint c’est poisson”, “un noël sans dinde et sans foie gras, et puis quoi encore ?!”A un moment donné, la France c’est la France, et le foie gras, c’est la France !” “A la cantine, c’est jambon et frites, ou double ration de frites, c’est ça la République !”

Qui suis-je pour remettre en question toutes ces traditions ?

J’ai 20 ans. Je continue de consommer des produits d’origine animale, parce que ma graine a bien germé. Chez moi, j’allume la télévision. On me dit que « les produits laitiers sont nos amis pour la vie », qu’il faut en consommer 3 fois par jour et que, grâce à cela, j’aurai des os forts et en pleine santé.  Je zappe : INTERBEV, l’interprofessionnelle du bétail et des viandes, vante le flexitarisme, le régime de la « liberté », de la « responsabilité » et de la « durabilité ». Je vois des vaches qui gambadent dans des prés, des poules qui dansent le cancan…On me dit de faire confiance à toute une filière et de me fier aux labels, mais entre le rouge, le bio, les IGP, les labels privés et gouvernementaux, je vous avoue que je suis bien perdue…

Je suis dans le métro, j’apprends qu’un lanceur d’alerte est en garde à vue : il a infiltré un abattoir et a réussi à publier des vidéos. On y voit des vaches suspendues sur la chaîne d’abattage. Elles sont censées être inconscientes, mais non, certaines se débattent, leur corps sont pris de convulsions. L’une d’entre elles est même gestante. Le journaliste explique que les lobbies cherchent à faire taire les lanceurs d’alerte en criminalisant leurs actions. Ils veulent réduire au silence toute critique de leurs pratiques, quitte à faire porter le chapeau aux employés ou aux éleveurs, pourtant eux aussi victimes de ce système leur imposant des cadences intenables et des conditions de travail déshumanisantes.

C’est décidé, désormais, je ne laisserai plus personne me gaver d’informations contradictoires. Je vais investiguer et démêler le vrai du faux. Oser penser par moi-même : “Sapere aude”. Je m’empare de mon héritage des lumières !

Une semaine plus tard, je suis épuisée, mais heureuse. J’ai lu des centaines d’articles qui m’ont permis de renouer avec l’enfant qui sommeillait en moi. Celle qui avait tout compris à l’époque. Celle qui n’était corrompue par personne. Je découvre que je me suis construite sur des mensonges, qu’on nous a lavé le cerveau, pour que le terreau soit humide et que notre graine du doute pousse bien. Enfin délivrée de ma dissonance cognitive, vous n’imaginez pas à quel point je suis soulagée !

Maintenant, que faire, me direz-vous ? Mettre à bas l’ordre établi !   

Loin de moi l’idée qu’il faudrait s’informer exclusivement auprès des défenseurs de la cause animale. Je défendrai toujours le pluralisme. Je milite simplement pour que le consommateur soit informé de manière transparente. Qu’il sache qui lui parle et d’où provient ce qu’il achète. Autrement, comment pourrait-on prétendre parler de choix éclairé ou de liberté ?

Ma graine déterrée et forte de mes convictions, je demande aux décideurs publics de mettre fin à ce cirque macabre.

Je réclame tout d’abord le remplacement des allégations fallacieuses sur les emballages par un étiquetage obligatoire des méthodes de production, comme c’est déjà le cas pour les œufs, mais allant plus loin pour inclure notamment les procédés de sélection génétique, de transport et d’abattage.

Je requiers également que l’on rende visible les initiateurs de toute communication au service d’intérêts privés.

Enfin, je pense qu’il est grand temps de graver dans le marbre de la Constitution française la reconnaissance de la sentience des animaux.

Dans cette attente, le combat est rude et l’adversaire féroce. L’objectif des lobbies, vous l’avez compris, est de nous désinformer en semant le doute dans nos esprits. Or, on le sait, « In dubio pro reo » : le doute profite à l’accusé.

Pour citer Paul Eluard, « La lumière, toujours, est tout près de s’éteindre, la vie toujours s’apprête à devenir fumier. Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini. Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe ».

Alors, si les murs en verre ne suffisent pas, ne perdez pas espoir Paul, “there will be an answer”, we won’t « let it be ».

Ilyana Aït Ahmed


Dominic Hofbauer
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Éducateur en éthique animale pour L214 Éducation, chargé d’enseignement à l’Université de Rennes 2.

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