ActualitésAnimaux sauvagesHappening contre les tirs sur les loups ! Le 12 mars 2022, 12h30 Place de la Nation à Paris

La Voix Des Loups10 mars 202226 min

Nous protestons une nouvelle fois contre ce plan loup qui met en danger l’espèce, avec des tirs de prélèvements aléatoires (tirs létaux) qui ne résolvent rien, et qui ne sont fondés sur aucune étude  scientifique. Cette gestion du dossier par nos politiciens est hypocrite et irréfléchie ! 106 loups abattus en 2021, 113 loups pourront être abattus en 2022. Nous nous rassemblerons à 12h30 place de la Nation pour un happening revendicatif, et rejoindrons  la marche Look Up pour le climat qui nous a joint à son organisation pour 14h00. 

Le loup en France

Le loup, éradiqué en France dans les années 1930, est revenu naturellement par l’Italie en 1992. Il n’a pas été réintroduit comme voudraient le faire croire ses ennemis, qui espèrent à nouveau pouvoir l’exterminer. Il recolonise des territoires où il était jadis. L’élevage s’étant développé presque partout en France dans un environnement sans grands prédateurs depuis l’éradication du loup, les troupeaux se sont trouvés vulnérables  lors de sa réapparition. Les pouvoirs publics ont dû apporter une réponse juridique face à des éleveurs non préparés à ce retour et peu enclins à modifier leurs habitudes.  

Des tirs létaux ont ainsi été mis en place et s’ il est bien spécifié dans les lois européennes, qui protègent le loup, que ces mesures dérogatoires ne peuvent être appliquées que s’il n’existe pas d’autres solutions et uniquement en dernier recours, force est de constater que d’années en années, l’Etat français à chercher à contourner par tous les moyens ces règles, afin de faire du loup la cible des fusils, au détriment d’une réelle politique efficace de protection des troupeaux et de préservation de la faune sauvage. La chasse aux loups est donc à nouveau ouverte ! 

Le Plan Loup repose sur l’expertise collective commandée par le ministère en charge de l’environnement en 2016 (exécutée par le Service du Patrimoine naturel du Muséum national d’Histoire naturelle et la Direction Recherche et Expertise de l’Office national de la Chasse et de la Faune Sauvage), qui a estimé le seuil minimum de viabilité de la population loup à 500 individus. Il existe une nuance avec que dit exactement l’expertise : «Pour la conservation d’une population démographiquement et écologiquement viable et capable de répondre évolutivement aux changements environnementaux futurs, une taille efficace de 500 constitue le minimum absolu (Steeves et al. 2017). Les généticiens considèrent aujourd’hui qu’il s’agit d’une sous-estimation, et recommandent des tailles efficaces de l’ordre de 1000-5000 (Frankham et al. 2014)» . 

La population Loup en France est estimée à plus de 600 individus. 

Rappelons que le loup est couvert par un régime de protection stricte au titre de l’article 12 de la directive 92/43/CE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, dits habitats, La France s’engage-t-elle réellement dans cette protection ? 

Non, car désormais, il est possible en France, de chasser, de traquer les Louveteaux, jeunes Loups ou Louves, Louves enceintes, Louves suitées, Loups et Louves adultes, Couples Alphas… aucune restriction n’est appliquée ! Les lobbies qu’ils soient de l’agriculture de l’élevage ou de la chasse, ont su imposer leurs diktats et faire d’une espèce protégée une espèce à exterminer. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a émis le 12 janvier 2018 un avis négatif sur les projets d’arrêtés qui fixent les conditions de tirs et le nombre maximal de loups pouvant être détruits : “Il semble, que ce plan s’inscrive dans un freinage, par régulation, de la croissance des populations de loups, allant bien au-delà des possibilités réglementaires de déroger à la protection de l’espèce et aurait gagné à se situer dans une approche écosystémique, intégrant davantage les habitats, les herbivores sauvages et domestiques avec le loup“.  

Selon l’expertise ESCO, personne n’est capable aujourd’hui d’affirmer en France que les tirs létaux atteignent bien leurs objectifs sur la prédation des ovins ! Au contraire, abattre des loups ne solutionne en rien les difficultés de l’élevage, les meutes sont éclatées, déboussolées, les loups s’attaquent à des proies plus faciles, comme brebis et agneaux dans des enclos. 

Les solutions reconnus pour empêcher cette prédation sont la combinaison de moyens de protection du bétail et d’effarouchement des loups. (Présence humaine, chiens de protection, parcs de nuit ronds ou ovales électrifiés, Corral en bois, aides bergers, clôture électrifiées, dispositifs sonores, lumineux, olfactifs, Fladrys, Turbo fladrys, tirs d’effarouchements, trappage …) Le plan loup fait l’impasse sur beaucoup de solutions, ne rendant obligatoire que deux protections. La loi européenne, en impose pourtant 3 (Présence humaine, Chiens de Défense, parc de nuit électrifié). La mise en place de ces protections n’est pas, ou peu vérifiée. Bien souvent nous voyons des troupeaux seuls dans les alpages, sans aucune protection.  

Le loup, un symbole de la biodiversité

Il n’est plus possible de nos jours d’ignorer l’importance majeure du rôle de Canis Lupus, sur les écosystèmes. A chaque réapparition du loup sur un territoire, les effets positifs du prédateur se sont révélés. Régénération forestière et diversité végétale découlent de ces effets en cascade, mais pas seulement. Dans une zone fréquentée par les loups, la densité de cervidés baisse, diminuant de fait la consommation de broussailles et de jeunes arbres par les animaux sauvages. Du coup la régénération des arbres augmente ainsi que celle des plantes à fleurs. Il a été démontré que l’impact fort des cervidés sur la végétation du sous-bois entraînait le déclin, voire la disparition locale des espèces d’oiseaux qui dépendaient de cette végétation pour se nourrir ou nicher. De plus, une végétation sur le déclin favorisait l’érosion des cours d’eau et par effet de chaîne affectait poissons, insectes, plantes… Le loup apporte donc en plus des effets positifs sur le monde végétal, une régénération et une diversité de la faune locale. 

Nos revendications 

  • Abolition de la chasse loup, dangereuse pour l’espèce, et inutile. La mise à mort du loup ne devrait même pas être une option. Aucun fondement scientifique ne plaide en faveur de l’efficacité des tirs.

  • Des méthodes d’effarouchements doivent être appliquées, pour parer aux attaques et pour éduquer le loup au danger auquel il fait face en s’approchant des troupeaux. Dans les zones à fortes prédations, les méthodes doivent être multipliées. Par prévention, des filets électriques d’au moins 1,10 m devraient être financés pour le national. 

  • La brigade Loup, brigade tueuse, doit être remplacée et tournée vers des missions de pédagogie et de logistique, pour anticiper le retour du loup, pour un accompagnement technique des éleveurs, et vérifier que les protections soient bien mises en place. Il faut également plus de postes d’aides bergers et de services civiques pour les jeunes, qui mettraient en avant la sauvegarde du loup. 

  • Labélisons les produits en zone loups, comme zone de biodiversité, et proposons un tourisme nature basé sur le loup.  

  • L’Etat se doit de garder intacte la quiétude dans nos parcs nationaux, et ses espaces naturels d’exception préservés. Aucun tir, même d’effarouchement ne peut être toléré. Les éleveurs sont pris en charge a 100% dans ces parcs, que leur faut-il de plus ?  

  • Nous demandons une éducation éthique pour nos enfants, fondée sur le respect de l’animal, afin de sensibiliser nos générations futures à notre faune, et de cesser de colporter des rumeurs non fondées sur les loups. Les loups n’attaquent pas les hommes. 

  • Nous demandons à ce que la France respecte le traité de Berne, et nous offre un plan loup plus axé sur la protection des espèces. Nous souhaitons un plan de Cohabitation. 

LES LOUPS sont des animaux pacifiques avec lesquels nous pouvons et devons cohabiter. En chassant librement ils contribuent à l’équilibre des espèces, et font un travail de régulation remarquable, notamment en régulant, bien mieux que les chasseurs, les ongulés qui impactent le milieu agricole. DITES NON AU TIRS SUR LES LOUPS ! 

Humain, Animal même combat, la planète n’attend pas, pour nous tous c’est vital ! 

La Voix Des Loups
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Collectif citoyen pour la défense des Loups

2 commentaires

  • Vauché

    10 mars 2022 à 10h32

    Il est temps de rendre la forêt aux êtres animaliers dont le LOUP qui savent la gérer & respecter

    Répondre

    • Patiu

      12 mars 2022 à 22h46

      Oui tout à fait, afin d’interdire les chasseurs bipèdes.

      Répondre

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