À l’occasion des corridas, l’humain adopte son plus mauvais visage. Il applaudit et se réjouit de la torture d’animaux. À l’instar des gladiateurs de la Rome antique, ces êtres sont emmenés dans l’arène pour se faire supplicier, par ceux-là mêmes qui les ont élevés.
La corrida se décompose en trois étapes et dure entre vingt et trente minutes. Six taureaux sont sacrifiés par une équipe composée d’un matador et de ses assistants. Lors de la première étape, le picador – un homme à cheval – blesse l’animal avec une pointe tranchante fixée au bout d’un bâton.
Puis, trois paires de banderilles, dont l’extrémité est composée d’un harpon de six centimètres de long, sont plantées dans le dos de l’animal. Le harpon maintient la banderille dans la chair, infligeant de grandes douleurs à chaque mouvement.
Enfin, le matador finit d’épuiser le taureau meurtri en le provoquant avec sa cape rouge – la muleta – afin qu’il le charge. Lorsque le taureau est à bout de souffle, le matador lui enfonce une épée dans le garrot, pouvant perforer le poumon du supplicié et générant une hémorragie interne. La dernière atrocité est commise par un ou plusieurs coups de poignard dans la nuque, parfois plusieurs dizaines.
Ce n’est qu’en 1853 que la corrida est arrivée en France, pour le plaisir d’Eugénie de Montijo, l’épouse andalouse de Napoléon III. L’Espagne, le Portugal et les pays hispano-américains ont une tradition de la corrida bien plus ancienne, qui remonte au Moyen Âge. De nombreux pays ou parlements locaux l’ont interdite depuis.
En 2010, le Parlement régional catalan avait voté l’interdiction de la corrida. Les députés l’ayant décrite comme étant barbare et cruelle. Le parlement des Baléares avait interdit la mise à mort en 2017. Malheureusement, la Cour constitutionnelle espagnole a fait annuler ces avancées juridiques mais les habitants n’assistent majoritairement plus aux corridas depuis.
D’autres pays ont interdit la corrida comme le Chili, l’Argentine, l’Uruguay ou encore Cuba. Certains sont en train d’évoluer comme la Colombie et le Mexique. Le Venezuela reconvertit sa plus grande arène, pouvant accueillir 25 000 personnes, en un lieu de loisirs pour des activités sportives ou culturelles.
Il est temps en France de sortir du Moyen Âge dans notre considération et notre rapport envers les animaux, en commençant par mettre un terme à la corrida.
Les corridas, considérées par l’article 521-1 du Code pénal comme des sévices graves et des actes de cruauté, entraînant la mort d’un animal, sont déjà interdites et punies de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende sur la majeure partie du territoire. Toutefois, un alinéa de ce même article les dispense de sanction dans les communes où elles constituent « une tradition locale ininterrompue ».
Pour autant, les différents sondages démontrent que la grande majorité des Français ne veut plus de ces corridas barbares et mortifères. Les Français et les touristes continueront d’assister aux ferias auxquelles ils sont attachés. Nul besoin de massacrer des animaux pour s’amuser.
Le travail des différentes associations anticorrida a porté ses fruits, et le législateur sera en cette fin de mois appelé à se prononcer pour l’abolition de la corrida.
Eddine Ariztegui
Elu du Parti animaliste
3 commentaires
BONY Janique
23 novembre 2022 à 15h00
Il y a aussi des femmes qui sont pour la corrida.
Soit parce qu’elles se jugent elles-mêmes tellement insignifiantes, qu’elles ont absolument besoin de se faire remarquer, soit parce qu’elles ont de sérieux motifs d’en vouloir à la nature.
Dans les deux cas, ça veut dire la même chose .
Il faudrait que Madame Delga lise ce commentaire
Praud
19 novembre 2022 à 15h05
Bonjour et tout mon soutien pour vos actions.
J’ai entendu récemment sur Franceinfo Mme Delga qui s’est exprimée en réponse à la question “voterez vous pour le projet de loi contre la corrida”.
Réponse de Mme Delga : moi je suis pour la liberté. Qu’on laisse la liberté aux gens de choisir d’aller ou non assister à une corrida”.
Réponse langue de bois et avant tout électoraliste qui m’a mise très en colère.
Si cette dame soutient la corrida, qu’elle le dise clairement. Dans le cas contraire également.
Si vous la croisez….. merci.
BONY Janique
23 novembre 2022 à 15h04
Comme je le mentionnais plus haut, il y a aussi des femmes qui sont pour la corrida. Soit parce qu’elles se jugent elles-mêmes tellement insignifiantes, qu’elles ont absolument besoin de se faire remarquer de cette façon, provocante et bête, soit parce qu’elles ont de sérieux motifs d’en vouloir à la nature.
Dans les deux cas, ça veut dire la même chose, et ce n’est pas flatteur pour elles.
Ce serait bien que Mme Delga lise ce commentaire…