Le 25 septembre 2022, les citoyennes et citoyens suisses auront l’occasion de se prononcer sur la fin de la production animale industrielle dans leur pays grâce à l’initiative contre l’élevage intensif. Pour l’association Sentience, celle-ci constitue un premier pas fondamental pour les animaux non-humains d’agriculture. Mais qu’en est-il de la suite ? Nous voulons aller plus loin en revendiquant l’introduction des principes 3R pour les animaux d’élevage.
En Suisse, plus de 80 millions d’animaux non-humains meurent chaque année pour notre alimentation. Ils sont exploités et tués après une fraction de leur espérance de vie : une poule pourrait vivre jusqu’à huit ans mais, dans le système de l’élevage intensif, un poulet d’engraissement ne vit que cinq semaines ; les cochons peuvent vivre jusqu’à 15 ans, alors que dans l’industrie de la viande, ils sont tués au bout de cinq mois ; une vache peut vivre jusqu’à 20 ans mais le bœuf est tué pour être mangé après à peine deux ans de vie. Ces individus sont considérés comme des ressources économiques et optimisés dans le but de satisfaire aux exigences de productivité maximale. Leurs besoins sont complètement négligés et les animaux endurent d’immenses souffrances.
En 2016, nous avons lancé l’initiative contre l’élevage intensif pour réduire la souffrance des animaux d’élevage. En ancrant le droit des animaux à ne pas vivre en élevage intensif dans la Constitution fédérale suisse, l’initiative veut introduire la considération d’intérêts égaux communs aux animaux humains et non-humains – notamment celui à ne pas souffrir et le besoin d’intégrité physique et psychique. Il est évident que l’élevage intensif n’est ni nécessaire ni compatible avec les principes de l’intégrité des organismes vivants et de l’égalité de traitement d’intérêts comparables. L’initiative exige donc que la dignité de l’animal y soit respectée. Ainsi, la production animale industrielle qui se fait dans de grandes exploitations avec l’objectif de générer des produits d’origine animale de la manière la plus efficace possible et dans laquelle le bien-être des animaux est systématiquement bafoué ne devrait, à l’avenir, plus être autorisée en Suisse.
Concrètement, l’initiative contre l’élevage intensif revendique :
- un hébergement et des soins respectueux adaptés aux besoins des animaux
- un accès quotidien à l’extérieur pour tous les animaux
- un abattage moins douloureux avec des méthodes dont la priorité absolue est l’absence de souffrance
- une forte réduction de la taille des groupes par étable pour permettre un soin individuel des animaux
- une réglementation des importations pour que les produits d’origine animale importés satisfassent aux nouvelles normes suisses
Pour Sentience, cette initiative représente un pas important pour la diminution de la souffrance des animaux d’élevage suisses. Mais qu’en est-il de la suite ? Pour nous, il est clair que notre travail pour les animaux ne s’arrête pas à cette initiative. Nous voulons aller plus loin en revendiquant, avec la RRRévolution, l’introduction des principes 3R pour les animaux de l’agriculture suisse.
Les principes 3R font partie d’un concept appliqué dans la recherche sur les animaux. Aujourd’hui, il existe un large consensus sur le fait que la recherche impliquant des animaux soulève des questions éthiques difficiles. Cette prise de conscience a donné naissance à des règles qui, depuis qu’elles sont appliquées en Suisse, ont entraîné un recul sensible des expériences sur les animaux. La règle la plus importante est celle qui dispose qu’il n’est permis de nuire à un animal que s’il peut être prouvé qu’il n’existe aucune alternative valable. Or, dans l’agriculture, des millions d’animaux sains sont tués après quelques mois de vie, sans qu’il soit nécessaire d’apporter la moindre preuve de l’absence d’alternative.
Pour nous, ce constat est particulièrement choquant, puisque les enjeux sont bien moindres dans le domaine agricole que dans celui de la recherche. Le développement de nouveaux médicaments sauve potentiellement d’innombrables vies, alors que la consommation de produits d’origine animale constitue surtout une expérience gustative de courte durée. Ainsi, nous postulons que s’il y a un devoir de chercher des alternatives à l’expérimentation animale, celui-ci devrait être d’autant plus fort dans l’agriculture.
Les principes 3R – Refine, Reduce, Replace – en français « Réformer, Réduire et Remplacer » – bien connus dans la recherche, doivent donc également être appliqués dans l’agriculture et ce à tous les niveaux (national, cantonal et communal) de la politique agricole et alimentaire de la Suisse. Concrètement, l’élevage des animaux doit être moins douloureux (Réformer), réduit quantitativement (Réduire) et – si possible – obligatoirement remplacé par des alternatives (Remplacer).
Ces principes 3R sont déjà soutenus par plus de 2 000 personnes – rejoins, toi aussi, la RRRévolution et contribue à la réduction de la souffrance animale dans l’agriculture !
Qui est-on pour exiger ça ?
Nous sommes « Sentience », une organisation Suisse à but non lucratif qui, par un travail politique et de sensibilisation, place les intérêts des animaux non-humains au cœur de la société. Dans notre engagement, nous mettons un accent particulier sur les questions de dignité animale, d’agriculture et de consommation.
Notre nom – « Sentience » – représente notre cause principale : nous voulons que le plus d’animaux sentients possibles puissent mener une vie sans souffrance.
Sentience
Place les intérêts des animaux non humains au cœur de la société