ActualitésAnimaux sauvagesAprès avoir vécue confinée, Baby est offerte à la Tunisie

Free Life14 mai 202324 min

Pendant plus de 30 ans, Baby aura été exploitée pour réaliser toute sorte de parades et de numéros ridicules dans des établissements à travers l’Europe. Pourtant, rien ne la présager à une vie d’enfermement et de solitude. Née au Kenya, elle était âgée de seulement 2 ans quand elle fût prélevée de ses terres natales afin d’être vendue pour l’industrie du divertissement. Si les captures des éléphanteaux sont particulièrement violentes, celle de Baby a dû l’être encore plus puisqu’elle se retrouve aujourd’hui handicapée de la patte arrière gauche à vie.

En 2019, alors que nous étions habitués à suivre les éléphants de cirque, nous avons suivi pendant des années Maya ou encore Lechmee et ses compagnes d’infortune, nous échangions avec une photojournaliste. Lors d’une de ses investigations au sein du parc Saint-Léger, cette dernière a pu filmer Baby. Elle nous envoie alors ses images. Baby, nous la connaissons. Deux ans avant, elle était exploitée lors de la fête médiévale de l’Elne, sous la menace de l’ankus. En 2019, si ce n’est plus en pleine rue que Baby se produit, ses conditions, elles, ne changent pas.

Sur la piste, à l’intérieur d’un chapiteau aux rideaux rouge sang, l’éléphante est contrainte de réaliser des numéros qu’elle ne reproduirait pas à l’état sauvage : jouer au basket-ball, porter son dresseur sur ses défenses ou encore tirer dans un ballon. Le petit plus, contre un peu d’argent, il est même possible de réaliser une photo avec elle, à la fin du numéro. Immédiatement, nous alertons les autorités.

Bien loin d’une vie de matriarche

Pendant toute une saison, Baby sera l’une des têtes d’affiches du Parc Saint-Léger, aux côtés du numéro de fauves de Kid Bauer et d’un numéro avec des chats – dont un devant traverser un cerceau de feu. Mais en décembre 2019, Baby disparaît. Nous sommes alors alertés par des habitants d’Aubevoye, une éléphante est présente dans un petit cirque familial. Ce petit cirque en question ? Le cirque de Paris, de la famille Gougeon. L’éléphante louée ? Nous pensions qu’il s’agissait alors de Dumba, qui était déjà présente en 2018. Mais quelle ne fût pas notre surprise d’y retrouver Baby. Puis sonne le début de la pandémie du Covid_19. Et les différents confinements. Pendant ce temps, Baby quitte le cirque de Paris.

En 2020, Baby est de nouveau présentée, non plus dans un cirque, pas plus au parc Saint-Léger, mais dans un domaine privé. Celui de Muriel Bec, dresseuse animalière pour la télévision. Le nom du lieu : Rendez-vous en Terre Animale. Pourtant, Baby n’est pas en retraite loin de là même si les tournées sont terminées. Elle devient la nouvelle distraction de l’établissement qui, contre une centaine d’euros, offre la possibilité de venir la rencontrer. Toujours sans aucun congénère de son espèce, Baby doit donc subir de nouveau les visiteurs en mal d’exotisme.

Septembre 2022, le tribunal condamne Yeuk Bauer. Suite aux diverses enquêtes et plaintes de l’association One Voice, le dresseur se retrouve dans l’impossibilité d’exploiter Baby. Serait-il temps de la placer en retraite ? Pourquoi ne pas viser Éléphant Haven… Et pourtant, en mai 2023, Baby sera bien placée, mais bien loin d’un sanctuaire…

Comme un vulgaire objet

Le 5 mai 2023, Free Life apprend que la Tunisie va recevoir un don en provenance de France. Ce don en question : une éléphante. Inquiets, nos contacts sur place nous informent qu’il s’agit de Baby. Et que l’éléphante finira au zoo du Belvédère où quelques mois plus tôt, nous dénoncions une femelle ourse au bord du gouffre… Dans la foulée, nous écrivons aux autorités compétentes pour comprendre comment ce transfert est possible ? Nous apprenons alors que Yeuk Bauer aurait fait don de son éléphante à Benoit Metton, célèbre dresseur pour le cinéma. Ce même monsieur, en a fait don à un autre dresseur animalier, mais en Tunisie avant que Baby ne finisse offerte au zoo. Baladée, comme un vulgaire objet.

En 2023, nous en sommes là. Les éléphantes de cirque sont abandonnées par le gouvernement français. Mina, décédée d’un cancer généralisé, mais pourtant toujours référencée comme en bonne santé des mois après son décès ; Dumba, placée dans un cirque fixe en Allemagne est décédée depuis plus d’un an ; Rosa et Bambi envoyées en Hongrie seront transférées prochainement vers un zoo privé en Inde ou encore Nelly et Bridget, jugées trop vieilles pour continuer les représentations en France mais pas assez vieilles pour ne plus être exploitées à l’étranger. Désormais, il ne reste plus que Samba en France. La dernière éléphante de cirque. Et pour elle, il n’est pas question qu’elle ne puisse pas se retrouver dans un sanctuaire.

Photo : ©FreeLife


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2 commentaires

  • Maire

    15 mai 2023 à 11h36

    C’est la chasse, particulièrement le déterrage qu’il faudrait interdire

    Répondre

  • Alain

    14 mai 2023 à 15h48

    Merci de vous en occuper!

    Répondre

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