ActualitésAnimaux sauvagesAlerte sanitaire. La viande de gibier tue-t-elle?

Jean Louis Chuilon6 mai 20213 min

L’ex compagnon de J*** vient de mourir. Nous lui adressons nos sincères condoléances. Son cas devrait  nous alerter.

Il était chasseur, consommait régulièrement de la venaison et son décès est dû au VHE de l’hépatite E. Selon les données de l’ANSES et de l’OMS, la France figure parmi les pays les plus touchés par l’hépatite E ; 200 à 300 cas y sont signalés chaque année. Le nombre de cas répertoriés a connu en 10 ans une croissante exponentielle affolante de 9000 % il est passé de 24 en 2006 à 2292 en 2016 (dernières statistiques de l’ANSES).

Identifié pour la première fois en 1983, ce virus s’attaque au foie.

La transmission du virus se fait essentiellement par voie alimentaire, par ingestion de produits issus d’un animal porteur du virus : par exemple, viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits. En France, ce sont essentiellement les produits à base de porc cru qui sont mis en cause (saucisses de foie, foie sec, quenelles de foie, figatelli, etc.)…  La transmission se fait aussi par contact avec des animaux vivants ou leurs carcasses.

“Une hypothèse de contamination par l’eau est également à l’étude”, d’après le Pr Jacques Izopet.

Des atteintes neurologiques ont été observées au cours des infections aiguës ou chroniques par le VHE dans environ 15 % des cas. Des atteintes rénales sont également décrites.

Une maladie grave, appelée hépatite fulminante (accompagnée d’une défaillance hépatique aiguë), apparaît et aboutit au décès chez une certaine proportion des personnes touchées par le VHE.

L’OMS reconnaît que l’hépatite E est un problème majeur de santé publique.

Une autre maladie tout aussi peu réjouissante ayant les mêmes véhicules d’infection sévit par ailleurs, la trichinellose, présentant un risque épidémique.

Les trichines sont des parasites qui appartiennent à la classe des nématodes (vers ronds). Les adultes sont des vers de petite taille (1,5 à 3 mm). Après la fécondation, les adultes femelles donnent naissance à de nouvelles larves (en moyenne 1 500 larves par femelle) entre les jours J4 et J10 après l’infestation. Ces larves empruntent alors la circulation sanguine ou la voie lymphatique et migrent vers les muscles striés squelettiques ; elles pénètrent dans les cellules musculaires dans lesquelles elles s’enkystent en 3 semaines ; elles peuvent y demeurer plusieurs années, les kystes pouvant même se calcifier.

Les trichines sont susceptibles d’infester la quasi totalité des mammifères carnivores et omnivores, y compris certains mammifères marins, et sous toutes les latitudes. On les trouve notamment chez le cheval, le sanglier, le porc… mais aussi le lynx, le renard, l’ours, le blaireau, le putois, les oiseaux, le chien, le chat, le rat… et l’homme. Chez l’animal, leur présence est en règle générale asymptomatique. Les oiseaux carnivores ou détritivores ainsi que certains reptiles peuvent être également infestés. (source ANSES).

Symptômes : fièvre, douleurs abdominales, diarrhée, nausées, vomissements. Puis fièvre en plateau, altération de l’état général, atteinte musculaire avec des myalgies parfois intenses et diminution du tonus musculaire, œdème de la face, très caractéristique de la maladie et éventuellement des manifestations de type allergique. Et en phase chronique, complications cardiaques (myocardite) et neurologiques : signes déficitaires locaux (hémiparésie, déficit sensitif central) ou une encéphalopathie, peuvent survenir Des séquelles neurologiques ou musculaires peuvent s’observer.

Tout vient de la quantité de larves ingérées. (source OMS)

De par la loi : La trichinellose humaine en tant que toxi-infection alimentaire collective (TIAC) est une maladie à déclaration obligatoire ainsi que la présence de VHE dans la viande destinée à la consommation.

En conséquence,  chaque animal doit être analysé.

Mais qu’en est-il :

  • Des dons de viande au voisinage ? Le donneur est il passé par les services vétérinaires ?
  • Des laboratoires non déclarés qui foisonnent dans nos campagnes et sur lesquels les autorités ferment souvent les yeux ?
  • De la consommation familiale, par définition sans aucun contrôle ?

            Il appartient à chacun de faire preuve de la plus grande prudence et nous appelons à ce que soit strictement respectée la loi.

Jean Louis Chuilon
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Président de l'AOC (Alliance des Opposants à la Chasse)

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