ActualitésAnimaux domestiquesGrande manifestation à Béziers le 17 août 2024 : le COLBAC appelle à la mobilisation contre les corridas pendant la Féria

Sophie Maffre-Baugé15 août 20246 min

À l’occasion de la Féria de Béziers, le COLBAC (Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida) organise une manifestation pacifique le 17 août 2024 de 15h à 20h, pour dénoncer la barbarie des corridas. 

Cette mobilisation s’inscrit dans une lutte locale et nationale pour l’abolition de cette pratique cruelle et archaïque, qui chaque année, durant la Féria, torture et met à mort des dizaines de taureaux.

La Féria de Béziers 2024 comprendra quatre corridas et trois novilladas, au cours desquelles 38 taureaux seront soumis à des souffrances extrêmes avant d’être mis à mort sous les acclamations du public. (Les novilladas se déroulent comme les corridas, mais utilisent des taureaux de 2 ou 3 ans et les toreros, ne sont pas encore confirmés, donc peu expérimentés). Le spectacle de la mise à mort d’un animal n’a plus sa place dans notre société moderne et civilisée. En 2024, il est inacceptable que de tels divertissements soient encore organisés et soutenus par de l’argent public.

La manifestation du 17 août s’articule autour de plusieurs revendications :

  • Fin des corridas à Béziers : le COLBAC appelle la municipalité à cesser immédiatement tout soutien à cette pratique violente et cruelle.
  • Abolition des corridas en France : les manifestants exigent que les pouvoirs publics légifèrent pour interdire définitivement les corridas sur l’ensemble du territoire français.
  • Fermeture des écoles taurines et protection des mineurs : il est indispensable de mettre fin aux « écoles » qui apprennent aux enfants à toréer, torturer et tuer des veaux dès l’âge de 13 ans. Par ailleurs, il est urgent d’interdire l’accès des corridas aux enfants afin de les protéger de la violence des scènes de corrida.

Le COLBAC veut rappeler ce qui se passe lors d’une corrida : dans une ambiance festive, un taureau est délibérément blessé pendant vingt minutes. Six hommes le provoquent, le harcèlent, et enfoncent divers instruments tranchants dans son corps. Exsangue et à bout de souffle, l’animal est ensuite achevé à coups d’épée et de poignard.

Selon l’article 521-1 du Code pénal, la corrida relève d’« actes de cruauté et sévices graves envers un animal ». À ce titre, organiser une corrida est passible de lourdes peines.

Pourtant, dans les départements dits de « tradition taurine », les sanctions ne s’appliquent pas en raison d’une dérogation absurde et injustifiable : la cruauté des corridas est tolérée.

Le COLBAC et les associations mobilisées demandent la fin de cette dérogation pénale : la corrida doit être sanctionnée partout en France, sans exception, car la souffrance des taureaux est la même partout.

Cette manifestation bénéficie du soutien d’une large coalition d’associations nationales et régionales œuvrant pour l’abolition des corridas. Parmi elles : AJAS (Association Animal Justice Savoie), Alliance AnticorridaAlliance ÉthiqueArgos42Association Stéphane LamartAdeo AnimalisAVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui), Bike for AnimalsConvergence Animaux PolitiqueCRAC EuropeCRAC Sud-OuestFLAC (Fédération des Luttes pour l’Abolition des Corridas), Fondation Brigitte BardotFutur AssoL214La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences – LFDA, le Parti Animaliste, la REV (Révolution Écologique pour le Vivant), OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir), One VoicePETASavoir Animal

Des représentants de ces associations prendront la parole lors de la manifestation. Parmi les personnalités attendues, on compte la députée du Bas-Rhin, native de Béziers, Sandra Regol (NFP), l’ancienne députée européenne Caroline Roose (EELV) et l’élu montpelliérain du Parti Animaliste, Eddine Ariztegui.

Le journaliste Henry-Jean Servat, natif du sud de la France et élu de la ville de Nice, soutient chaque année la mobilisation et ne mâche pas ses mots à l’égard de la corrida qu’il exècre. Sur X, il a récemment fustigé l’organisateur des corridas biterroises : « Que cela te plaise ou non, Olivier Margé, la corrida est une immonde saloperie qui torture des animaux magnifiques. Tu devrais avoir honte de mettre au supplice des êtres vivants pour distraire des ahuris en salissant une région et dégueulassant un pays. »

15h00 : Rassemblement au Parc de la Gare du Nord, avenue Georges Clémenceau. Les participants pourront échanger avec les associations présentes et se préparer pour la marche.

16h00 : Départ de la marche. Précédé d’un camion sonorisé, le cortège parcourra le centre-ville, avec des haltes prévues devant l’Hôtel de Ville, où des discours seront prononcés par des représentants d’associations et des personnalités politiques. Le cortège passera par les allées Paul Riquet, un lieu symbolique et très fréquenté de Béziers, avant de se diriger vers les arènes.

Cette année, le cortège sera rejoint par les cyclistes du Basta Corrida Veg Tour : ils pédalent de Turin, en Italie, pour rejoindre Madrid, en Espagne. Ils parcourront 2 700 kilomètres pour dénoncer la corrida, avec des manifestations prévues dans chaque ville taurine.

Le COLBAC appelle tous les citoyens opposés à la banalisation de la souffrance animale et à la valorisation de la maltraitance à se joindre à cette grande mobilisation.

Sophie Maffre-Baugé, présidente du COLBAC, explique : « Les touristes français et étrangers, nombreux pendant la feria, doivent savoir que Béziers autorise, soutient, et finance la barbarie dans les arènes. Nous voulons également dénoncer le réseau de complicités qui permet aux corridas de perdurer. Nous ferons entendre nos voix pour défendre celles des taureaux torturés et massacrés uniquement pour le spectacle et le divertissement. L’amalgame corrida/feria, ça suffit ! La feria pourrait parfaitement exister sans corrida, et c’est ce que nous réclamons : une grande fête populaire sans cruauté ni sang versé. L’image de Béziers s’en trouverait grandement améliorée. Évoluons ! »

Le COLBAC a pour but final l’abolition de la corrida. Né à Béziers en 1993, il œuvre plus spécifiquement pour la fin des corridas dans le Biterrois. Il alerte, informe, sensibilise la population sur la barbarie tauromachique, ses victimes, ses soutiens directs et indirects. Il interpelle les pouvoirs publics. Il s’oppose à la propagande et à la désinformation du milieu taurin, ainsi qu’à la justification de la torture animale comme relevant d’un art ou d’une tradition encore acceptable. Il manifeste régulièrement pour imposer la question de la fin des spectacles cruels dans le débat public.

Photos : ©COLBAC


Sophie Maffre-Baugé
Site Web | Autres articles

Présidente de l'association Colbac

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.