Depuis sa création en 1989, le Comité Scientifique Pro Anima est actif sur la scène politique et travaille, par différents moyens démocratiques, à faire avancer la recherche scientifique française et européenne. Dans cet objectif, l’association œuvre à la promotion et au développement des méthodes substitutives et des technologies n’ayant, à aucun moment, recours à l’animal.
Menant un travail d’information auprès des décideurs politiques et économiques ainsi qu’auprès du grand public, Pro Anima publie également la revue trimestrielle Sciences, Enjeux, Santé pour faire le point sur l’actualité et les progrès de la recherche fondés sur les connaissances scientifiques les plus avancées.
En parallèle et face au manque de financements publics en faveur de ces méthodes, Pro Anima a créé en 2013 le Fonds EthicScience pour contribuer au développement des technologies les plus innovantes et le Prix EthicScience. Le Prix, qui récompense tous les 2 ans des programmes de premier plan hors modèle animal, est devenu pour ses 10 ans d’existence le Prix Descroix-Vernier EthicScience.
Le travail du Comité Pro Anima s’inscrit dans un mouvement européen et international qui s’engage de plus en plus en faveur de la recherche sans animaux ; bénéficiant d’une prise de conscience sociétale croissante pour les droits des animaux et sur le développement des technologies.
Aux États-Unis, le plus grand producteur de médicaments mondial, le Congrès a adopté fin 2022 la FDA Modernization Act 2.0, qui, avec la signature du Président américain, met non seulement fin aux mandats obsolètes d’expérimentation animale pour les nouveaux médicaments mais ouvre aussi enfin la voie au développement de médicaments conçus à partir de méthodes et technologies hors modèle animal. Participant ainsi au remplacement des animaux dans l’industrie pharmaceutique, FDA Modernization Act 2.0 est une étape importante pour conduire à des médicaments plus sûrs et plus efficaces pour la santé humaine, sans souffrance animale.
Au niveau européen, plusieurs initiatives voient le jour. Le Parlement européen vote à la quasi-unanimité en septembre 2021 en faveur de l’accélération de la transition vers l’innovation sans l’utilisation d’animaux dans la recherche, la règlementation et l’enseignement. Dans cette même période, l’ Agence Européenne du Médicament (EMA) annonce vouloir réduire les tests sur les animaux pour plus de précision, plus de prédictibilité, plus de fiabilité et donc pour de meilleurs résultats sur la santé humaine, animale et environnementale.
L’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) Save Cruelty-Free Cosmetics/End Animal Testing lancée en août 2021 a comptabilisé plus d’1 million 400 000 signatures et entre dans le club historique des ICE ayant dépassé le million de soutiens ; seuil requis pour saisir la Commission Européenne. Cette campagne, organisée par cinq organisations-cadres, regroupait des ONGs à travers toute l’Europe, dont Pro Anima.
La France, avec l’Allemagne, fait partie des plus grands utilisateurs d’animaux à des fins scientifiques en Europe. En France, en 2021, comme en 2019, presque 1,9 million d’animaux a été utilisé dans des expériences.
Or, aujourd’hui, de nombreuses méthodes substitutives sont fondées, dans leur développement et leurs utilisations, sur les connaissances scientifiques les plus avancées et innovantes, avec une panoplie d’outils et de tests s’étoffant ; ce qu’a reconnu à juste titre le Parlement européen dans sa résolution de 2021.
Les décisions prises en France se doivent de suivre la dynamique prise au niveau européen et international ; que ce soit pour des raisons d’enjeux scientifiques, technologiques, mais aussi de santé humaine, de protection de l’environnement et de prise en compte de la condition animale. Il est en effet essentiel que les décideurs français s’emparent à leur tour de ce sujet et rendent des décisions dans la perspective de dessiner la Science et les enjeux technologiques des prochaines années.
En ce sens, Pro Anima a initié fin 2022 une pétition à destination du Sénat demandant une mission d’information parlementaire sur l’utilisation des méthodes non-animales dans la recherche et la réglementation.
Portée par le chroniqueur média Yoann Latouche, la pétition est soutenue par les grandes ONGs françaises : la Fondation Brigitte Bardot, la Fondation 30 Millions d’Amis, L214, Welfarm, AVA, Antidote Europe et la SNDA.
Cette pétition déposée sur la plateforme du Sénat a en effet un objectif concret : l’évaluation pour la 1ère fois en France des méthodes non-animales.
Pour se faire et afin de pouvoir être transmise à la Conférence des Présidents, l’initiative doit recueillir 100 000 signatures, avant le 30 avril 2023. Il s’agirait là d’un pas important vers une meilleure prise de conscience et une meilleure connaissance des méthodes de remplacement à l’utilisation des animaux à des fins scientifiques.
Dans la réglementation, beaucoup de méthodes non-animales permettent de remplacer les tests des médicaments destinés à l’humain (culture cellulaire 3D, cellules souches adultes d’origine humaine, organoïdes, organes sur puces etc.).
En ce début d’année, nous nous sommes employés à relancer la pétition et la proposer auprès d’un large public, citoyen(ne)s, personnalités et acteurs publics, médias, mais aussi un bon nombre d’associations étudiantes partout en France dans les grandes villes universitaires comme Nantes, Bordeaux, Strasbourg et bien d’autres !
Les enjeux de cette pétition concernent tant les chercheur(e)s, dont la formation est encore trop souvent orientée vers le modèle animal, que les décideurs publics qui doivent être informés du sujet pour faire avancer les législations, mais aussi nous, citoyen(ne)s, dont les produits du quotidien (médicaments, produits ménagers, alimentaires, etc) sont encore largement testés sur les animaux. Il est possible de faire autrement et mieux.
Cette initiative est importante, nous touchant toutes et tous, au-delà du milieu scientifique et de la recherche, dès à présent et pour les générations à venir.
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L'équipe rédactionnelle de Pro Anima
Association œuvrant avec des laboratoires partenaires au développement et à la promotion de programmes de recherche scientifique hors modèle animal.