EnvironnementActualitésUn partenariat franco-canadien pour sauver 450 hectares de forêt et ses orangs-outans sur l’île de Bornéo en Indonésie

Kalaweit19 septembre 20244 min

Pour lutter contre la déforestation massive en Indonésie, l’ONG Kalaweit et la Fondation Age of Union s’unissent pour sauver 450 hectares de forêt à Bornéo. Ce partenariat fait suite à une première collaboration pour sauver 767 hectares de forêt en Indonésie. L’expansion de l’huile de palme et des activités minières pour l’extraction de nickel, charbon et or, menacent les dernières forêts de Bornéo et Sumatra.


A Bornéo et Sumatra, Kalaweit a déjà sauvé 2 100 hectares de forêt grâce au soutien de nombreux mécènes (*). L’association achète les hectares aux villageois qui le souhaite, et les rétrocède aux communautés locales qui en deviennent propriétaires, et elle en assure la gestion et la protection.

Créé par Kalaweit et située à Bornéo (Kalimantan central) dans le district de Barito Utara, la forêt Dulan (1 348 hectares) abrite plus de 60 orangs-outans, 200 gibbons, des ours, des nasiques, des binturongs, des macaques etc. Des rencontres ont eu lieu avec deux villages propriétaires de 700 et 200 hectares contigües à la forêt Dulan et un accord a été conclu pour leur sauvegarde. Mais Kalaweit doit vite trouver les fonds nécessaires pour éviter que certaines zones ne soient transformées en plantations d’huile de palme. Un hectare de forêt coûte 1 450 €. Un partenariat a donc été signé avec Age of Union pour acquérir 450 hectares d’ici début 2025. En 2022, cette alliance canadienne fondée par Dax Da Silva, entrepreneur Canadien philanthrope, avait déjà soutenu Kalaweit en finançant l’acquisition de 767 hectares de forêts et l’achat d’un hydravion.

Chanee et Dax Da Silva, fondateur de Age of Union (crédit Kalaweit)

Dax Da Silva et Chanee partagent une vision pragmatique de la protection l’environnement : agir vite et de façon concrète en privilégiant l’action aux longs discours.

L’archipel indonésien est composé de 17 500 îles, 36% des espèces d’oiseaux et 39% des mammifères qu’on y trouve sont endémiques à l’Indonésie. La destruction des espaces naturels impacte le mode de vie des communautés locales, comme les Dayak Punan au nord de Bornéo. Autrefois chasseurs cueilleurs, ils ont été sédentarisés mais restent très dépendants des forêts.

L’huile de palme est la cause principale de la déforestation. Mais les activités minières (nickel, charbon, or) qui explosent sont dévastatrices pour l’environnement, et beaucoup sont illégales. L’Indonésie est le premier producteur de nickel. C’est aussi le pays qui concentre le plus de déforestation liée aux minerais, elle est responsable de 25% de celle-ci. La tendance est à l’accélération avec 61% de la déforestation arrivée après 2010, due principalement au charbon, au nickel et à l’or.

L’impact sur les forêts de la construction de Nusantara (Kalimantan), nouvelle capitale administrative, est réel, même si la zone était déjà en partie dégradée par une déforestation ancienne.

Enfin, le « Food Estate Indonesia », un projet datant de l’époque du président Suharto a été annoncé : il s’agit de créer 1 million d’hectares de rizières sur des forêts de tourbe (financé par la Chine) pour garantir une autonomie alimentaire à l’Indonésie.

Un singe nasique de la réserve Dulan (Crédits : Enzo Brulé/Kalaweit)

La population indonésienne a augmenté de 30% en 20 ans, passant de 211,2 millions d’habitants en 2000 à 273,5 millions en 2020. La demande en énergie a augmenté de 80% en 20 ans, avec 60% de l’électricité produite à base du charbon. Le pays est le principal exportateur de charbon au monde.

Le développement ces activités minières fait peser des risques croissants pour l’environnement. Les explosions de mines de charbon ou de nickel à l’est de Kalimantan, menacent les forêts là où elle n’a pas été attaquée par l’huile de palme.

Les activités humaines explosent et sont gourmandes en énergie. Elles ravagent les dernières forêts et menacent les orangs-outans, nasiques, tigres de Sumatra et des milliers d’espèces sauvages.

L’association Kalaweit a été créé en 1998 par Chanee, un Français originaire du Var. Il vit à Bornéo depuis 26 ans et dédie sa vie à la protection de la biodiversité à Bornéo et Sumatra.
Il est connu pour son engagement pour les gibbons, ces grands singes d’Asie du Sud-Est.

L’association a un budget annuel de fonctionnement de 500 000 €. Elle existe en France, Belgique, Suisse.

65 personnes travaillent pour Kalaweit en Indonésie et 1 personne en France.

(*): Age of Union, Fondation Lemarchand, Fonds de dotation Le Poids du Vivant, Fondation Brigitte Bardot, Fondation Akuo, Fondation Léa Nature, SECAS, Fondation pour la Nature et l’Homme, Fondation Iris, Fondation Maisons du Monde, Fondation pour la Nature et l’Homme, Papa Outang…
Sources:
https://www.energy-observer.org/fr/ressources/indonesie-mix-energetique-charbon

https://www.canopee.ong/faq/la-deforestation/pourquoi-lexploitation-miniere-est-elle-cause-de-deforestation

Photo : Un orang-outang de la réserve Dulan (Crédits : Enzo Brulé/Kalaweit)


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