Numéro 15ConsommationLa science de l’alimentation végétale

Notre livre « La science de l’alimentation végétale » complète et approfondit notre précédent ouvrage « La meilleure façon de manger végétal » paru au printemps 2022.

Nous nous concentrons ici sur les données scientifiques disponibles au sujet des différents nutriments susceptibles de poser problème ou d’interroger lorsqu’une personne s’engage dans une démarche de réduction dans sa consommation de produits d’origine animale. Précisons que les informations de ce livre concernent uniquement les adultes en bonne santé. Pour les enfants, les personnes âgées et/ou en cas de maladie, nous recommandons de toujours consulter son médecin traitant et, idéalement, de bénéficier des conseils personnalisés d’une diététicienne experte en alimentations végétariennes[1].

Encore trop de végétariens taisent leur alimentation ou celle de leurs enfants auprès de leur médecin, certainement par peur du jugement, mais cette attitude peut malheureusement avoir des conséquences sanitaires très dommageables. Si votre médecin n’est pas expert dans ce domaine, vous pouvez lui signaler l’existence du site internet Végéclic  qui est un outil clinique spécifiquement conçu pour accompagner les soignants dans la prise en charge des patients flexitariens, végétariens et végétaliens. Ce site est dirigé par un médecin expert des alimentations végétariennes et est également membre du conseil scientifique de l’ONAV.

Concernant la formation des professionnels de santé aux alimentations végétariennes, nous nous réjouissons de l’émergence récente de deux formations complémentaires :

une formation en e-learning qui est disponible depuis l’hiver 2022 au centre de formation diététique et comportement. Cette formation de 25h intitulée « Alimentations végétariennes: accompagnement diététique optimisé » est dispensée par la diététicienne Virginie Bach (membres du conseil scientifique de l’ONAV) et le diététicien Florian Saffer.

-un diplôme universitaire « alimentations végétariennes » est proposé depuis 2022 à l’université Paris-Sorbonne.

A l’échelle de la population française, les autorités sanitaires recommandent de réduire sensiblement la consommation de protéines animales au profit des protéines végétales (flexitarisme), sachant que les protéines animales représentent environ 2/3 du total des protéines consommées actuellement par les Français. En attentant la publication des premières recommandations de l’ANSES au sujet des alimentations végétariennes[2], les données scientifiques dont nous disposons permettent de dresser le bilan suivant :

-Le recours à des produits enrichis et/ou à des compléments alimentaires (la vitamine B12 à minima) rend possible la couverture de l’ensemble des besoins nutritionnels d’un végétalien (et a fortiri d’un végétarien et d’un flexitarien).

-Dans l’hypothèse où aucun produit enrichi et/ou complément alimentaire n’est consommé, plusieurs études ont évalué la part minimale de PA permettant de couvrir l’ensemble des besoins nutritionnels. En fonction de l’équipe de chercheurs considérée, ce seuil diffère fortement. Il se situe entre 20 et 50% de PA.

-Si on intègre les impacts écologiques imputables à la production de nourriture, les alimentations les plus favorables sont celles contenant une quantité minimale de PA.

Ainsi, l’ensemble des données scientifiques actuellement disponibles (aux niveaux sanitaire et écologique) plaident pour une baisse substantielle de la consommation de produits animaux.

Avec ce second livre, nous espérons modestement contribuer à la diffusion d’une telle information afin que tout un chacun puisse choisir son alimentation de manière libre et éclairée.

Présentation des auteurs :

Léa Lebrun est diététicienne-nutritionniste et psychologue clinicienne. Fabien Badariotti est enseignant en SVT et docteur en biologie moléculaire et cellulaire. Ils sont tous deux membres du conseil scientifique de l’Observatoire National des Alimentations Végétales. ONAV.


[1] L’expression « alimentation végétarienne » est utilisée au sens large; elle comprend le végétarisme et le végétalisme.

[2] La publication par l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de ces recommandations est attendue dans les mois à venir…


Léa Lebrun
Site Web | Autres articles

Diététicienne et psychologue

Fabien Badariotti
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Docteur en biologie

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