Dimanche 30 mars 2025 au Festival “Vaches en Piste” de la Roche-sur-Foron (74) seront organisés des combats de vaches de la race Hérens le tout soutenu par de nombreuses collectivités territoriales dont la Région et le Département. 70 vaches sont concernées et il est probable que certaines soient gestantes au moment des combats… Pour quelques minutes de spectacle, les animaux subissent le stress du transport en bétaillère, de la pesée et sont amenés à se battre dans un lieu clos, dans la poussière à proximité d’un public bruyant, bien loin des vertes et paisibles prairies. L’Association Justice Animaux Savoie (AJAS) demande la fin de ces combats violents et archaïques et lance une pétition qui a déjà recueilli 37 000 signatures. Elle a aussi écrit au Gouvernement pour demander l’interdiction nationale de ces combats et plusieurs parlementaires se sont déjà mobilisés sur le sujet. Les militants de l’association manifesteront demain devant l’entrée du salon à la Rochexpo jeudi 27 mars à 9H45.
Des combats harassants
Au Festival Vaches en piste, les vaches sont amenées à combattre plusieurs fois dans la même journée. Ces combats peuvent blesser les animaux et même parfois les humains qui encadrent le combat (l’an dernier en Savoie un combat de vaches s’était terminé dans le public après que les animaux aient poussé les barrières de sécurité). Preuve du caractère violent de ces combats, en Suisse les cornes des vaches qui ne respectent pas le règlement doivent être limées ou poncées à l’approche de l’événement. L’AJAS a pu noter que certaines vaches en France ont les cornes plâtrées afin de limiter les blessures. Par ailleurs, les vaches d’Hérens étant des laitières, certaines d’entre elles sont gestantes au moment des combats ! Dans certains festivals il y a même des combats de veaux !
Les batailles de vaches n’ont rien de naturel lorsqu’elles sont provoquées
Afin de justifier cette pratique, les amateurs de combats d’Hérens mettent en avant le caractère naturellement belliqueux de cette race dont les individus se confrontent les uns aux autres pour instaurer une hiérarchie dans le troupeau. Pour l’AJAS, le fait de stimuler ce comportement agressif et de l’ériger en spectacle est inadmissible. Nous ne pouvons pas comparer la mise en place de la hiérarchie dans un troupeau en alpage où les vaches ont l’espace et la possibilité d’éviter le combat et la confrontation volontaire de deux individus dans une arène fermée sous les projecteurs, la poussière et les bruits du micro et du public.
L’agressivité des vaches entretenue et encouragée
Les vaches Hérens sont, pour la plupart, enfermées, voire attachées tout l’hiver. Lorsqu’elles sortent au printemps, date des premiers combats, elles sont alors particulièrement enclines à en découdre. À cela s’ajoute le stress du transport, puisque les animaux sont amenés sur les lieux du combat dans des bétaillères. Ils arrivent dans un milieu inconnu où ils doivent à nouveau instaurer la hierarchie. Les combats se font au mieux en plein air, au pire dans des arènes fermées comme c’est le cas à la Rochexpo ce dimanche. Dans tous les cas, les animaux sont exposés aux agissements et aux bruits de la foule, ainsi qu’au son assourdissant des lourdes cloches qu’elles portent autour du cou. Tout ceci renforce leur stress et leur agressivité.
Le combat d’Hérens n’a rien d’une tradition française !
L’idée de faire combattre des vaches Hérens est née seulement en 1922 et… en Suisse ! Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que cette pratique s’implante en Haute-Savoie. L’AJAS est très préoccupée par l’essor de ces combats qui deviennent un véritable business pour l’économie locale en permettant aux stations de ski de développer leur offre touristique l’été. L’an dernier (2024), l’AJAS a constaté des combats de vaches au Sept Laux en Isère (38), à Saint Jean d’Arves en Savoie (73), à Fillinges et à Bons-en-Chablais en Haute-Savoie (74).
Provoquer des combats entre animaux et s’émerveiller de ce spectacle cruel est inadmissible. Il est possible d’organiser des manifestations pacifiques et folkloriques sans mettre en scène des animaux. C’est la raison pour laquelle l’AJAS demande aux organisateurs de “Vaches en piste” ainsi qu’au Gouvernement la fin des combats de vaches Hérens. Plusieurs élus se mobilisent également. Ainsi la députée Corinne Vignon ainsi que les sénatrices Samantha Cazebonne et Anne Souyris ont demandé au Gouvernement la fin de ces combats.
Photo : © Jérémy Toma

3 commentaires
Anps
29 mars 2025 à 9h56
Il faut prendre les organisateurs, leur mettre un anneau dans le nez, les transporter dans des bétaillères, les mettre sur une place et se battent entre eux ! Ça serait drôle ?
Vallet
28 mars 2025 à 15h11
Bon! ne pensez vous pas qu’il y a plus urgent et plus humain comme combat?
Toutes les formes animales combattent pour un territoire, les loups, les lions, les hippopotames, les renards, etc…et les humains!
De nos jours, les plus violents sont…les humains!
Les couteaux aux sorties des collèges font plus de morts que les vaches lors des combats!
Bonne jounée à La Roche!
Et bonne chance à vos enfants pendant leur scolarité!
BLANDIN
27 mars 2025 à 7h36
Il est urgent d’arrêter toute forme d’exploitation envers les animaux
J’ai arrêté de me rendre aux fêtes aux villages où l’animal est pris en otage
STOP AUX COMBATS DES REINES