ConsommationActualitésComment faire avancer la cause animale ?

Dimitri Houbron25 novembre 20212 min

L’éthique commence par poser des questions. Des questions comme : est-ce que c’est justifié pour nous que nous prenions des animaux de la nature pour notre amusement ? Est-ce qu’on a le droit de porter un manteau en fourrure ? Est-ce qu’on a le droit de manger des œufs qui viennent d’une production intensive ? Dans le monde développé, doit-on réduire la consommation de viande ?

Toutes ces questions sont importantes et liées à nos vies quotidiennes, nos habitudes quotidiennes. Et très souvent on ne se pose même pas la question : que ce soit individuellement ou en tant que société. Ces questions sont très anciennes, mais elles sont encore plus pertinentes aujourd’hui qu’il y a 2000 ans ; parce que nous avons accru la variété et la quantité d’animaux qu’on utilise. Nous avons appris beaucoup sur ce que sont ces créatures, sur leurs capacités cognitives. Et c’est là que l’éthique commence. A partir de sentiments, d’émotions sur ce qui est bon ou non, sur ce qui est juste ou non. Ces intuitions forgent la base de la réflexion éthique.

Il faut avoir des principes, des valeurs et les appliquer aux faits pour pouvoir arriver à un jugement éthique solide. Il y a une sorte de tension entre notre attitude quotidienne et ce principe éthique qu’on vient d’émettre. Nous sommes tous humains et voulons rationaliser notre comportement,  évacuer les problèmes. Admettre cette tendance humaine, c’est déjà faire un pas vers une meilleure relation avec les animaux.

Il faudra attendre le 18ème siècle pour voir les premières théories tenir compte des animaux. En effet, certains philosophes ont considéré que les animaux pouvaient ressentir certaines émotions, notamment Jérémy Bentham, père fondateur du courant Utilitariste. Pour lui, « la question n’est pas : peuvent-ils raisonner ? Ni peuvent-ils parler ? Mais peuvent-ils souffrir ? Pourquoi la loi devrait-elle refuser sa protection à un être sensible quel qu’il soit ? L’heure viendra où l’humanité étendra son manteau à tout ce qui respire. »

Alors, que faire aujourd’hui pour changer les choses ?

Il faut s’en préoccuper dans nos vies quotidiennes, dans nos comportements en tant que consommateurs. Lorsque nous faisons nos courses, nous prenons des décisions éthiques. Lorsque nous refusons d’acheter des produits testés sur les animaux, nous prenons des décisions éthiques. Lorsque nous refusons d’assister à des spectacles avec animaux, nous prenons des décisions éthiques.

Il faut s’assurer de faire les bons choix. Bien sûr, ce n’est pas toujours facile. L’un des problèmes majeurs est l’écart entre la réalité et ce que la théorie nous dit de faire. Il est difficile, dans la société que nous avons créée actuellement, d’être toujours dans le juste et ça peut provoquer des frustrations quand on essaie de l’être. Il faut réussir à gérer cela, avoir un comportement responsable mais vivable. Si nous ne réussissons pas ce travail sur nous-mêmes, le risque est tout simplement de ne plus le supporter et d’y renoncer un jour.

Tous les jours, nous pouvons essayer d’influencer ceux qui nous entourent, les sensibiliser pour permettre cette prise de conscience. Il n’y a que par cette prise de conscience que nous parviendrons à changer les choses. Ce n’est qu’ainsi que nous changerons le cours de l’histoire.

Dimitri Houbron
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Député du Nord (17e)

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