ActualitésManifestes et TribunesCombats de coqs : une exception culturelle

Laura Vandomme24 mai 202253 min

Lettre aux candidats pour les élections législatives de la 8e circonscription du Pas-de-Calais

« Un pays qui n’ose interdire la chasse à courre, les combats de coqs ou les courses de taureaux, a-t-il le droit de se prétendre civilisé ? On peut en douter. » Théodore Monod

Des combats de coqs ont été annoncés publiquement, comme tout autre événement festif, dans le journal d’une commune de la circonscription. Or, un combat de coqs n’est pas une animation comme les autres. Entre les murs du gallodrome, à l’abri de la majorité des regards, s’affronteront des individus sensibles, jusqu’à ce que mort s’en suive.

Dans notre circonscription, et plus généralement, dans le Nord et le Pas-de-Calais, les combats de coqs se perpétuent, avec la complaisance de la loi.

Selon l’article 521-1 du Code pénal le fait « d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ».

Mais cette disposition ne s’applique pas « aux combats de coqs dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie », selon l’alinéa 9 du même article. La loi autorise ainsi les pires atrocités aux coqs.

Dans la perspective d’affronter leurs compagnons d’infortune, les coqs subissent de terribles mutilations : crêtes, oreillons et barbillons sont coupés à ras, ceci afin d’empêcher le coq adversaire de les attraper. Leurs ergots sont taillés vers l’âge d’un an, au moment de leur premier combat.

La vie d’un coq de combat se résume à être isolé de ses congénères dès l’âge de 6 mois et enfermé dans une cage. Un seul moment de semi-liberté lui est accordé lors des phases d’entrainements et de combats. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour transformer cet être sensible en combattant féroce, n’ayant jamais connu de rapports sociaux avec les autres et prêt à tout pour survivre face à son adversaire.

Les coqs possèdent des aptitudes cognitives et sociales remarquables. Ils sont capables d’éprouver de la compassion. Ils ressentent la peur, l’ennui et la souffrance, nombre d’études scientifiques le prouvent. Est-il acceptable de les traiter comme des combattants n’ayant aucune conscience d’eux-mêmes ?

Cependant, tout espoir est permis car la loi vise à la disparition progressive des combats de coqs en interdisant toute nouvelle création de gallodromes. Qu’on se le dise : l’activité est en déclin, les jeunes générations étant moins enclines à faire souffrir inutilement des animaux. Mais, en attendant cette évolution, ce sont des milliers de coqs qui se retrouvent au supplice chaque année.

De nombreux pays ont interdit cette pratique cruelle, comme la Belgique, depuis 1929 et plus récemment, les 50 Etats américains.

En 2022, il n’est plus acceptable de détourner les yeux face à ces spectacles de l’horreur. L’attente sociétale est forte en matière de condition animale. 84 % des Français jugent que la cause animale est une cause importante (Ifop 2021). L’exception octroyée aux auteurs de ces combats doit cesser.

Le constat est unanime, la violence constitue un mal récurrent de nos sociétés. L’un des leviers pour la contenir est de dénoncer la culture de la violence et identifier ce qui l’alimente, à savoir, notamment notre rapport destructeur aux animaux. Apaiser la société implique nécessairement l’interdiction immédiate des combats de coqs.

Les élections législatives des 12 et 19 juin prochains nous offrent la possibilité d’ouvrir le débat sur la condition animale.

En ma qualité de candidate, je demande à l’ensemble des candidats de la 8ème circonscription du Pas-de-Calais de prendre position sur la question des combats de coqs.

Devons-nous, au nom de la « tradition », consentir à être les témoins silencieux de ces jeux cruels pour satisfaire le plaisir de quelques-uns ?  Notre devoir moral nous oblige à prendre position contre ce divertissement d’une autre époque. J’en appelle à votre conscience républicaine.


Laura Vandomme
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Candidate du Parti animaliste aux élections législatives pour la 8ème circonscription et correspondante pour le Pas-de-Calais

5 commentaires

  • Tancré

    13 février 2024 à 11h43

    Pourriez vous me contacter par rapport aux combats de coqs

    Répondre

  • Masson

    25 mai 2022 à 8h17

    Les combats de coqs sont vraiment atroces et inhumains il faut absolument interdire cette pratique monstrueuse qui mets les coqs en grande souffrance jusqu’à la mort.. Stop !!!!

    Répondre

  • Vauché

    24 mai 2022 à 14h34

    0 EXCEPTION
    :
    Quand il s’agit de cruauté animalière !!!

    Répondre

  • Simon

    24 mai 2022 à 13h16

    Bravo à cette candidate, j espère qu ils seront nombreux à se positionner sur cette question ainsi que sur celle de la corrida .
    N oublions pas non plus les combats de chiens , interdits mais qui se déroulent probablement quand même.

    Répondre

  • Paillot

    24 mai 2022 à 10h36

    STOP aux combats de coq : actes de cruauté en réunion !

    Répondre

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