On a souvent cette image du chat parfait à adopter : adorable et très câlin. Mais… une adoption n’est rien de clairement défini, ce n’est pas comme se rendre dans un magasin pour acheter le dernier robot ménager sorti. Ici, nous sommes sur du vivant alors… adopter un chat craintif, oui c’est possible. Craintif, car il va arriver dans un environnement qu’il ne connaît pas, craintif car cela fait partie de son caractère. Il existe des humains plus au moins stressés, eh bien, c’est la même chose pour le chat. Comme j’aime m’appuyer sur des exemples, je vais prendre celui de ma belle Goutte d’eau, car oui cette dernière est une chatte de caractère craintif. Est-ce que cela nous a empêchés de créer une belle relation ? Non. Est-ce que cela nous a pris du temps ? Oui, et je recommencerai sans hésiter. Car le jour où elle nous a fait confiance, ce fut le plus beau cadeau qui soit !
Une première adoption, le chat craintif
Soudainement, le petit félin que vous avez adopté passe d’un environnement qu’il connaît à l’inconnu total. Moi aussi, à sa place, je serais terrifiée ! Tous ses repères, qu’il avait jusque-là, sont bousculés : il doit en trouver de nouveaux. S’il va se cacher, c’est tout à fait normal et surtout il faut le laisser sortir seul de sa cachette, il doit redescendre en pression et ce n’est pas un câlin forcé de votre part qui va l’aider ! Comprenez-le : de nouvelles odeurs, des humains inconnus, des bruits… cela fait beaucoup !
Pour l’aider à mieux appréhender son nouvel environnement, pensez à lui réserver une pièce de votre foyer. Mettez-y ses jouets, une litière, des zones de repos, des cachettes, une zone alimentation… ça doit être une super pièce-refuge ! Laissez-le se poser et s’habituer à cette pièce. Attendez quelques jours, puis ouvrez-lui afin qu’il explore le reste de votre foyer et si quelque chose lui fait peur, il aura toujours la possibilité de revenir vers cette pièce-refuge rassurante et familière.
Lorsque vous venez lui rendre visite dans cette pièce-refuge, n’y allez pas en troupeau d’humains. En effet, c’est déjà un chat qui a peur, alors il faut lui laisser la possibilité d’analyser les choses une par une. Un humain à la fois et surtout si vous voyez qu’il se cache, ne le forcez pas à sortir. Non, ce n’est pas en le prenant 20 minutes par jour dans vos bras pour un gros câlin que cela lui « apprendra » à apprécier ce moment. Avez-vous apprécié le dernier câlin collant de Tatie Danielle ? Non, et ce n’est pas ce qui vous apprendra à l’apprécier. Une relation, ça se construit progressivement. Vous préférez par exemple Tatie Rosemund, qui vient tous les mois, qui prend le temps de discuter avec vous sans pour autant envahir votre espace vital. Pour votre petit chat, Aristote, c’est la même chose. Il n’est pas OK, pas de soucis, on attend. Vous pouvez, à la rigueur, vous installer dans un coin de la pièce avec une occupation et surtout ne pas le fixer. Vous aurez alors la surprise de, peut-être, le voir sortir sa petite tête. L’habituer dans un premier temps à votre présence sans qu’elle soit envahissante est un bon début pour créer une future relation harmonieuse. Soyez comme Tatie Rosemund !
Le consentement à la caresse, premier indicateur pour une bonne prise de contact
Pour vérifier s’il est OK, mettez en place le consentement à la caresse. Mais quésaco ? Tendez la main vers lui et observez sa réaction. S’il détourne la tête, c’est qu’il ne souhaite pas de câlin dans l’immédiat. S’il s’avance en ronronnant et en venant se frotter contre votre main : banco, il est OK pour être câliné ! Ce consentement à la caresse permet de prendre en compte votre chat, de lui offrir la possibilité de choisir le contact ou non. C’est le respecter, lui, dans sa globalité. Le laisser venir vers soi, le laisser prendre cette décision est un élément déterminant dans votre future relation avec lui.
Vous pouvez positiver votre présence par une friandise. Si votre chat a trop peur, alors déposez la friandise par terre sans vous imposer. On fait ainsi une association positive et progressive à votre présence.
Patience et douceur en lui permettant de prendre des initiatives
Cela paraît facile à dire, mais oui face à un chat craintif, il faut lui laisser du temps : celui de s’habituer à votre foyer et celui de s’habituer à vous. Le but c’est que vous construisiez cette nouvelle relation avec des bases saines, solides et sereines.
C’est un peu comme dans l’éducation canine positive où l’on souhaite que le chien soit dans l’action et comprenne que par ses différentes initiatives à lui, il est récompensé positivement. Ici, un chat qui prend l’initiative de venir vers vous est un chat qui ira plus « vite » vers une relation de confiance. Un jour, Goutte d’eau a décidé de venir sur mes genoux et cela a débloqué le reste. C’est cette décision qui a mené à d’autres initiatives de sa part et à notre relation d’aujourd’hui.
Aménagements au quotidien : accès en hauteur, griffoirs, cachettes et… herbe à chat !
Comme pour une première adoption, on pense aux aménagements de base comme des accès en hauteur, des zones de repos, des griffoirs, des jouets et des cachettes (oui, même s’il se cache au quotidien, laissez-lui cette possibilité de se cacher s’il le souhaite) ! On part sur un foyer bien aménagé pour lui laisser la possibilité d’explorer un environnement stimulant. N’hésitez pas à voir ce qu’il pourrait préférer entre cataire, valériane et matatabi (herbes à chat), un autre moyen pour eux de se détendre positivement.