Animaux non domestiquesActualitésLe Clos des Renardises, connaître pour comprendre, sauver pour sensibiliser

Carine Gresse10 mai 20214 min

S’il est un statut qui le caractérise, c’est celui d’intermédiaire : ni grand, ni petit, canin aux airs félins, aux mœurs crépusculaires et aurorales, frayant les campagnes, courtisant le cœur des villes, il suscite l’admiration ou la haine. De l’ombre à la lumière, dans les profondeurs de la terre ou sur la branche d’un chêne, il colore les nuits et se confond le jour. Notre morale le situe entre le Bien et le Mal. L’Homme l’accable depuis des temps lointains de mythes et mauvaises intentions, le condamne à des sentences d’une cruauté d’une autre époque, l’image du pilleur de poulailler lui colle à la peau. Chasseur chassé, prédateur proie, croqueur de vie et charognard, « carni-végétivore », sédentaire tantôt nomade, solitaire capable de sociabilité, cet insaisissable lutin des lisières trouble. Renard !

C’est le sauvage qui côtoie le domestique, la forêt qui s’invite en notre jardin, accepté, attiré parfois ou pourchassé, torturé, abattu. La pression qu’il subit est intense. Il est cible dans la ligne de mire !

Le Clos des Renardises prend son parti. Association loi 1901, c’est avant tout l’histoire de sa fondatrice, Carine, passionnée et déterminée qui depuis toujours consacre sa vie (personnelle et professionnelle) aux animaux. C’est aussi la rencontre tracée de quelques amoureux de nature, Alexa, Régis, Guillaume et Frédéric, réunis par un ami commun, Renard. Il n’y a pas de petite cause quand elle est le reflet d’une conviction.

Extrait d’une série de supports didactiques, réalisation C. Gresse ©

Convaincus que le manque de notions induit des attitudes, des considérations et des comportements inadaptés, notre devise est sans conteste « Connaître pour comprendre, comprendre pour aimer et aimer pour défendre et protéger ».

Pour avoir travaillé dans le milieu vétérinaire, consciente de l’impact anthropique sur la biodiversité, à l’écoute de cette nature si malmenée, je constate que le rôle compensateur à souligner des centres de soins à la faune sauvage est souvent oublié.

Au Clos des Renardises, nous intervenons spécifiquement dans cette trame où la réflexion fait défaut plus encore, la cause de ceux dont on ne parle pas. Les animaux en péril accueillis en centre de soins ne font pas l’objet d’acharnement thérapeutique d’autant que ces individus doivent être capables de recouvrer la vie sauvage, de s’y nourrir et y survivre pour assurer la pérennité de leur espèce. Parfois il arrive que malgré un diagnostic favorable, l’animal garde des séquelles et perde l’autonomie indispensable à son retour en milieu naturel. Parallèlement des animaux sauvages détenus illégalement par des personnes bien intentionnées ou non et saisis ou abandonnés sont, outre le fait d’être imprégnés, non autorisés à être relâché surtout quand il s’agit d’espèces « nuisibles ». Dans les deux cas euthanasie ou abattage sont généralement les seules solutions ; et c’est là que nous intervenons, en recueillant des Renards rescapés (prioritairement) et quelques autres petits carnivores nuisibles dans des structures adaptées à l’espèce et à l’individu. Leur captivité définitive sera valorisée. 

Le Clos des Renardises propose non seulement des animations variées de pédagogie active adaptées à tous les publics dans un objectif d’éducation à la nature et de sensibilisation à la biodiversité avec cette approche originale : l’étude, le partage des connaissances et la protection du Renard roux, ambassadeur emblématique des autres « nuisibles », mais aussi une invitation à la réflexion avec la création du refuge en cours. Ce sanctuaire est la dimension réelle qui appuiera les discours théoriques. Notre alternative à l’euthanasie c’est la considération du vivant, mettant en valeur ces petites victimes, témoins de nos impacts, de nos actions. Focus sur la question éthique de ces espèces, mêmes diminuées, même « inutiles », une seconde chance qui est une opportunité de rappeler leurs réalités biologiques, écologiques, sociologiques, culturelles et le droit de vivre tout simplement. Cela motive nos engagements :  sauver parce que vivant, accueillir, protéger et subvenir pour sensibiliser, éduquer, responsabiliser et … émerveiller.

Le Clos des Renardises comme beaucoup d’associations existe par la volonté de ses membres fondateurs, de ses adhérents, de celles et ceux qui nous soutiennent ponctuellement et au quotidien par des dons, en nature, en temps, en aptitudes ou financiers. Nous avons décidé de concrétiser nos premières structures en Dordogne (24) peut-être le début d’un réseau d’accueil, qui espérons-le concernera de moins en moins d’animaux, signe d’une évolution positive des mentalités et de nos impacts sur la faune sauvage, bien commun qui ne nous appartient pas mais dont nous faisons partie un peu trop prenante encore.

Nos premiers enclos sont en cours de financement.

Nous ne serons pas un centre de soins, ni un zoo, ni un parc animalier.

Le refuge sera accessible sous conditions, sur rendez-vous et visites encadrées. Il devrait être fonctionnel début 2022.

Pour nous soutenir : https://www.helloasso.com/associations/le-clos-des-renardises

https://cgresse.wixsite.com/leclosdesrenardises

leclosdesrenardises@gmail.com

https://www.facebook.com/leclosdesrenardises


Dessin Carine Gresse ©

Logo C. Gresse ©

Carine Gresse
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Présidente, fondatrice, capacitaire
Le Clos des Renardises

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