Animaux non domestiquesActualitésDes vaches en sang et en souffrance au foirail de Cholet : l’association FUTUR dénonce l’exploitation dans les concours de bovins

Association FUTUR1 décembre 20255 min

Ce jeudi 27 novembre, Cholet Agglomération a organisé son concours d’Animaux de boucherie de « haute qualité ». Officiellement, 194 bovins étaient jugés pour leur viande et leur conformation. Mais derrière les barrières, la réalité est alarmante. L’association FUTUR a mené une enquête.

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Des animaux ont été attachés toute la journée la tête baissée, malgré l’interdiction claire du règlement sanitaire (Sources : règlement intérieur, lien sur demande). 

« Les cordes étaient si serrées que les vaches ne pouvaient même pas lever la tête, c’était choquant » signalent les enquêteurs de l’association FUTUR. Arrivés dès 9h, parfois exposés jusqu’à 22h, voire bien plus tard dans la nuit, ces bovins ont enduré des heures d’attente, de bruit et de foule. Tout au long de la journée, ils ont été traités comme de simples objets plutôt que comme des êtres sensibles. 

« On est repassé devant le champ de foire à 23h15 et il y avait encore des vaches ! On a pu filmer en passant » affirment les enquêteurs de l’association FUTUR.


Trois vaches ont saigné abondamment, avec du sang coulant sur le sol et sur les barrières. Certaines présentaient des blessures aux genoux. Aucune n’a reçu de soins pendant toute la durée de l’intervention de nos enquêteurs, soit au moins 45 minutes à une heure.

Contactés, les organisateurs ont minimisé la situation, déclarant simplement : « Elles se sont tapé la tête ».

Selon la science vétérinaire, la fracture d’une corne peut survenir lorsqu’un animal heurte une surface rigide, reste coincé et tire pour se dégager, ou encore lors de manipulations et de transports dans des espaces étroits, où les cornes tapent facilement contre les structures.


De nombreuses vaches ont été observées sans eau ni foin, dans des conditions totalement inadaptées. Or, les bovins sont des ruminants : ils doivent mastiquer en continu pour pouvoir digérer correctement leur nourriture. Le foin n’est pas un simple aliment ; il stimule l’estomac complexe des bovins et permet la fermentation nécessaire à la production de nutriments vitaux. Sans mastication régulière et sans fibres, les vaches peuvent souffrir de douleurs abdominales, de coliques et de stress sévère.

Leur bien-être est donc directement lié à l’accès constant à de la nourriture adaptée et à la possibilité de ruminer. Le manque de foin et d’eau observé sur le site constitue une grave négligence qui expose ces animaux à des souffrances physiques et psychologiques importantes.


Ces vaches musclées de manière excessive sont souvent soumises à un engraissement intensif : pour produire rapidement des “carcasses volumineuses”, elles reçoivent des rations très concentrées en protéines, souvent pauvres en fibres. Cette alimentation favorise une prise de poids rapide, mais ne respecte pas le besoin physiologique des animaux. (Source : Welfare of beef cattle, PMC12290492)

Une étude de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), publiée en 2025 met en évidence que ce type d’engraissement peut provoquer problèmes digestifs, troubles de santé et souffrances. Les bovins soumis à de fortes pressions de production courent un risque accru de stress, maladies et blessures, surtout lorsque les conditions d’élevage ne respectent pas leurs besoins biologiques fondamentaux. (Sources : EFSA Panel on Animal Health and Welfare)

L’engraissement intensif augmente aussi les risques d’acidose, de pathologies métaboliques, de boiteries ou de maladies respiratoires

Ces concours continuent d’être financés par de grandes institutions financières, parmi lesquelles le Crédit Agricole, Groupama, le Crédit Mutuel, et d’autres partenaires. FUTUR demande que ces entreprises cessent immédiatement de soutenir des événements où des animaux souffrent et sont traités comme des marchandises.

Il est inacceptable que des institutions prétendument responsables ferment les yeux sur des abus documentés. Si le Crédit Agricole montre parfois de la compréhension et que le Crédit Mutuel peut être réceptif, Groupama, elle, persiste souvent à ignorer ces souffrances. Nous appelons tous ces sponsors à choisir la responsabilité éthique plutôt que le profit : soutenir la violence envers des êtres sensibles n’a aucune légitimité.


Cette année, seuls 194 animaux ont été présentés contre 280 l’an dernier. Une pétition a été lancée pour mettre fin à ces événements qui continuent de traiter les animaux comme de simples marchandises. La société change : notre regard sur les animaux évolue, et ces foires ne reflètent plus les valeurs de respect et de compassion que nous voulons promouvoir. Pour faire évoluer la société, il est essentiel de commencer par abandonner ces pratiques dépassées.

« Pour bâtir un monde plus bienveillant, il faut d’abord changer notre regard sur les animaux : le respect qu’on leur donne se répercute sur toute la société » affirme Vuk responsable enquête de l’association FUTUR

Pétition


Association FUTUR
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