ActualitésManifestes et TribunesLettre ouverte d’un coq aux humains

Sabine Billard23 février 202322 min

Chers humains,

Je suis un coq. Un oiseau sociable et paisible, n’aspirant à rien d’autre que de mener une vie simple entouré de mes semblables. Malheureusement, me concernant, je ne suis qu’un condamné à mort en sursis, parce que certains parmi les vôtres ont décidé que j’étais un coq de combat. Quelle folie ! Oh bien sûr nous nous chamaillons parfois : nous gonflons nos plumes, nous échangeons quelques coups de bec ou de griffes, mais ces affrontements restent peu fréquents, symboliques, et la minute d’après nous reprenons nos activités normales. Le soir venu, nous partageons volontiers le même perchoir. Jamais il ne nous viendrait à l’idée de nous massacrer.

Pour faire naître en nous la violence nécessaire à leur amusement, les coqueleux – c’est ainsi que se désignent les éleveurs de coqs de combat – nous mutilent en nous coupant crête et oreillons, et nous privent des interactions sociales dont nous avons besoin. Isolés des nôtres, confinés dans de petits espaces, nous développons rapidement une phobie sociale. Du pain béni pour provoquer des affrontements. Comme si cela ne suffisait pas, les coqueleux nous équipent de façon à provoquer le plus de dommages possible chez l’adversaire. Des éperons d’acier sont ainsi fixés à nos pattes.

Vous avez su mettre fin à ces pratiques pour les vôtres il y a 2000 ans. Mais pour nous, les combats de gladiateurs restent d’actualité.

Vos lois reconnaissent bien que nous subissons des sévices graves et des actes de cruauté, punissables de peines de prison.(Article 521-1 du Code pénal. Mais parce qu’ils sont exercés dans la cadre de tradition ininterrompues ces sévices sont autorisés. Par quelle logique tordue une torture répétée de façon ininterrompue devient-elle légitime ?

Ce weekend, ou le suivant, je serai emmené dans un gallodrome. Puis jeté dans l’arène, où je combattrai un de mes malheureux semblables, aux cris de “tue-le !” ou “finis-le !” si j’ai l’avantage. Les humains autour de l’arène s’amuseront. Nous, nous souffrirons et nous mourrons.

Cela est d’autant plus cruel pour nous que vous semblez nous apprécier : nous figurons ainsi depuis des siècles aux sommets des églises, comme girouettes, symbolisant la lumière du Christ. Vous avez même fait de nous un symbole du peuple français et de la République. Nous ornons les grilles du palais de l’Elysée. Vous amuseriez-vous à déchirer le drapeau national ? Alors pourquoi tolérer que nous nous mettions en pièces ?

Je vous implore de tout mon être car j’ai peur pour ma vie. Mettez fin aujourd’hui à ces combats qui n’ont que trop duré. Par humanité, par respect pour un animal qui vous accompagne depuis des millénaires, parce que la cruauté ne saurait être un divertissement.

Un coq.

Le Parti animaliste du 59 organise le samedi 4 mars 2023 à 14h30 un rassemblement place du Général de Gaulle à Beuvry-la-Forêt pour dénoncer les combats de coqs organisés le même jour dans la commune et réclamer l’abolition de ces combats. Nous invitons tous les sympathisants de la cause animale à nous rejoindre.

Selon un sondage IFOP effectué en janvier 2022 pour la Fondation 30 millions d’amis, 71% des français se déclarent opposés à l’idée de “faire souffrir des animaux au nom de certaines traditions”. Nous sommes nombreux : soyons entendus !


Sabine Billard
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Correspondante Parti animaliste du Nord (59)

2 commentaires

  • Alessandroni

    25 février 2023 à 11h49

    Stpp la connerie humaine

    Répondre

  • Raynier

    23 février 2023 à 20h55

    Comment est-ce possible qu’une telle chose existe encore ?!
    Il faut abolir ces atrocités et punir les bourreaux.

    Répondre

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