Ce mois-ci je souhaite rendre hommage à mon cheval magique, vous parler de la partie de ma vie que j’ai partagée avec lui : 16 ans… une belle tranche de vie.
Des moments merveilleux, des moments tragiques, des moments anodins sur le coup mais plein de sens quand j’y repense. Voilà un an qu’il a quitté ce monde mais qu’il est toujours là, présent à mes cotés, dans mes pensées, dans les moments forts de ma vie, pour me montrer le chemin ou me soutenir dans mes décisions…
Grand, fort, toujours vaillant, toujours partant, le pelage alezan et brillant, les muscles saillants, la croupe rebondie, l’oeil attendrissant, le bout du nez d’une douceur incroyable, une grande crinière blonde et cette odeur chaude, suave, douce : un beau et majestueux cheval de trait breton.
Mascot’ de son p’tit nom.
Ce cheval magnifique, je l’ai rencontré en Ariège dans les contreforts des Pyrénées. Il m’est apparu dans son troupeau de juments comtoises dans un pré tellement vaste que je ne voyais pas les contours. Au son du sac de nourriture, le groupe est arrivé au grand trot. Lui au milieu de ses juments, les dépassant d’au moins 20cm, avec sa grande crinière blonde et sa prestance. Il m’a ébloui de suite, ce fut le coup de foudre. Quelques jours plus tard, il est arrivé à l’écurie. Il avait 5 ans et moi 27.
Nous avons appris à nous connaitre, continué à nous éduquer mutuellement, testé des activités et performé parfois :
– de l’attelage évidemment, pour les balades et le plus grands plaisirs des enfants et grands-parents ;
– du dressage sous les yeux ébahis des participants :” mais vous allez galoper avec ce cheval ?” ;
– quelques petits obstacles, des randonnées, des joutes médiévales (pour de faux), des jeux en liberté,
– ne rien faire, observer, contempler, rêver, gratter, brosser,
– plonger la tête dans les vignes pour déguster des raisins, cueillir des figues, des poires directement sur l’arbre… toujours trouver l’herbe la plus délicieuse;
– des balades en dextre avec son amoureuse, des balades nocturnes, des baignades au lac, de grandes galopades à cru et en licol sur les chemins pyrénéens ou sur la plage …
Nous avons déménagé plusieurs fois car je changeai de travail. Je peux vous dire que ce n’est pas simple de trouver une pension qui convienne. Entre les gérants qui ne veulent pas de chevaux de trait parce que soit disant ça abime les sols ou ça mange trop et ceux qui ne mettent pas de foin à volonté (ou font semblant), heureusement nous avons déniché quelques perles. J’ai envie de citer Vincent, Norbert et Chloé qui ont été parfaits et resteront des amis pour la vie.
Des moments merveilleux : il y a des chevaux qui acceptent qu’on les approche lorsqu’ils sont couchés, Mascot’ n’était pas de ceux là, j’ai eu ce privilège 2 fois et autant vous dire que la 1ère fois qu’il est resté couché lorsque je me suis approchée, j’ai eu très peur. Peur qu’il soit trop faible pour se lever ou très malade, peur qu’il soit blessé, peur qu’il meurt dans mes bras. Mais non rien de tout cela, il était juste tranquille et serein, et moi j’étais entre cette angoisse et la joie extrême de ce cadeau qu’il était en train de m’offrir. Je l’ai laissé terminer sa sieste en m’éclipsant au bout de quelques minutes. Bonheur intense.
Connaissez-vous cette citation de Jérome Garcin : “Etre heureux à cheval, c’est être entre terre et ciel, à une hauteur qui n’existe pas ” ? C’est aussi quand le vent souffle entre leurs oreilles. Pour nous, il a soufflé de nombreuses fois, à cheval dans les chemins, sur la plage, dans les champs, je lui murmurais : “On galope ?” et c’était parti, ses 2 oreilles se retournaient vers moi, sa croupe s’abaissait, décollage vers le paradis. Cette impressionnante masse d’1 tonne au galop, je vous garantis que ça fait trembler la terre.
En attelage, il connaissait son rôle par coeur : si j’étais toute seule ou avec des personnes en bonne forme, Monsieur se permettait quelques mauvaises blagues (tentative de demi-tour, arrêt brusque pour brouter, écart à cause d’une plaque d’égout, etc). Par contre, lorsque nous transportions des enfants, des personnes âgées, des personnes avec des appréhensions, en ville ou lors d’une manifestation, c’était le plus parfait des partenaires. Les oreilles pointées en avant, il emmenait tout ce petit monde vaillamment.
Des moments tragiques : le pire, celui qu’on ne veut jamais vivre mais qui arrive indéniablement puisque dans la vie, il y a la mort. Ce jour là, j’avais prévu de lui rendre visite après 3 semaines d’absence et de déplacements pro. Il n’a pas pu ou voulu m’attendre. Dans la matinée, quelques minutes avant l’heure de mon départ, Chloé m’appelle “Mascot’ est mort”. Je pleure encore en écrivant ces mots (et l’ensemble de ce texte d’ailleurs). Sur le coup, je n’ai pas compris, je lui ai demandé de répéter. J’ai hurlé, crié, pleuré toutes les larmes de mon corps, puis après m’être un peu calmée, je suis partie le rejoindre. Il était étendu dans son pré, auprès de son troupeau, calme et serein mais tout éteint. D’abord je n’ai pas pu m’approcher, j’ai crié encore, pleuré encore, puis je suis allée le toucher, il était encore tiède, je l’ai caressé longtemps, lui ai souhaité un bon voyage et remercié de tout ce qu’il m’avait offert. Ensuite je me suis écartée et les chevaux sont venus tour à tour le saluer, le veiller, en binôme ou en file indienne, puis tous ensemble en arc de cercle autour de lui. C’était incroyable à observer.
Les chevaux font le deuil de leurs congénères et ressentent des émotions semblables aux nôtres, n’en doutez pas.
Des moments anodins mais plein de sens quand j’y repense :
Une belle journée de printemps, il était 19h, je rentrais de mon travail, situé à mi-chemin entre le pré et chez moi. Je n’avais pas fait 2km que j’ai été prise d’une envie soudaine d’aller voir Mascot’, il se passait quelque chose. Quoi ? Aucune idée ; pourquoi cette envie ? Aucune idée non plus. Bref, j’ai fait demi-tour et direction le pré. En arrivant, il vient me voir rapidement en hennissant, mon curseur se met en alerte maximale car ça ne lui arrive jamais. D’habitude, il lève la tête, fait un petit bruit de naseau en guise de bienvenue puis continue de brouter tranquillement avec ses potes. Il n’y avait plus d’eau… mais ce n’est pas cela que je veux vous raconter. Je veux vous expliquer ce que ça a déclenché chez moi par la suite !
Etait-ce de l’intuition ou autre chose ? Je me suis posée beaucoup de questions, mon esprit très rationnel et cartésien ne voulait rien entendre. J’ai cherché, j’ai creusé. Puis je me suis rendue à l’évidence : il fallait tester un stage de communication animale. Un besoin de “voir pour le croire”. Et bien croyez-le ou non : mon cerveau a buggé… j’ai mis 6 mois à me remettre de cette expérience, à accepter que c’est possible. Quoi ? Comment ? Des infos qui arrivent par télépathie ! Je n’en revenais pas. Au bout de ces 6 mois, j’ai suivi une formation de plusieurs semaines, je me suis entrainée, je me suis perfectionnée et depuis quelques années je pratique professionnellement la communication intuitive, les accompagnements énergétiques et le magnétisme.
Cette semaine je pensais à lui, je me disais qu’il aurait été tellement bien dans ce nouveau lieu qui est en train d’arriver dans ma vie avec ces autres chevaux magiques. A cet instant précis, j’ai tourné mon regard vers le dehors pour contenir une montée de larmes, une plume blanche était en train de descendre lentement du ciel et s’est posée sur mon balcon.
A toi mon merveilleux, pour toujours dans mon coeur
L’astuce du mois :
Durant l’automne et nous passons plus de temps à l’intérieur, c’est le bon moment pour attaquer les entrainements à l’abri : préparation à la tonte et à la couverture.
Experte en entrainement aux soins collaboratifs avec les animaux, comportementaliste équin certifiée et énergéticienne, je vous partage mon expérience et vous accompagne dans l’épanouissement de votre relation avec votre cheval.
Caroline Raillard
Experte en entrainement aux soins collaboratifs avec les animaux
Comportementaliste équin certifiée et énergéticienne