Numéro 7Animaux domestiquesL’évaluation comportementale et la diagnose pour les chiens de catégories

Mélanie Borgne15 avril 20225 min

Évaluation comportementale de l’animal

Un chien catégorisé 1 ou 2 doit faire l’objet d’une évaluation comportementale par un vétérinaire agréé avant ses un an. Cette évaluation a pour but d’évaluer le danger que représente potentiellement votre chien.

Le vétérinaire classe alors le chien selon 4 niveaux de dangerosité :

  • Niveau 1: Pas de risque particulier en dehors de ceux inhérents à l’espèce canine – Pas de renouvellement de l’évaluation ;
  • Niveau 2: Risque de dangerosité faible pour certaines personnes ou dans certaines situations – Renouvellement de l’évaluation tous les 3 ans ;
  • Niveau 3: Risque de dangerosité critique pour certaines personnes ou dans certaines situations – Renouvellement tous les 2 ans ;
  • Niveau 4: Risque de dangerosité élevée pour certaines personnes ou dans certaines situations – Renouvellement annuel.

En cas de chien classé niveau 4, une demande de détention dans un lieu adapté et sous votre responsabilité, ou d’euthanasie, sera faite à l’encontre du chien.

Selon le classement du chien, le vétérinaire va apporter des solutions au gardien visant à réduire son niveau de dangerosité.

“Le peu d’articles scientifiques faisant référence aux morsures létales, souligne la rareté de cet évènement dans l’absolu. Les enfants en bas âge semblent particulièrement représentés.”

Source ANSES

Le vétérinaire communique les résultats de l’évaluation à l’ICAD (Fichier national d’identification des carnivores domestiques) et au maire de la commune de résidence. Les frais d’évaluation sont à la charge du propriétaire.

Pour résumer, il est demandé à tout propriétaire d’un chien catégorisé, alors chiot, de réaliser ce bilan comportemental jugeant ou non de sa potentielle dangerosité. Passant d’un extrême à l’autre, il en résultera soit un chiot exempté à vie de ce bilan soit à une potentielle euthanasie avant même la fin de sa croissance.

Objectivement, évaluer le comportement d’un chien qui n’est pas mature sur le plan émotionnel et physique pour le classifier selon un niveau de dangerosité sur un instant précis, nous semble incohérent. D’autant plus avec un niveau 1 qui conclut que le chien n’aura pas besoin de renouveler cette évaluation, soit qu’il n’est pas dangereux. 

Difficile de pouvoir imaginer émettre une telle affirmation lorsque le sujet est un être vivant, susceptible d’être influencé ou impacté psychologiquement par son environnement, son mode de vie, et autres facteurs.

Un chien peut vivre de 10 ans à 15 ans en moyenne. Durant ces années, ils peuvent faire face à toutes sortes d’événements positifs ou négatifs. De ce fait, un chien de niveau 1 pourrait se révéler “dangereux” quelques années après cette évaluation.

Ensuite le terme “dangereux”, n’est pas tout à fait judicieux. Avant de parler de dangerosité, nous préférons le terme de “réactivité”. Un chien qui grogne, ou aboie n’est pas forcément un chien qui mord, bien qu’il le puisse. On parlera donc dans un premier temps de chien qui réagit face à une situation inconfortable et/ou incomprise.

Si un chien réagit en grognant ou aboyant dans une situation qu’il déclare donc comme inconfortable, il est de la responsabilité du propriétaire de trouver la source de l’inconfort et prendre des mesures pour éviter que le chien ne devienne dangereux. Les mesures à prendre seront donc d’éviter les sources d’inconfort, offrir un échappatoire à votre chien et consulter un comportementaliste canin.

Le terme de dangereux n’est pas à prendre à la légère. Seul un professionnel ayant réalisé un examen comportemental du chien dans différentes situations et circonstances peut émettre cette affirmation. Dans ce cas, le chien aura présenté de réels troubles du comportement le rendant dangereux pour l’humain.

La diagnose

L’Etat a permis la mise en place d’un examen permettant de sortir les chiens qui ne correspondent pas tout à fait à la description des chiens de catégories : la diagnose.

Cet examen est réalisé par un vétérinaire et accessible aux chiens de race non déterminée (sans pedigree et donc non LOF). À l’issue de l’examen, le vétérinaire remet un document officiel qui l’engage et inscrit la non catégorisation du chien.

Par exemple, parce que la loi base ses critères de dangerosité sur des critères morphologiques, les chiens tels que les American Staffordshire Terrier sans pedigree (non LOF) sont apparentés au type Pit-Bull et s’inscrivent donc dans la catégorie 1.

La diagnose peut ainsi permettre à ces chiens de ne plus être catégorisés.

La diagnose comprend un examen clinique complet de l’animal avec une vérification de l’identité. Ensuite le vétérinaire va mesurer le chien et comparer avec les mesures fournies par l’annexe de l’arrêté du 27 avril 1999. Il ne faudra qu’un seul critère non correspondant pour décatégoriser le chien.

Exemple : si la hauteur au garrot ou le poids du chien ne correspondent pas aux mesures données par l’annexe, le chien peut être décatégorisé.

Dans cette optique, un rottweiller né de parents LOF (donc catégorisés 2) mais lui-même sans papier, présentant un défaut ou plus pourrait être non catégorisé.


Mélanie Borgne
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Co-fondatrice de Mel Pet & Co

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