Numéro 6SantéLe Syndicat de l’Industrie du Médicament et diagnostic Vétérinaires (SIMV), un acteur clé de la santé animale

Jean-Louis Hunault17 janvier 20226 min

Le Syndicat de l’Industrie du Médicament et diagnostic Vétérinaires (SIMV) représente les entreprises du médicament, du diagnostic, des dispositifs et technologies pour la santé animale. Il regroupe les laboratoires vétérinaires qui développent, fabriquent et mettent sur le marché ces produits.

La France est le premier pays en matière de recherche et de fabrication de médicaments et de diagnostics vétérinaires en Europe. C’est aussi le premier marché avec plus de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020. 6 700 salariés travaillent en France dans nos entreprises. La France dispose du plus grand arsenal thérapeutique d’Europe (3 000 AMM). Par ailleurs, deux médicaments sur trois produits en France sont exportés.

Le SIMV compte 39 laboratoires correspondant à 98% du marché. Il garde l’ambition d’être la fédération de l’Industrie de la santé animale, l’unique représentant en France des entreprises qui développent, fabriquent et commercialisent des médicaments, diagnostics in vitro et dispositifs médicaux pour la santé animale. Le SIMV assure pour eux une veille stratégique, les conseille et les forme.

Il porte leur voix et les aide à assurer la disponibilité des produits de santé en contribuant à créer un environnement favorable à l’innovation et au maintien de l’offre en produits avec une garantie d’efficacité, de qualité et de sécurité de ceux-ci.

L’arsenal thérapeutique vétérinaire cible les nombreuses espèces animales, animaux e compagnie, animaux d’élevage, animaux jeunes, gestants ou âgés, et la plupart des maladies… Il est donc très large.

Les médicaments pour animaux de compagnie, chiens et chats surtout, représentent un peu moins de la moitié des médicaments vétérinaires vendus. L’autre moitié est repartie à part égales entre ruminants d’une part et porcs et les volailles de l’autre. Les médicaments pour les équidés sont sur un marché très limité.

En chiffres d’affaires, le médicament vétérinaire représente moins d’un vingtième des ventes de médicaments humains. Pourtant, là où le médicament humain soigne environ 70 millions de Français, les médicaments vétérinaires s’adressent à près de 8 millions de chiens, 14 millions de chats, un million de chevaux, 20 millions de veaux, vaches, taurillons, 13 millions de moutons ou de chèvres, 25 millions de porcs, et… plus d’un milliard de volailles sans compter les 50 millions de poissons de pisciculture ou les milliers de ruches d’abeilles.

Sans médicament vétérinaire, ces animaux, qu’ils soient de compagnie ou de rente, seraient mal soignés.

Un médicament vétérinaire avec de nombreuses indications

Et comme les maladies sont toutes aussi diverses chez les animaux que chez l’homme, l’industrie du médicament et du diagnostic vétérinaires offre un large panel de solution thérapeutique pour répondre aux besoins de la santé animale. Elle répond aussi aux attentes liées à l’évolution de la relation homme animal

Près de la moitié des médicaments s’adressent aux chiens et aux chats. Car ces animaux sont, en quelques décennies, devenus des membres de la famille. Leur santé et leur bien-être préoccupent davantage leurs propriétaires qu’au XX° siècle. Depuis les années 1960, leur nombre et leur médicalisation se sont développés. Ainsi, la période de crise sanitaire que nous traversons atteste d’une médicalisation plus grande des animaux de compagnie depuis le confinement.

Au cours de ces dernières décennies, la recherche au sein de nos entreprises s’est concentrée sur quatre domaines majeurs : les anti-infectieux, les antiparasitaires, les vaccins et l’amélioration des soins aux animaux de compagnie de mieux en mieux soignés. De ce fait, la longévité des animaux s’est rapidement accrue. Et ces animaux de compagnie ont été exposés à des maladies chroniques similaires à celles de l’homme : les cancers, les maladies cardiovasculaires, les troubles du comportement, les douleurs arthrosiques, certains troubles endocriniens comme le diabète ou l’hypothyroïdie…

Le passage des chevaux de trait aux chevaux de sports et de loisirs a lui aussi demandé à notre industrie le développement d’une pharmacopée adaptée.

Les enjeux sur la sécurité des médicaments vétérinaires sont triples, pour l’animal traité, pour l’environnement, et pour l’homme au contact des animaux traités ou consommateurs de produits (lait ou de viandes).

« Primum non nocere » (« d’abord ne pas nuire »). Ce principe fondateur de la médecine date de l’antiquité. Il est toujours d’actualité pour les médicaments.

L’innocuité et la sécurité sont évaluées par les agences du médicament française ou européenne avant l’octroi de l’autorisation de mise sur le marché (AMM). Le risque est caractérisé pour l’animal, la personne en contact avec l’animal traité, le consommateur et l’environnement.

Pour les animaux de rente, producteurs de lait, de viandes, d’œufs ou de miel, il s’agit « de ne pas nuire » aux consommateurs par la présence éventuelle de faibles quantités de résidus de médicament. C’est ainsi qu’un temps d’attente est imposé aux animaux après traitement

L’enjeu est également de préserver l’environnement. Les médicaments éliminés par l’urine ou les fèces dans l’environnement peuvent être susceptibles d’être retrouvés dans l’environnement car les animaux sont rarement confinés. Cet aspect est pris en considération lors de l’évaluation de l’AMM avec données d’écotoxicité à fournir et conditions à remplir pour disposer d’une autorisation.

Puis la balance bénéfice/ risque positive est réévaluée en permanence sur le terrain (après l’autorisation de mise sur le marché) à travers la pharmacovigilance, notamment pour détecter des effets indésirables rares et inattendus.

De la santé animale à celle de l’homme : maitrise des risques de zoonoses

Pas de denrées saines sans animaux sains. Les filières de productions animales mobilisent toujours près de la moitié de l’arsenal thérapeutique. La prévention a pris le pas sur le curatif. L’enjeu est de nourrir la planète avec des denrées saines, qu’il s’agisse de lait, de viandes ou d’œufs. Et la prise en compte croissante du bien-être des animaux d’élevage nécessite encore plus de besoins de recherche et de prévention.

 L’investissement de nos entreprises en recherche et développement au cours de ces dernières décennies permet aujourd’hui de mettre à disposition des vétérinaires de France un large arsenal thérapeutique, le premier en Europe.

 Mais la recherche dans certains domaines nécessite encore un investissement important. Ainsi le SIMV organise chaque année depuis 2014 les rencontres de recherche en santé animale pour favoriser la signature de partenariats entre des équipes de la recherche privée (entreprises et biotechnologies) et de la recherche publique.

 Engagés dans le succès du plan EcoAntibio de réduction des antibiotiques vétérinaires, les industriels se mobilisent notamment pour de nouvelles alternatives aux antibiotiques soient recherchés, évaluées et reconnues comme sûres et efficaces.


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