Samedi 17 mai, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) mobilise ses membres à rencontrer les maires de leurs communes, pour leur remettre un “Manifeste de la chasse française” avec 11 revendications ahurissantes. Le Parti animaliste dénonce avec force ces revendications d’un autre temps, visant à légitimer et pérenniser une pratique violente, minoritaire, et de plus en plus rejetée par la société.
1 – Reconnaissance d’intérêt général de la chasse française et inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco de tous les modes de chasse.
Les chasseurs tentent de maintenir une pratique cruelle (des souffrances indicibles à des millions d’animaux sauvages ou d’élevages) au profit de quelques-uns (1,5 % de la population) contre l’intérêt général.
Vingt millions d’animaux, répartis dans 1500 élevages, sont élevés pour la chasse en France pour le loisir de quelques-uns, selon le Syndicat national des producteurs de gibier de chasse.
Le Parti animaliste demande de :
- Refuser la reconnaissance d’intérêt général et de l’inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
- Supprimer immédiatement les subventions aux élevages cynégétiques (animaux élevés pour la chasse) et toute subvention nationale destinée à la chasse.
Interdire les lâchers d’animaux pour la chasse.
2 – Arrêt du paiement des dégâts de grand gibier sur les cultures par les seuls chasseurs. Afin de sauver le système d’indemnisation pour les agriculteurs.
Les chasseurs ont bénéficié de 80 millions d’euros d’aide publique pour réduire des dégâts très faibles occasionnés aux surfaces agricoles par les « grands ongulés » (sangliers, chevreuil, cerf) : 0,56 % de surfaces sont indemnisées pour le maïs, 0,07 % pour le blé et 0,04 % pour le colza.
Le Parti animaliste propose de :
- Interdire l’agrainage et tout élevage d’animaux pour la chasse qui favorise leur surpopulation.
- Mettre fin à l’octroi de subventions communales aux associations de chasseurs dont la pratique est génératrice de souffrance animale et contraire à l’intérêt général.
- Réorienter ces subventions vers les agriculteurs afin qu’ils financent des systèmes de protection des cultures.
Mettre fin à l’octroi de locaux municipaux attribués aux associations de chasseurs.
3 – Refus de l’interdiction du plomb dans les munitions de chasse.
Les effets du plomb sur l’environnement et la santé sont largement reconnus par les scientifiques et par les autorités de même que les risques qui lui sont associés. L’activité de chasse contribue à la contamination environnementale et aux intoxications au plomb.
Le Parti animaliste propose de :
- Interdire le plomb dans les munitions de chasse.
Obliger les chasseurs à ramasser toutes les cartouches, balles utilisées lors de leurs parties de chasse, sous peine d’amende.
4 – Suppression de tous les moratoires européens et maintien de toutes les espèces chassables.
La chasse visait originellement la traque d’animaux dans le but de les capturer, de les abattre et de les manger. Aujourd’hui, la chasse n’est plus un moyen de subsistance mais une simple activité de loisir, contestée, tendant à dynamiser la population de sangliers plutôt qu’à la réduire. Cette pratique représente un risque pour la sécurité des habitants.
Le Parti animaliste propose de :Interdire la chasse et avoir une gestion non létale de la surpopulation de sangliers par des scientifiques indépendants, notamment au travers de la stérilisation vaccinale développée par l’université de Barcelone.
5 – Reconnaissance de la légitimité de toutes les chasses traditionnelles afin de garantir leur pratique.
Les français sont opposés à la chasse à la glu et aux piégeages à 89% selon un sondage Ipsos, octobre 2023.
Le Parti animaliste propose de :
• Respecter l’intérêt général et donc interdire toute forme de chasse
6 – Animation d’une police de proximité rurale par les fédérations des chasseurs à disposition des communes.
Cette proposition est inquiétante alors que plus de 5 millions d’armes à feu seraient en effet en possession d’un million de chasseurs et de tireurs sportifs. Parmi les armes à feu, les fusils de chasse représentent 71 % des cas d’homicide conjugal.
Les chasseurs sont responsables de plus de 400 morts ces dernières années. Il serait également dangereux de donner une position de juge et partie aux chasseurs en matière de respect de la réglementation. Les chasseurs peuvent générer une peur auprès de certains habitants des zones rurales.
Le Parti animaliste propose de :Créer un numéro vert pour dénoncer anonymement toute pratique d’intimidation perpétrée par les chasseurs le cas échéant.
7 – Création d’un fonds dédié aux fédérations pour financer des actions de réaménagement environnemental comme les haies pour le petit gibier.
En 2017, les subventions à la chasse étaient de 27 000 euros, en 2021 ce montant est passé à 11,46 millions d’euros.
Le Parti animaliste propose de :
Réorienter les subventions allouées aux chasseurs vers les agriculteurs afin qu’ils puissent financer des haies permettant aux animaux et aux insectes d’avoir un effet bénéfique pour les végétaux, et non pour servir de cibles vivantes aux chasseurs.
8 – Permission aux chasseurs de céder leur gibier sans contrainte réglementaire disproportionnée.
La consommation de viande de gibier contaminée au plomb représente un danger pour les chasseurs européens et leur famille, comment peuvent-ils envisager de l’étendre à des non chasseurs ?
Certains animaux peuvent aussi être contaminés par certaines maladies qui pourraient mettre en danger les humains.
Le Parti animaliste propose de :Interdire toute vente ou cession de gibier, pour des raisons de santé publique.
9 – Réduction significative des populations de loup, afin de sauver le pastoralisme et les populations d’ongulés.
Le loup est injustement persécuté car considéré comme un concurrent par les chasseurs mais lui, ne chasse en priorité que les individus âgés, faibles ou malades. Il aide à la prévention des épizooties (épidémies touchant les populations animales).
Le Parti animaliste propose de :
- Conserver le statut d’espèce « strictement protégée » pour le loup au sein de l’Union européenne.
10 – Retour à la liste complète des nuisibles dans tous les départements, et maintient partout du piégeage et du déterrage.
83% de français souhaitent l’interdiction du déterrage des blaireaux et renards selon un sondage Ipsos d’octobre 2018.
Le Parti animaliste propose de :
- Ne plus considérer les animaux comme des nuisibles.
Interdire toute forme de piégeage et de déterrage.
11 – Liberté de continuer à chasser les week-ends, les vacances et les jours fériés.
En France, 1100 personnes en moyenne seraient tuées par arme de chasse chaque année.
D’après le dernier rapport de l’OFB, révélé fin juillet, la saison de chasse 2023-2024 a provoqué 97 accidents, dont 6 mortels et 58 graves.
Face à ces demandes alarmantes, le Parti animaliste rappelle que la chasse n’est ni un loisir, sans conséquences, ni une pratique culturelle à préserver mais une source de souffrances animales, de danger public et de dégradation des écosystèmes.
Le temps est venu de tourner la page d’un modèle dépassé.
Le Parti animaliste appelle les élus à refuser les pressions de la FNC et à se positionner clairement du côté de l’éthique, de la sécurité publique, du respect des écosystèmes et de la science :
- Préserver les animaux sauvages et leur habitat.
- Interdire totalement la chasse.
