Numéro 15Culture contemporaine“La bête de Versailles” un thriller à l’intrigue animaliste captivant

Guillaume Prevel15 avril 20246 min

Heureusement non, je ne suis jamais tombé sur une telle atrocité. Mais je me suis néanmoins beaucoup inspiré de ce que je connais pour écrire cette histoire. Elle commence d’ailleurs dans la forêt où je promène mon chien tous les jours.

Surtout, je suis investi dans la protection animale depuis de nombreuses années maintenant, d’abord chez L214 et aujourd’hui au Parti animaliste, et cette cause ainsi que mon expérience dans le domaine irrigue tout le récit. Il y est question de maltraitances sur des animaux sauvages comme domestiques, du regard que posent les humains sur certains chiens…

C’est d’ailleurs un point dont je n’avais pas conscience avant de recueillir moi-même un chien de ce type (croisé American staff). Ils doivent composer constamment avec la méfiance des passants, qu’ils doivent ressentir sans pouvoir se l’expliquer. Pour des animaux sociaux et particulièrement empathiques, j’imagine que c’est dur à vivre. Mon chien a inspiré le chien de l’histoire, qu’on oublie souvent de citer parmi les personnages principaux, mais qui en est un à part entière dans mon esprit.

Effectivement, mais je ne voulais cependant pas écrire un livre spécifiquement militant. Au contraire, je tire de mon expérience professionnelle la conviction que les messages passent encore mieux lorsqu’ils ne sont pas imposés. À ce titre, la fiction me semble pouvoir être un véhicule particulièrement efficace pour sensibiliser sans repousser ni culpabiliser.

Plutôt que de citer des auteurs en particulier, bien qu’ils soient nombreux à m’avoir inspiré, je le rapprocherai surtout d’œuvres et de courants littéraires. C’est naturellement un polar noir, une histoire à suspens avec une ambiance que j’ai cherché à rendre glaçante. Pour cet aspect, il est sans doute fortement inspiré par les auteurs de polars nordiques. Au milieu de tout ça, il y a quelques personnages plus fantasques qui contrebalancent la noirceur du récit par leurs présences amenant une forme de respiration. Ces rôles à vocation plus humoristique sont fréquemment utilisés dans la littérature et le cinéma. Ma principale influence pour écrire ces personnages vient pourtant, plus probablement, du dessinateur André franquin, qui est mon auteur préféré, tout domaine confondu. Son Gaston Lagaffe, comme son Fantasio, sont des gaffeurs emprunts de légèreté, dans un monde bien trop sérieux pour eux. Ce genre de personnage décalé, m’a toujours semblé aussi indispensable que difficile à réussir dans une histoire sombre. Enfin, la référence la plus évidente (dès le titre) vient de la légende de la bête du Gévaudan. Ceux qui ont vu le Pacte des loups y retrouveront sans doute une atmosphère familière ! En tant que directeur artistique de métier, je pense en images, et certaines des photographies que j’ai construites dans mon esprit et que je n’ai plus eu qu’à décrire pour installer le décor auraient pu être extraites directement de ce film qui m’a marqué dans ma jeunesse. Ce n’est certes pas la référence la plus pointue, mais c’est la plus honnête !

Pas du tout, mais j’ai toujours aimé raconter des histoires, c’est pourquoi j’ai choisi un métier créatif. Jeune, je souhaitais plutôt être dessinateur de bande dessinée, mais je n’en avais ni le talent ni la patience. J’ai commencé ma carrière comme créatif en agence de publicité avant de mettre mes compétences à disposition d’organisation de protection animale. Etant directeur artistique, je suis plutôt habitué à évoluer dans l’univers de l’image, même si je suis aussi très souvent amené à manier les mots. Je suis naturellement plus particulièrement attiré par la création audiovisuelle et la réalisation, mais j’ai trouvé dans l’écriture la possibilité de faire naître tout un monde avec des phrases, et ce fut une véritable révélation. Quand on a une idée de bande dessinée ou de film, si on n’a pas les moyens de dessiner ou de monter un tournage, on aura beau coucher son idée sur le papier de la manière la plus précise qui soit, on obtiendra finalement un scénario et rien de plus. Avec un livre, on se retrouve face à un produit fini.

J’ai commencé ce livre en ayant simplement en tête la situation initiale et la résolution de l’énigme, mais sans réellement en savoir plus. Pendant une grande partie du processus de création, l’histoire s’est imposée d’elle-même, au fur-et-à-mesure des pages. Mais cette écriture quasiment spontanée est de toute façon énormément contrebalancée par le travail de réécriture pour affiner l’intrigue et les situations et donner de la profondeur aux personnages. Vers la moitié du récit, cependant, il a fallu planifier la suite de l’histoire et recouper tous les éléments mis en place selon la technique de l’entonnoir pour emprunter le bon chemin vers la conclusion souhaitée. J’espère d’ailleurs que celle-ci est aussi surprenante que je l’ai imaginée !

Difficile à quantifier, entre le travail de recherche, notamment historique (puisque cette petite histoire fait aussi appel à la grande), l’écriture, la réécriture… Je peux seulement dire que ça a pris plusieurs années, notamment pour me sentir prêt à le présenter à des éditeurs. J’ai commencé à écrire avant le confinement. Je me souviens avoir dû attendre les déconfinements pour pouvoir partir en repérage dans Versailles, où j’habite pourtant. Mais quand nous étions limités dans nos déplacements, certains quartiers étaient inaccessibles. L’écriture de mon roman en a été d’autant plus ralentie.

Un de mes principaux souhaits est que les messages en faveur des animaux que j’ai pu y mettre passent, sans lourdeur ni excès de subtilité. J’espère que les gens prendront un vrai plaisir à lire mon roman. Les premiers retours que me font les lecteurs sont enthousiastes : ils le lisent vite, ont du mal à le lâcher, louent l’atmosphère qui en émane, et sont surpris par le dénouement. C’est très gratifiant de savoir qu’on a pu offrir un bon moment aux gens ! Si le succès se voit dans les ventes, ce sera bien sûr encore mieux, mais ce n’est pas une condition sine qua non pour écrire un second opus. Il est déjà tranquillement en maturation, et je pense que j’en débuterai l’écriture après les élections européennes de juin. Avant cela, je me concentre sur ma mission pour le Parti animaliste. Nous espérons un bon score, et peut-être les premiers eurodéputés animalistes français. C’est possible, et ce serait vraiment une avancée formidable pour les animaux, alors on se donne à fond !

Merci Jonathan Lecarderonnel et bons vents pour votre roman…

https://www.fnac.com/a19371608/Jonathan-Lecarderonnel-La-bete-de-Versailles


Guillaume Prevel
Guillaume Prevel
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Conseiller régional Ile-de-France du Parti animaliste
Correspondant des Hauts de Seine du Parti animaliste

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