L214 et l’AJAS (Association Justice Animaux Savoie) se mobilisent ce samedi 27 septembre à 9 h 30 à Chambéry pour dénoncer l’accord préfectoral autorisant l’extension de l’élevage piscicole de Chamousset. Ce projet suscite de nombreuses oppositions. Rassemblés devant la préfecture, les militants des associations alerteront les habitants sur les conditions de vie des animaux et les conséquences environnementales du projet.
Samedi 27 septembre à 9 h 30 au 2 place du Château à Chambéry (73000)
Une extension XXL validée par la préfète
La SCEA des Piscicultures Petit prévoit de passer de 220 tonnes à 500 tonnes par an, soit plus du double de sa production actuelle de poissons.
Ce projet de grande ampleur a été autorisé sans avis de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe). Cette absence de regard indépendant sur les conséquences environnementales est d’autant plus choquante que le projet aura un impact considérable sur l’eau, la biodiversité et les conditions de vie des animaux.
Le conseil municipal de Saint-Pierre d’Albigny commune limitrophe, a émis un avis défavorable au projet.
Également fortement opposés, les riverains et les associations se sont mobilisés. L’enquête publique a révélé une opposition quasi unanime.
Au terme de l’enquête publique, le commissaire-enquêteur a émis un avis défavorable.
→ Lire les conclusions du commissaire-enquêteur
La préfète de la Savoie a malgré tout autorisé l’exploitation à s’agrandir.
Courant septembre, l’AJAS, AVES (Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages) et L214 ont déposé un recours contentieux auprès du tribunal administratif visant l’annulation de cette décision.
Un projet désastreux pour les animaux et l’environnement
Le projet ne fournit aucune donnée sur le nombre de poissons par bassin, alors que les densités actuelles semblent déjà élevées. Doubler la production sans nouveaux bassins aggraverait les conditions de vie des animaux, déjà marquées par un environnement artificiel dépourvu d’enrichissement permettant de réduire le stress et de favoriser les comportements naturels.
Par ailleurs, le projet accentuera la pollution (ammoniac, nitrites…) à proximité d’une zone Natura 2000, alors que la rivière la Bialle est déjà dégradée et sans diagnostic chimique. De plus, le système de filtration annoncé est insuffisamment détaillé, sa fiabilité est donc impossible à évaluer.
Une mobilisation inscrite dans Le Sauvetage du siècle
Cette mobilisation, comme d’autres recours déposés par L214 sur le territoire national, s’inscrit dans une campagne plus large : Le Sauvetage du siècle. Défendant 20 mesures concrètes, dont l’interdiction de l’élevage intensif, l’association appelle à réduire de moitié le nombre d’animaux tués pour l’alimentation en France d’ici 2030. Un tel objectif permettrait à la fois de mettre fin aux pires souffrances des animaux et de renforcer la souveraineté alimentaire de la France.
→ Lire la synthèse du rapport Le Sauvetage du siècle
Pour Pauline di Nicolantonio, présidente de l’AJAS : « Ce passage en force de la préfecture de Savoie pour densifier une pisciculture déjà très intensive, au détriment de l’environnement et des poissons, est scandaleux ! Il est grand temps que les autorités prennent en compte la souffrance animale dans leurs décisions. »
Pour Isabelle Fernandez, porte-parole de l’association L214 : « Ce projet d’extension va à l’encontre des actions urgentes à mener face aux enjeux actuels. Pour répondre aux défis sanitaires, climatiques et à la prise en compte des conséquences de l’élevage sur les animaux, il est essentiel de réduire la consommation de viande et de poissons en France plutôt que d’étendre encore le parc des élevages intensifs. L214 vise à diviser par deux le nombre d’animaux tués d’ici 2030.
Pour cela, il faut s’opposer à ces projets nuisibles et sortir rapidement d’un modèle d’élevage rejeté par 85 % des Français. »
Photo : ©L214

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