Culture contemporaineActualitésEn finir avec les idées fausses sur l’antispécisme

Victor Duran-Le Peuch8 septembre 20252 min

On ne se lance pas dans un projet contre le spécisme par hasard. Pendant trois ans, j’ai exploré le sujet à travers un podcast (Comme un poisson dans l’eau), en posant la question qui fâche : pourquoi continuons-nous à exploiter les animaux alors que nous savons qu’ils souffrent ? Les réponses, je les ai entendues mille fois. Toujours les mêmes phrases, lancées comme des évidences : « Les animaux sont bêtes », « L’humain est fait pour être carnivore », « Les animaux sont heureux dans les petits élevages », « L’antispécisme est une dérive wokiste », « Vous voulez même nous empêcher d’écraser les moustiques ! », « Le spécisme n’est qu’un slogan militant »…

De cette répétition est née l’envie d’écrire un manuel d’auto-défense face aux arguments spécistes : reprendre, un à un, ces lieux communs qui ferment le débat, les confronter aux faits et à la pensée critique, et montrer qu’ils s’effondrent bien vite lorsqu’on les examine sérieusement.

Quelques exemples parmi d’autres :

  • « Les animaux ne se révoltent pas contre leur exploitation » → alors pourquoi faut-il tant de clôtures, de cages et de dispositifs de contrôle pour les contenir ?
  • « L’antispécisme nie les différences entre humains et animaux » → il refuse simplement que ces différences servent de prétexte pour décider qui a droit de vivre et qui peut être sacrifié.
  • « Dans la nature, ils se mangent bien entre eux » → mais dans la nature il y a aussi du cannibalisme, de l’infanticide ou des abandons massifs : personne n’imagine s’en inspirer. Pourquoi alors sélectionner arbitrairement la prédation pour justifier ce qui, chez nous, relève d’un choix culturel ?

L’ouvrage s’attaque ainsi à ces évidences trompeuses. Chapitre après chapitre, il cartographie le spécisme sous ses trois dimensions : une discrimination éthique (qui accorde moins de valeur aux animaux parce qu’ils ne sont pas humains), une idéologie (qui maquille la domination en bon sens), et une oppression matérielle (qui organise concrètement la captivité, la reproduction forcée, la mise à mort). En face, il déploie les ressources théoriques, politiques et culturelles de l’antispécisme, montrant que ses arguments ne relèvent ni de l’extrémisme ni de l’utopie, mais d’un souci de justice élémentaire.

L’objectif n’est pas seulement de questionner nos assiettes : il s’agit de mettre en lumière un système de pensée qui relègue des milliards d’êtres sentients au rang de ressources. Ce travail s’adresse à toutes celles et ceux qui veulent comprendre ce qui se joue derrière les débats houleux autour du véganisme, mais aussi à quiconque pressent que notre rapport aux animaux ne peut pas continuer ainsi.

En somme, ce projet n’essaie pas de clore la discussion, mais de la rouvrir. En démontant le mur d’arguments automatiques derrière lequel se cache le spécisme, le livre dégage enfin la vue sur ce que ce système s’emploie à dissimuler : l’appropriation massive et quotidienne des animaux.

En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme paraîtra le 3 octobre 2025 aux Éditions de l’Atelier, et il est déjà disponible en précommande : https://editionsatelier.com/boutique/accueil/492-en-finir-avec-les-idees-fausses-sur-l-antispecisme-9782708295407.html


Victor Duran-Le Peuch
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Créateur du podcast Comme un poisson dans l’eau
Auteur de En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme, Éd. de l’Atelier

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