Azelma Sigaux est une militante antispéciste et écologiste. Elle est la porte parole de la REV (révolution écologique pour le vivant) et est candidate pour la NUPES aux élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Azelma Sigaux se présente dans la 2e circonscription de la Haute-Loire.
Comment en êtes-vous venu à défendre la cause animale ?
C’est venu tout à fait naturellement, j’ai d’abord commencé par être militante écologiste, j’ai toujours eu conscience de la valeur de la nature et du vivant en général, puis petit à petit j’ai côtoyé des associations, des militants et j’ai beaucoup suivie le combat de l’association L214, j’ai regardé beaucoup de leurs vidéos, ce qui a entraîné pour moi, un arrêt de la consommation de la viande. Je suis devenue antispeciste, en fait, je l’ai toujours été mais j’ai enfin mis un nom sur mon idéologie en lisant les livres d’Aymeric Caron et en rejoignant la REV en 2018. C’est ainsi que j’ai continué mon combat, je suis, depuis, la porte-parole de la REV.
Comment militez-vous pour la condition animale ?
Je milite de différentes façons. À commencer par mon quotidien, par mon mode de consommation. Je ne suis pas entièrement vegan, je fais encore quelques exceptions (oeufs etc.) mais je fais toujours attention à la provenance de ce que je mange. Je pense que pour devenir vegan c’est un parcours progressif en fonction de ses sensibilités, de son âge, de ses histoires personnelles. En revanche je ne consomme plus d’animaux, je ne consomme plus de textile d’origine animale ni de produit testé sur les animaux (je fais très attention aux labels etc.). Donc tout ça c’est un mode de militantisme car on ne peu pas prôner des choses que l’on ne pratique pas soi-même. Après, dans la lutte vraiment militante, je participe à de nombreuses manifestations, j’ai été la porte-parole du collectif Animaliste 43, c’était un collectif pour la condition animale en Haute-Loire. Avec ce collectif, j’ai fait beaucoup de manifestation, on est allés devant des cirques pour demander l’interdiction de l’utilisation des animaux, on a demandé aussi un dimanche sans chasse dans un territoire avec beaucoup de chasseurs.
Aujourd’hui, je fais un peu moins d’action parce que je pense que la condition animale est une lutte qui doit s’inscrire dans un combat beaucoup plus global et c’est d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui je suis candidate à la NUPES, parce que pour moi on ne peut rien faire pour les animaux tant que l’on ne touche pas au système dans son ensemble, c’est à dire, sortir du capitalisme et du productivisme. Je continue à militer au travers de la défense du programme de la NUPES. J’ai aussi beaucoup écrit pour la condition animale, j’ai fait des romans d’anticipation et de science fiction dans lesquels je défends mes idées militantes et mon utopie, ma société idéale, dans le cadre de romans fantastiques, imaginaires.
Pourquoi passez-vous par la politique pour porter ce combat ?
La politique politicienne on va dire, parce qu’un combat militant, de fait, c’est politique, un mode de consommation, c’est politique. Pour ce qui est des élections, pourquoi je suis rentrée là-dedans, dans ce système de parti politique et de campagne électorale, c’est parce que c’est un moyen parmi tant d’autres de défendre ce combat. Au sein d’un parti on peut faire entrer ces sujets dans le débat public au travers notamment de communiqués de presse, d’actions, de propositions de lois, etc. Combattre des institutions c’est bien mais les utiliser l’est tout autant car ça nous permet d’œuvrer de l’intérieur. Pour moi, c’est fondamental pour ce combat de la condition animale, comme pour les autres combats d’ailleurs, d’utiliser le biais de la politique, parce que de fait, c’est un combat politique.
Quel est l’enjeu de ces élections législatives pour les animaux ?
L’enjeu c’est de faire entrer la condition animale, qui est trop souvent ignorée, dans le débat public et surtout à l’assemblée. Ces sujets ont déjà commencé à émerger, grâce notamment, aux combats de la France insoumise, qui a proposé plusieurs lois en faveur des animaux et aujourd’hui, avec la présence de la REV au sein de la NUPES, je pense que l’enjeu est d’autant plus fort puisqu’on va vraiment parler de ce qui nous préoccupe: la fermeture des fermes usines, la limitation du transports des animaux, faire en sorte qu’ils soient mieux traités, mais aussi, la défense de la biodiversité dans l’espace marin et dans les forêts, et surtout, nous souhaitons lier ce combat animaliste avec le combat pour l’écologie. En fait, ça s’inscrit dans la planification écologique. Ces élections législatives nous permettent aussi de montrer que la réduction de la consommation de viande n’est pas une mesure punitive pour la population contrairement à ce que l’on peut présenter habituellement. C’est quelque chose qui donnera la possibilité aux gens de manger plus sainement, d’être en meilleure santé et ça répond au problème du pouvoir d’achat, puisque la viande coûte chère et nous pourrons également faire en sorte que les agriculteurs puissent évoluer dans de plus petites exploitations et qu’ils puissent vivre dignement de leur activité. L’enjeu des législatives c’est ça, c’est montrer que la condition animale ça s’inscrit dans un projet de société globale.
Avez-vous un message que vous souhaiteriez faire passer aux électeurs ?
Le message que j’aimerais faire passer, c’est que les militants de la condition animale n’ont rien a voir avec les caricatures que l’on fait d’eux. L’image des animalistes est trop souvent noircie et les gens partent avec de mauvais a priori, on fait souvent la caricature du vegan, de l’animaliste qui ne pense qu’aux animaux, qu’à la défense du chien et du chat et pourtant, ce n’est pas du tout ça, nous sommes vraiment sur la défense de la biodiversité et du vivant dans son ensemble, sachant que nous, êtres humains, nous faisons partie de ce vivant. Pour le bien de notre espèce mais aussi pour le vivant en général il est très important de faire attention à ces sujets qui sont trop souvent, non seulement délaissés, mais aussi moqués. Le message, c’est qu’il est urgent de démocratiser ce sujet et de le mettre au centre de nos préoccupations, avec les combats écologiques et sociaux, parce que ces sujets sont liés, tout est lié.
Jennifer Secq
Membre de la Révolution Ecologique pour le Vivant (REV) en Bretagne
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GEREY Stéphane
2 juin 2022 à 17h21
Très bien mais on peut apprécier une bonne rondelle de saucisson tout en luttant contre les fermes-usines industrielles porcines ou autres!
De la mesure en tout et vive la rupture politique de la NUPES pour le bonheur d’une écrasante majorité !
S.G.