L’anthropomorphisme est le fait d’attribuer des caractéristiques du comportement ou de la morphologie humaine à des chats. C’est considérer le chat comme un humain et interpréter ses comportements avec notre perception d’humain, c’est donner des explications humaines à un comportement félin qui en réalité a une autre signification dans son monde à lui. Il est indispensable, pour ne pas tomber dans l’anthropomorphisme, de trouver l’équilibre entre l’éthologie féline et l’émotionnel, le relationnel. La réalité dépend de la perception que chaque individu a d’une situation et de ce sur quoi chaque individu se concentre.
Les fausses croyances concernant les chats peuvent avoir plusieurs effets et conséquences sur notre relation avec eux. En effet, porter un regard humanisant et avoir des idées préconçues limitent et peuvent nuire à l’équilibre et l’harmonie de notre relation Humain-Chat.
Tout est une question d’angle de vue. Penser que la seule vision des choses possible est celle de l’humain, nuit au chat qui, lui, ne perçoit pas la réalité de la même façon que l’être humain. Bien vivre avec son chat, c’est comprendre le monde de son point de vue, en se mettant à sa place, pour expliquer certains comportements et ne pas faire de fausses interprétations.
L’anthropomorphisme fausse la communication relationnelle. Attribuer au chat des réactions ou des sentiments humains nous fait passer à côté de messages que le chat a à nous transmettre. Il est nécessaire alors de se référer toujours à l’éthologie en priorité, de chercher des explications éthologiquement cohérentes, de chercher à comprendre ce qui se passe du côté du chat pour voir la situation à travers la réalité féline et non humaine.
Je vous propose ici d’en identifier quelques-uns d’entre eux :
La surprotection excessive : Lorsque les propriétaires de chats anthropomorphisent leurs animaux domestiques, ils peuvent être tentés de les protéger de manière excessive. Cela peut entraîner des restrictions et des limitations qui n’ont pas lieu d’être, limitant ainsi la liberté du chat et affectant son bien-être.
Une mauvaise communication : Si les propriétaires perçoivent leur chat comme un être humain, ils peuvent avoir des attentes irréalistes quant à sa capacité à comprendre et à répondre aux interactions humaines. Cela peut conduire à une mauvaise communication et à des frustrations mutuelles. Par exemple, certains humains peuvent interpréter un marquage urinaire intempestif comme de la jalousie de la part du chat alors que cette émotion n’existe pas chez lui, elle relève d’une construction mentale spécifiquement humaine.
Des conflits comportementaux : Les fausses croyances sur les comportements des chats peuvent conduire à des erreurs d’interprétation de leur langage corporel et de leurs besoins. Par exemple, certains propriétaires peuvent considérer les griffures comme des actes malveillants plutôt que comme un moyen normal d’expression et de toilettage pour les chats.
Pour résoudre ces problèmes, en tant que comportementaliste félin spécialisée dans la relation Humain-Chat, il me paraît important de véhiculer et promouvoir une compréhension précise du comportement et des besoins des chats.
Voici quelques suggestions qui précisent mon rôle de consultante en bien-être du chat domestique :
L’éducation : Informer les propriétaires félins sur le comportement naturel des chats, la communication féline et les besoins spécifiques de l’espèce. Cela peut les aider à mieux comprendre leur chat et à adapter leur comportement en conséquence.
L’observation attentive : Encourager les adoptants à observer attentivement le langage corporel de leur chat afin de mieux comprendre ses émotions et ses besoins. Cela peut aider à prévenir les malentendus et les conflits.
L’enrichissement de l’environnement : S’assurer que l’environnement du chat est enrichi avec des jouets, des grattoirs, des perchoirs et des zones de repos appropriées. Cela permettra au chat d’exprimer son comportement naturel et de se divertir, réduisant ainsi le besoin de comportements indésirables.
L’orientation vers des professionnels spécialisés : Si un propriétaire de chat rencontre des problèmes spécifiques, il peut être utile de consulter un vétérinaire, un comportementaliste, ou tout autre personne spécialisée dans les chats. Ils peuvent fournir des conseils précis et adaptés en fonction des besoins individuels du chat.
En ayant une approche réaliste et en comprenant les besoins et le comportement naturel des chats, il est possible de cultiver une relation harmonieuse et épanouissante entre les humains et ces petits félins mystérieux.
L’acteur du changement pour tendre vers une relation équilibrée avec nos chats domestiques, c’est l’humain ! Modifier nos perceptions et porter un regard différent, voici la clé, selon moi, pour une meilleure compréhension.
Laurence Couret
Consultante en relation humain chat
4 commentaires
Isabelle
6 juillet 2024 à 14h21
Tout à fait et c’est identique pour les chiens 🙂
Émotions : oui / sentiments : non
La jalousie, la vengeance, etc sont des sentiments typiquement humains.
Couret
7 juillet 2024 à 15h53
Exactement ! Les animaux peuvent percevoir certaines émotions primaires, selon leur système de référence mais pas les sentiments construits par l’humain. Nous sommes des espèces différentes.
Delabre
26 juin 2024 à 15h46
Bonjour,
Je ne suis pas certain que ĺes animaux n’éprouvent pas la jalousie, en particulier, les chats.
Laurence Couret | Félicoaching
7 juillet 2024 à 15h58
Certaines émotions sont identifiables par les animaux mais les sentiments créés par l’être humain ne le sont pas. Car nous sommes des espèces différentes, avec des systèmes de références differents et des besoins différents. Le sentiment de jalousie est bien trop souvent une mauvaise interprétation de l’humain, anthropomorphique, qui en réalité, de la part du chat, manifeste un changement dans son environnement proche.