La cohabitation entre l’Homme et la Nature n’est pas toujours simple et malheureusement, beaucoup d’espèces animales et végétales en subissent les conséquences.
Depuis quelques années, le réchauffement climatique est responsable de fortes différences de température entre les saisons avec des chaleurs records cette année. Certaines espèces migrent de façon désordonnée et l’activité humaine raréfie les lieux de nidification ainsi que la nourriture. Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), 75% des moineaux ont disparu à Paris en seulement treize ans. Les Hirondelles des fenêtres ont perdu ¼ de leur effectif en seulement 18 ans (2001-2019) selon la même source.
En revanche, certaines espèces font preuve d’une adaptation incroyable comme les pigeons ramiers (pigeon des champs), qui eux, ont doublé leur population en 18 ans. A Londres, 70% des moineaux domestiques auraient disparu en 25 ans selon la fondation 30 Millions d’Amis.
La biodiversité des villes diminue aussi de façon assez significative. En effet, dans les villes, la majorité des oiseaux observés sont : le pigeon biset, le cygne tuberculé ou encore le moineau domestique.
Dans les parcs ou les espaces verts présents dans les villes, la biodiversité y est représentée avec des passereaux bien plus nombreux et visibles qu’en centre-ville, et des oiseaux plus « exotiques » comme les perruches à collier. Ces dernières sont fréquentes dans de nombreuses métropoles comme Paris ou Londres. En Indes cette espèce est considérée comme nuisible en raison de son impact négatif sur les cultures. D’autres espèces comme les Guêpiers d’Europe, essaient de « fuir » les hommes en se réfugiant dans les campagnes peu fréquentées. Cela leur permet, par la même occasion, de se rapprocher de leur nourriture : les insectes, qui ont fui les villes à cause du manque d’espaces verts.
Dans les campagnes, la biodiversité y est plus importante que dans les milieux urbains. Les rapaces (chouettes, hiboux, éperviers, faucons, buses, …), les hirondelles (des fenêtres, rousselines, des rochers, …), les pics (verts, épeiches, noirs, …) ne sont que des exemples de ces oiseaux que l’on peut trouver plus nombreux qu’en villes. Les renards, les chevreuils, les blaireaux et autres mammifères et micromammifères sont plus présents dans les campagnes que dans les villes pour échapper à l’activité humaine, même si cela n’est pas toujours suffisant en raison de la chasse. Mais ce n’est pas la seule activité humaine à causer la mort de plusieurs centaines d’espèces : les collisions routières entraînent beaucoup de pertes et notamment chez animaux sur le déclin. Par exemple, les lynx qui voient 1⁄4 de leur effectif être victime d’accident de la route chaque année. L’agriculture est aussi responsable de variation du milieu : l’élevage des vaches rend les sols acides et empêche donc certaines espèces de plantes de se développer. Les piscines sont responsables de centaines de milliers de noyades chaque année entre les lézards et les insectes sans compter les micromammifères et les oiseaux. La désinformation sur les animaux dit « nuisibles » comme le renard est aussi responsable de dizaine de milliers de morts chaque année : en effet prêt de 50 000 renards sont tués chaque année alors qu’un seul de ces animaux peut faire économiser 1 500€/an à un agriculteur soit environ 75 000€/an.
Pour commencer à y remédier plusieurs solutions sont envisageables.
Premièrement, afin d’aider les passereaux qui fréquentent nos jardins et nos balcons, nous avons la possibilité de les nourrir pendant l’hiver et d’installer des nichoirs dans les arbres environnants ou sur la rambarde de notre balcon. Les graines de tournesol sont conseillées pour les nourrir car elles ont des apports nutritionnels intéressants et elles peuvent convenir à d’autres animaux. Par exemple, les écureuils roux ou des rongeurs. Les boules de graisse sont quant à elles déconseillées pour les animaux car « la graisse » contenue est réalisée à partir de produits non naturels ce qui peut porter atteinte à la santé de ses consommateurs.
Nous pouvons aussi enlever les « cavités pièges » : ce sont toutes les bassines, les arrosoirs qui jonchent nos jardins et qui peuvent provoquer des noyades pour certains animaux comme les lézards ou même les amphibiens.
Londres compte actuellement plus d’une douzaine de parcs ou d’espaces verts contre seulement moins d’une demi-douzaine à Paris. Ces espaces permettent aux espèces animales et végétales de se développer. En effet, les passereaux et d’autres animaux ainsi que les plantes aquatiques peuvent se développer dans un lieu plus propice que le milieu d’une route. De plus, la présence de plantes permet de réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère grâce au procédé de la photosynthèse : ce mécanisme permet aux plantes de se nourrir grâce aux minéraux et à l’eau présents dans le sol. Placée en extérieur, les feuilles permettent de capter la lumière du soleil et du dioxyde de Carbone (CO2). Elles rejettent ensuite l’oxygène que nous respirons. La présence d’une grande variété de plantes dans les parcs et jardins d’une ville pourrait donc faire baisser la quantité de CO2 dans l’atmosphère et donc influer, de façon positive sur le réchauffement climatique.
Diversifier les espèces végétales présentes dans les villes permettrait également d’avoir des espèces différentes dans les agglomérations et d’avoir un semblant d’équilibre au sein de la ville.
Et pour finir, il faut briser les idées reçues concernant certaines espèces comme les pigeons dits « des villes » qui ne sont que des êtres vivants élevés par les hommes il y a quelques siècles pour envoyer des messages. Ils ont ensuite été relâchés dans la nature par les hommes et prolifèrent dans les villes. La loi française ne permet pas de nourrir ces oiseaux mais ne permet pas non plus de les chasser. Ils doivent donc cohabiter avec nous quoi que nous en pensions. Pour autres exemples, les vers de terre ; selon certaines études scientifiques, si les vers de terre ou « lombrics » n’étaient pas présents, la superficie de l’Australie serait sous 1, 50m de détritus. Le rôle de ses composteurs est donc essentiel pour le bon fonctionnement de l’écosystème dans lequel nous vivons.
Il ne faut pas l’oublier, ce n’est pas l’Homme qui héberge la Nature mais bien la Nature qui héberge l’Homme. Nous ne sommes pas chez nous et comme il nous l’a été prouvé cet été, la Nature a un pouvoir bien supérieur à celui de l’homme et nous ne pouvons pas lutter contre les éléments mais seulement les accepter.
Références :
- Ligue de Protection des Oiseaux : lpo.fr
- 30 Millions d’Amis : 30millionsdamis.fr
- Office national des Forêts : onf.fr
- Ligue de Protection des Animaux : lpa-nf.fr
- Frapna : frapna-ain.org
Antoine Bauzac
Passionné par la nature et les animaux