«Le véritable amour des animaux commence là où cesse l’indifférence à leur souffrance.»
Chaque année, des millions d’animaux sont transportés sur des centaines, parfois des milliers de kilomètres, entassés dans des camions ou des navires, souvent sans nourriture ni eau suffisante, exposés à la chaleur ou au froid, dans des conditions inhumaines. Ces êtres sensibles subissent une souffrance immense, une souffrance qui n’a aujourd’hui aucune valeur dans nos comptes ni dans nos assiettes.
Il est temps que cela change. La Cour des comptes européenne, dans son rapport de 2023, a recommandé d’intégrer le coût de la souffrance animale dans le prix de la viande. Cette mesure, loin d’être une utopie, est une nécessité éthique et écologique. Elle permettrait de reconnaître enfin que la douleur infligée aux animaux a un prix, et que ce prix doit se refléter dans nos choix alimentaires et économiques.
Une telle mesure réduirait drastiquement le transport d’animaux vivants, diminuant la souffrance des trajets interminables, les risques d’accidents sur nos routes et la pollution générée par ces transports. Elle inciterait également les filières à adopter des pratiques plus respectueuses, privilégiant le transport de viande plutôt que d’êtres vivants.
Les réticences à cette mesure viennent principalement des acteurs économiques qui tirent profit de l’exploitation de la souffrance animale. Ces lobbies, souvent puissants, cherchent à maintenir un système qui leur est favorable, au détriment du bien-être des animaux et de l’environnement.
Pourtant, les preuves de cette souffrance sont indéniables. En 2022, un accident sur l’autoroute A25, entre Lille et Dunkerque, a causé la mort de 120 cochons, sur les 200 transportés. En août 2025, dans le Gers, un camion transportant 71 brebis s’est renversé, tuant 22 d’entre elles et blessant grièvement la conductrice. Ces accidents ne sont que la partie visible de l’iceberg.
Mais la souffrance ne se limite pas aux routes. En 2022, plus de 15 000 moutons ont péri noyés lors du naufrage d’un navire transportant des animaux vivants en mer Rouge.
En 2019, le naufrage du navire Elbeik a entraîné la mort de 1 776 jeunes taureaux, après un voyage de près de trois mois, sans possibilité de débarquement.
Ces tragédies ne sont pas des accidents isolés. Elles sont le résultat d’un système qui privilégie le profit au détriment de la vie et du bien-être des animaux.

Nous devons refuser une situation où la souffrance animale reste gratuite. Nous voulons un monde où chaque choix, chaque euro dépensé, reflète le respect de la vie animale. Il est temps que nos lois, nos politiques et nos portefeuilles prennent enfin en compte la douleur que nous infligeons aux animaux.
Les institutions européennes doivent agir : taxez la souffrance, reconnaissez la valeur de la vie animale, et construisons ensemble une filière alimentaire éthique, responsable et respectueuse de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes.

Guillaume Prevel
Conseiller régional Ile-de-France du Parti animaliste
Correspondant des Hauts de Seine du Parti animaliste