La symbolique du singe
Le singe est bien connu pour son agilité, son don d’imitation, sa bouffonnerie. Il y a un aspect déconcertant dans la nature du singe, qui est celui de la conscience dissipée (F. Schuon). Lie-tseu en fait un animal irritable et sot. L’agilité du singe trouve pourtant une application immédiate dans la Roue de l’Existence tibétain, où il symbolise la conscience, mais au sens péjoratif du terme : car la conscience, celle du monde sensible, saute d’un objet à un autre, comme le singe de branche en branche. De même la maîtrise du cœur, sujet au vagabondage, est-elle comparée, dans les méthodes de méditation bouddhiques, à la maîtrise du singe .Il est vrai que le singe est l’ancêtre des Tibétains, qui en font un Bodhisattva, comme il est aussi, selon le Sî-yeou-ki, le fils du Ciel et de la Terre, né de la division de l’œuf primordial. Ce singe est le compagnon du Hiuan-tsang dans son voyage à la recherche des Livres saints du Bouddhisme, non seulement compagnon facétieux, mais magicien taoïste de grande envergure.
Il est vrai encore que l’Inde connaît un singe royal, le Hanûman du Ramâyâna. Encore faut-il remarquer plusieurs traits permanents, transposés par le mythe : l’adresse et la spontanéité de Hanûman, l’incorrigible fantaisie, l’agilité encore, et la dissipation du Roi-singe Souen Hîngtchö. On s’explique par ce qui précède les rapports traditionnels du singe avec le vent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle chasser les singes est, au Cambodge, un moyen d’obtenir la pluie. en Inde, les femmes stériles se dénudent et embrassent la statue de Hanûman, le singe sacré, pour devenir fécondes.
Le roi-singe atteint finalement à l’état de Bouddha. L’attitude du singe, dans l’art extrême-oriental, est souvent celle de la sagesse et du détachement, peut-être par dérision à l’égard de la pseudo-sagesse des hommes (comme dans l’émouvante peinture de Mori Sosen). Les célèbres singes du Jingoro, au temple de Nikko, qui se ferment, l’un les oreilles, le second les yeux, le troisième la bouche, sont encore une expression de la sagesse,, et partant du bonheur. A quoi l’on ajoutera qu’en Egypte le cynocéphale est l’incarnation de Toth.
Le rôle dévolu au singe dans la symbolique égyptienne rejoint dans ses grandes lignes le portrait que s’en feront les Mézo-Américains. Sous la forme du grand cynocéphale blanc, le dieu Thot – figuré aussi par l’Ibis – est le patron des savants et des lettrés ; il est le scribe divin, qui note la parole de Ptah, le Dieu créateur, comme il note le verdict d’Anubis, lorsque celui-ci pèse les Égyptiens au royaume des morts. Il est donc à la fois artiste, ami des fleurs, des jardins et des fêtes, magicien puissant capable de lire les plus mystérieux hiéroglyphes, et bien sûr psychopompe. Il gouverne les heures et les calendrier, il est le maître du temps. Mais en tant que dieu Baba, le mâle d’entre les babouins, il est querelleur, lubrique et baveux. L’agressivité du cynocéphale avait frappé les Égyptiens : après le verbe être furieux, on inscrivait un babouin montrant les dents ; crispé sur ses quatre mains, et dressant coléreusement sa queue. le cynocéphale, que l’on entend crier à l’aube, était supposé, à l’horizon du monde, aider le soleil à se lever chaque matin, par ses prières. A Babylone d’Egypte, le babouin chaleureux était l’image du soleil lui-même, Phoebus simiesque qui maniait l’arc et la flèche.
L’habitude qu’on certaines espèces de singes de s’assembler en une sorte de cour plénière et de jaser bruyamment ensemble, un peu avant le lever et le coucher du soleil, justifie presque les Égyptiens d’avoir confié aux cynocéphales la charge de saluer l’astre, chaque matin et chaque soir, lorsqu’il paraît à l’Orient ou qu’il s’efface à l’Occident (Maspéro).
Lors du voyage de l’âme entre la mort et la réincarnation, chez les Égyptiens, Champollion précise que dans la partie de l’espace située entre la lune et la terre – séjour des âmes – le dieu Pooh (la Lune), figuré sous la forme humaine, est toujours représenté accompagné du cynocéphale dont la posture indique le lever de la lune (Champollion, Panthéon égyptien).
Chez les Aztèques et les Maya, le symbolisme du singe est en quelque sorte apollinien. Les gens nés sous le signe du singe (il est le patron des jours du calendrier) sont experts dans les arts, chanteurs, orateurs, écrivains, sculpteurs, ou bien industrieux et doués pour l’artisanat : forgerons, potiers, etc. Sahagun précise que, chez les Aztèques, ils sont de bon tempérament, heureux et aimés de tous. La pictographie maya montre l’association singe-soleil : le soleil, en tant que patron du chant et de la musique, appelé le prince des fleurs, est fréquemment représenté sous la forme d’un singe. Le mot singe est employé comme un titre honorifique signifiant l’homme avisé, ou l’homme industrieux. Le même singe a également un caractère sexuel : symbole de tempérament ardent et même incontinent. Mais dans plusieurs Codex, le singe est également représenté comme un jumeau du dieu de la mort et de minuit ; le fond de la nuit a pour glyphe une tête de singe, accompagnée des images de Vénus et de la Lune. Il représente le ciel nocturne et symbolise donc tout ce qui est sacrifié, à l’aube, pour le retour du soleil. Au Japon la coutume veut que l’on évite de prononcer le mot singe au cours d’une noce, ce qui risquerait de mettre en fuite la mariée. Mais en revanche, le singe est réputé chasser les mauvais esprits ; ce pour quoi on donne souvent aux enfants des poupées figurant des singes. On en donne aussi aux femmes enceintes pour faciliter leur accouchements Dictionnaire des symboles (1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant.
Hanuman, figure incontournable du Ramanaya. (il y a environ 7000 ans )
Rama (incarnation de Vishnu), fils du roi Dasharatha, connu pour sa bravoure, son intégrité conquit la princesse Sita grâce à l’arc sacré du seigneur Shiva. Ses frères se marièrent également dans le royaume de Janaka. Le couple fut évincé du trône ,par la ruse et vécut en exil, durant 14 ans, en forêt d’Ankara. Une démone nommée Shûrânakhâ tomba follement amoureuse du prince Rama. Éconduite, elle fut extrêmement vexée. Prise de jalousie elle demanda l’aide de son frère Ravana maître du Lanka. Il enleva la belle Sita et l’enferma dans son royaume. Rama partit à sa recherche accompagné de son frère bien-aimé Lakshama. Durant leur périple, ils rencontrèrent Sugrivâ le roi singe à qui ils prêtèrent main forte afin de reprendre son trône. À son tour il proposa de les accompagner dans leur quête de la belle Sita. Hanuman fut nommé chef de l’armée. Un terrible affrontement s’ensuivit à Lanka. Cela donna lieu à d’innombrables morts dont le frère de Rama. Afin de le guérir, il faudrait une herbe qui ne pousse que dans la vallée des fleurs, Il cherche et trouve l’herbe d’immortalité qui va guérir le jeune prince Lakshman ainsi que ses compagnons d’armes. Cette herbe s’appelle Sanjivani. Lorsqu’il la cueille il remet en place la vallée au sein de l’Himalaya là où il l’a cueilli.
Hanuman est un dévot ultime de son seigneur Rama. Il lui voue tout son amour et s’abandonne à lui éternellement. Il se présente soi en pranam c’est à dire les mains jointes et aux pieds de son seigneur Rama. Il est aussi possible de le voir debout offrant son cœur à tous montrant en lui Sita et Rama réunis en lui. Sita représente alchimiquement l’âme individuelle fusionnant dans le creuset alchimique de Ce Qui Est avec la Conscience universelle Rama. Rava et sa. Sœur représentent l’ego.
L’invitation est de le suivre et de laisser pourquoi pas écrans et chimères pour notre véritable nature.

Dalila Baha
Fondatrice de B formation & Conseil et Wisdom & Joy