Animaux non domestiquesActualitésArrivée des singes dorés : nouvelles poules aux œufs dorés du zoo de Beauval ?

Code Animal14 avril 20252 min

Alors que l’arrivée « historique » des singes dorés au ZooParc de Beauval suscite la curiosité, l’émerveillement ou l’étonnement, l’association Code Animal alerte : « à qui profite vraiment cet événement ? Derrière les annonces spectaculaires se cache la réalité d’une industrie du divertissement fondée sur la captivité d’animaux sauvages, florissante sur le plan financier, mais opaque dans ses pratiques. »

Chaque printemps, les campagnes promotionnelles des parcs zoologiques redoublent d’intensité pour mettre en avant leurs « nouveautés ». Cette année, Beauval crée l’événement : trois singes dorés, une espèce emblématique classée en danger critique d’extinction, sont transférés pour la première fois hors d’Asie. Un précédent éclaire cette stratégie : l’arrivée des pandas géants, en 2012, avait marqué un tournant. En 2023, le ZooParc affichait un chiffre d’affaires record de 113 millions d’euros. Loués à prix d’or par la Chine, les pandas ont généré des revenus colossaux — entre fréquentation boostée, produits dérivés et retombées médiatiques. L’association dénonce : « avec les singes dorés, Beauval semble rejouer une formule bien rodée et juteuse économiquement. »

Franck Schrafstetter, Président de Code Animal invite chacun à se poser les questions : « quel est l’intérêt réel de ce transfert pour la conservation de l’espèce ? Si la priorité était véritablement la survie de ces primates, pourquoi les extraire de leur écosystème naturel pour les exposer à des milliers de kilomètres ? Quelle est la pertinence scientifique, écologique ou pédagogique d’un tel déplacement ? ». Code Animal a publié en 2023 une étude sur les chiffres de 24 zoos de tailles et de notoriétés différentes, questionnant la cohérence entre le discours des zoos et leurs actions en matière de conservation.

Alors que les projecteurs sont braqués sur ces arrivées spectaculaires, l’association déplore l’opacité persistante autour des accords signés, des montants engagés et des retombées financières réelles pour la conservation. « Ce n’est pas qu’une simple attraction : c’est un choix de société. Choisit-on de financer une industrie du divertissement basée sur la captivité animale, ou choisit-on d’investir réellement dans la préservation des espèces, dans leurs habitats naturels ? » souligne Code Animal. L’association appelle les institutions et les citoyens à repenser le rôle des zoos dans notre société. Il est temps d’explorer des alternatives plus éthiques et respectueuses des besoins naturels des animaux, telles que les sanctuaires et les programmes de conservation in situ.


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