Après une carrière dans la gendarmerie marquée par un événement traumatique, Damien a vu sa vie bouleversée par un diagnostic d’État de Stress Post-Traumatique (ESPT). Aujourd’hui, grâce à SOAP, son chien d’assistance, il retrouve peu à peu une vie plus sereine. Découvrez son témoignage.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre parcours ?
Je m’appelle Damien. J’ai 40 ans. Je suis papa d’une petite fille de 7 ans. J’ai fait toute ma carrière dans la gendarmerie. J’ai débuté en 2003 comme réserviste, puis je suis passé gendarme adjoint volontaire, pour enfin grader comme sous-officier. En 2015, alors que j’étais gendarme mobile en Nouvelle-Calédonie, j’ai reçu une balle dans la tête. L’État de Stress Post-Traumatique a été diagnostiqué 4 ans plus tard.
Comment le diagnostic d’État de Stress Post-Traumatique (ESPT) a-t-il été posé ?
Mon Stress Post-Traumatique s’est déclenché en 2019. Un week-end, je me promenais avec ma fille en forêt. C’était l’ouverture de la chasse. Il y a eu des coups de feu. A ce moment-là, j’ai «déconnecté», j’ai «figé». C’est ma fille qui m’a fait reprendre conscience. Le lendemain, suite à ce premier épisode, je me suis rendu au travail comme tous les jours. Nous avions une séance de tir. Cette séance a été le second déclencheur. Le bruit des coups de feu m’a littéralement fait perdre la tête. Pour autant, je suis rentré chez moi avec mon arme. J’ai alors discuté avec ma femme de ce qui c’était passé au travail. En écoutant le récit de ma journée, elle a tout de suite réagi et m’a conduit directement à l’infirmerie militaire de Caen pour une prise en charge. Ma femme a dit «STOP». On m’a alors retiré mon arme, j’ai été suivi par une psychologue. J’ai été mis en arrêt maladie. Très rapidement la psychologue a posé le diagnostic d’État de Stress Post- Traumatique. Nous sommes entrés dans la période COVID durant laquelle, comme tout le monde, j’ai été bloqué à la maison. A la fin du confinement j’ai été mis en congé maladie longue durée. Je suis actuellement suivi à l’hôpital militaire de Percy.
Je me rappelle que lorsque j’ai été rapatrié en hélicoptère à Nouméa en 2015 un collègue m’avait dit : «Fais attention à toi ! Ce que tu viens de vivre peut ressurgir à tout moment».
Je n’ai pas voulu l’entendre à ce moment- là. Pourtant, 4 ans après l’événement traumatique en Nouvelle-Calédonie, l’État de Stress Post-Traumatique s’est bel et bien déclenché.
Comment avez-vous découvert LA CAPE ?
J’ai découvert LA CAPE par l’intermédiaire des blessés de la gendarmerie qui partage des informations sur un groupe WhatsApp. J’ai alors directement envoyé un email. Je me suis dit que cela valait le coup de tenter l’aventure. C’était en 2022. L’association LA CAPE débutait tout juste sa mission.
Suite au premier contact, les démarches se sont enchaînées assez rapidement. Après le dépôt du formulaire et des entretiens téléphoniques Anne-Sophie Larçon, psychologue en charge des bénéficiaires, est venue faire une visite à domicile. Ensuite j’ai eu un échange avec Nicolas Hahnel, l’éducateur canin, pour discuter de mes attentes et de mes besoins vis à vis du chien afin qu’il puisse au mieux m’assister et répondre à mes symptômes. Au total, le parcours a duré environ 6 mois.
SOAP est arrivé dans ma vie le 8 mai 2023 !
Comment s’est passé la rencontre avec SOAP ?
SOAP m’a tout de suite adopté ! SOAP est un chien qui adore l’humain ! C’est Nicolas l’éducateur qui m’a présenté SOAP. J’ai bénéficié d’un stage de remise de plusieurs jours pour apprendre à collaborer avec mon chien d’assistance. Nicolas m’a appris à connaître SOAP.
Il m’a expliqué comment communiquer avec mon chien et collaborer avec lui. Il m’a enfin transmis les commandes nécessaires pour travailler avec SOAP.
En quoi votre vie a-t-elle changé depuis que vous avez votre chien d’assistance ?
Depuis que j’ai SOAP, j’ai moins peur de m’exposer. Je ressors, je vois du monde. Je retrouve une vie presque «normale». Le fait de savoir qu’il est là pour intervenir en cas de besoin me rassure. Par exemple dans le métro, il me fait de la place en créant un périmètre de sécurité. Ainsi, il m’évite des contacts trop proches avec les gens, cela est très rassurant et sécurisant et me permet ainsi de mieux gérer mes déplacements.
Au-delà de son assistance pour mon ESPT, SOAP maîtrise des compétences spécifiques adaptées à mon handicap physique. En effet, lors de l’événement traumatique, la balle a touché mon oreille interne. Depuis j’ai des problèmes d’équilibre. SOAP me soutient et m’aide à me relever quand je tombe.
SOAP est toujours aux aguets, attentif… toujours à mes côtés. Il sent quand il faut intervenir.
Ce qui est incroyable c’est que SOAP a un impact sur toute la famille ! Son arrivée a fait du bien à tout le monde !
Compagnon de chaque instant, SOAP m’aide à me rapprocher le plus possible d’une vie «normale».
Fondée en 2020, LA CAPE est la première association française à but non lucratif, à élever, éduquer et remettre gratuitement des chiens d’assistance spécifiquement formés pour accompagner des personnes souffrant de stress post-traumatique.
LA CAPE s’engage auprès des victimes d’attentats, militaires et primo-intervenants (pompiers, policiers, soignants) victimes de psychotraumatismes.
Site web : lacape.org
LA CAPE
L'Association de Chiens d’Assistance aux Personnes en Etat de stress post-traumatique