Un face à face tendu entre un petit collectif et un grand groupe
Le Collectif SIPE, créé en décembre 2021 s’est fixé pour objectif de mettre fin à la vente de la fourrure animale au sein du groupe Galeries Lafayette, et tous les coups (ou presque) sont permis !
Depuis septembre 2023, le petit collectif antispéciste parisien multiplie les sorties pour interpeller la direction du groupe Galeries Lafayette : manifestations, perturbations d’événements, envois d’e-mails, envois de courriers à domicile, vidéos relayées sur les réseaux sociaux…
De leur côté, les Galeries Lafayette restent fermement sur leurs positions. Après 8 mois sans répondre aux nombreuses sollicitations des militantes, le directeur du magasin emblématique situé boulevard Haussmann, a menacé le Collectif SIPE de poursuites judiciaires dans un e-mail datant du 4 juin 2024 avant de retourner dans le silence.
E-mail auquel le Collectif SIPE a répondu dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux le 7 juin 2024.
Pourquoi s’en prendre aux Galeries Lafayette et à la vente de fourrure animale ?
« La production de fourrure d’origine animale cause d’immenses souffrances aux animaux non-humains élevés pour ce commerce dont l’espèce humaine pourrait totalement se passer. L’écrasante majorité de la population est au courant de cela et se prononce à 90 % pour l’interdiction de la production et la vente de ce produit. Chaque année, nous arrivons à faire s’engager des grandes entreprises sur le sujet. Son abolition est donc un objectif atteignable de notre vivant.
Les marques de luxe qui ne l’ont pas encore bannie font actuellement du profit sur la souffrance d’êtres sentients : des renards, des visons, des lapins, des chiens viverrins, enfermés dans des cages toutes leur vie, qui seront gazés ou électrocutés puis dépecés pour être vendus sur des manteaux ou des bordures de capuches. Quand on expose cette réalité, la majorité de la population est avec nous, et les entreprises que nous ciblons se retrouvent à devoir faire un choix : subir nos actions et voir leur image être associée à l’horreur de la fourrure, ou la bannir. Pour certaines, la seconde option est choisie en quelques jours, pour d’autres cela peut prendre des années, mais tant que nous restons stratégiques sur le choix des cibles en visant celles qui ne dépendent pas entièrement de l’industrie de la fourrure, nous gagnons toujours à la fin. » nous dit une militante du Collectif SIPE.
Après avoir vendu le BHV, le groupe Galeries Lafayette détient encore 3 entreprises qui vendent du textile : Galeries Lafayette et BazarChic qui vendent de la fourrure animale, et La Redoute, qui elle, a adopté une politique anti-fourrure en 2017.
« Au vu du faible nombre de produits en fourrure animale que le groupe Galeries Lafayette vend chaque année, sa direction pourrait sans difficulté décider d’interdire la vente de ce produit cruel comme l’ont déjà fait plusieurs de ses concurrents (Macy’s, Nordstrom, Saks Fifth Avenue, etc). Et au regard de l’influence qu’a l’entreprise sur le monde de la mode, ce qui représenterait un petit effort pour les Galeries Lafayette, serait par contre un grand pas vers l’abolition de cette industrie mortifère qui tue 100 millions d’animaux sentients chaque année. C’est pour ces raisons que nous leur mettons la pression et que nous ne les lâcherons pas. » explique une militante du Collectif SIPE.
De la souffrance animale aux enjeux écologiques et sanitaires
Une étude sortie dans la revue Nature le 4 septembre 2024 met en lumière le lien entre risque de pandémie virale comparable à celle du COVID-19 et élevages d’animaux à fourrure.
Les animaux non-humains sont enfermés dans des cages les unes à côté des autres. Ils sont des dizaines de milliers dans chaque élevage et ne reçoivent bien évidemment aucun soin. En 2021, de nombreux élevages de visons ont été fermés après qu’il ait été prouvé qu’ils favorisaient la mutation et la transmission du COVID-19.
Au niveau environnemental ce n’est pas mieux : les élevages de fourrure sont extrêmement polluants et dépendent d’autres élevages polluants eux-aussi pour nourrir les carnivores exploités pour leur fourrure. Le nombre d’individus sentients impactés est immense ainsi que les conséquences sur les sols, l’air et l’eau.
« La direction des Galeries Lafayette semble indifférente à la souffrance des animaux non-humains mais elle communique beaucoup sur la responsabilité écologique et sociale de l’entreprise. Elle s’est lancée dans le marché de la seconde main, a organisé des évènements autour de la « mode responsable », et a même créé un label interne (Go For Good) avec un site internet associé pour se faire passer pour une entreprise se soucie de l’environnement.
En montrant que leurs pseudo-engagements sont insuffisants et ne comprennent même pas l’interdiction de la vente de la fourrure animale, nous essayons de casser ses efforts de communications vis à vis d’un positionnement éthique qu’elle semble vouloir obtenir. Tous les axes sont bons à prendre si cela participe à leur mettre la pression. » explique une militante du Collectif SIPE.
Vers l’abolition de la fourrure animale, un engagement après l’autre
Plus de 1500 entreprises se sont engagées à ne plus vendre et promouvoir la fourrure d’origine animale. Les campagnes comme celles menées par le Collectif SIPE et d’autres groupes anti-fourrure comme The Humane Society , PETA , Fur Free Alliance , One Voice , Four Paws , LAV italia , CAFT UK , CAFT USA , AFW ont fortement participé à cela.
Les dernières grandes entreprises qui ont longtemps résisté comme Max Mara Fashion Group avant de finalement céder à la pression, ou qui résistent encore comme LVMH (Fendi, Louis Vuitton, Dior, Berluti, Loro Piana) et Galeries Lafayette, ont visiblement besoin qu’il y ait des actions militantes contre elles pour leur faire abandonner la vente de cette matière cruelle.
« Les grandes entreprises qui vendent encore de la fourrure animale sont en minorité sur le marché, mais celles qui restent sont celles qui résistent le plus, et certaines comme LVMH ont beaucoup d’influence sur les politiques. Pour faire interdire la vente de fourrure animale en France, voire en Europe avec l’initiative citoyenne Fur Free Europe, il va sûrement falloir que l’on pousse ces dernières à s’engager contre la fourrure animale avant de pouvoir obtenir une loi sur le sujet. C’est en tout cas cette stratégie que nous essayons de poursuivre. » nous explique une militante du Collectif SIPE.
Que faire pour les aider dans ce combat ?
Pour donner de la force et de la visibilité aux campagnes du Collectif SIPE :
- Organisez des manifestations anti-fourrure devant les Galeries Lafayette de votre région.
- Suivez-les sur les réseaux sociaux (Instagram · Facebook · Twitter).
- Commentez et partagez leurs vidéos sur Instagram en mentionnant les comptes des Galeries Lafayette (@GroupeGaleriesLafayette et @GaleriesLafayette).
- Envoyez un e-mail aux Galeries Lafayette.
- Faites-leur un don mensuel (ou ponctuel).
Collectif SIPE
Activisme pour les Animaux Non-Humains !
