Culture contemporaineActualités« 30 heures », de Réplique Éthique, 1er clip musical entièrement dédié aux poissons

Florence Dellerie16 mai 20243 min

Les œuvres culturelles qui défendent les intérêts des animaux non-humains sont rares. Celles qui défendent les intérêts des animaux aquatiques sont, quant à elles, quasi-inexistantes.

Au sein même des mouvements de défense des animaux, les individus aquatiques sont généralement ignorés, voire méprisés, alors qu’ils représentent la quasi-totalité – plus de 95 % ! – des animaux tués pour la consommation humaine. Les mammifères marins (baleines, dauphins, orques…), bien qu’exploités et mis à mort dans différents contextes, sont plus souvent défendus que les autres, admirés pour leur intelligence, leur beauté, leur proximité avec les humains ou encore leurs capacités de communication complexes.

Les autres sont tout bonnement oubliés. Poissons, crustacés (crabes, crevettes, homards…) et céphalopodes (poulpes, seiches…) sont tantôt traqués et capturés dans leur milieu de vie, tantôt entassés dans des élevages intensifs. Dans tous les cas, ils sont mis à mort par milliers de milliards chaque année dans le monde et ne bénéficient d’aucune mesure de « bien-être », malgré leur sentience, de plus en plus documentée par des études scientifiques solides.

Certaines associations animalistes condamnent même la pêche industrielle sous prétexte qu’elle génère des captures accidentelles de dauphins, oubliant ainsi les cibles directes et premières victimes des filets : les poissons. Ce qui participe malheureusement à l’invisibilisation des innombrables souffrances qu’on leur impose.

En créant cette chanson, Réplique Éthique tape brillamment du poing sur la table, expose ce point aveugle et comble, avec talent, un vide immense. Attardons-nous sur ce titre « 30 heures », qui a de quoi interpeler. L’explication est aussi simple que vertigineuse : 30 heures, c’est le temps qu’il resterait à l’humanité si nous mourrions à la même vitesse qu’on tue les animaux aquatiques.

30 heures – Si les poissons pouvaient pleurer

Centrés sur les intérêts des premiers concernés, texte et clip exposent différentes situations sources de nuisances importantes pour eux, du poisson rouge condamné à un ennui infini dans un bocal jusqu’aux poissons écrasés par milliers dans les filets de pêche géants, en passant par le requin rejeté à l’eau encore vivant, les ailerons tranchés.

Le collectif Réplique Éthique, qui produit du contenu dédié à l’éthique et à l’esprit critique depuis 2015, propose ici une chanson aux paroles poignantes, accompagnée d’un clip animé puissant, totalement inédit dans le paysage culturel antispéciste et sentientiste.
On peut espérer que davantage de collectifs, d’associations et de personnes s’emparent de cette question et produisent à leur tour des œuvres culturelles dédiées aux intérêts des premières victimes du spécisme : les individus aquatiques.

30 Heures – Si les poissons pouvaient pleurer
• Paroles, composition, chant, clip : Orlando H. Benta
• Enregistrement studio, chœurs : Jason Cotrebil
• Chœurs : Charlea

Réplique Éthique
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Florence Dellerie
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Autrice et illustratrice scientifique indépendante

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