Même extensif et lié aux alpages, l’élevage conduit à l’exploitation et à la mort des animaux. La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en est une nouvelle démonstration.
Depuis fin juin 2025, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) touche des élevages bovins en Savoie et Haute-Savoie. Cette maladie, douloureuse pour les bovins mais sans danger pour l’être humain, a entraîné des mesures drastiques : abattage systématique de tous les animaux des troupeaux infectés, y compris les individus sains, et vaccination massive. À ce jour, 74 foyers sont recensés, dont 43 en Haute-Savoie. Des centaines de bovins ont déjà été tués, non par la maladie, mais par décision administrative.
Une maladie animale, un traitement expéditif
La DNC provoque fièvre, nodules cutanés et grande souffrance pour les bovins. Pourtant, les autorités appliquent une réponse unique : l’élimination de tous les animaux du troupeau, conformément à la réglementation européenne pour les maladies de catégorie A.
Dans les Savoies, un élevage extensif… mais toujours fondé sur l’exploitation animale
En Savoie et Haute-Savoie, la majorité des bovins sont élevés dans des systèmes extensifs, souvent en plein air ou en alpages, avec des races locales comme l’Abondance ou la Tarentaise. Ce modèle est moins densifié que l’élevage intensif, et valorise les pâturages de montagne. Cependant, extensif ou intensif, l’élevage reste l’exploitation des animaux :
- Les bovins sont utilisés pour la production, soumis à des cycles forcés de gestation et de séparation mère-veau.
- Leur vie est interrompue prématurément, ici par abattage sanitaire, ailleurs par l’abattoir.
- Les crises sanitaires, même dans des systèmes extensifs, conduisent à des mises à mort massives.
Rompre avec ce modèle délétère
Le Parti animaliste appelle à une sortie progressive mais déterminée de tous les modèles d’élevage pour :
- Mettre fin à l’exploitation animale et à la souffrance qu’elle engendre.
- Éviter les abattages massifs dictés par des logiques sanitaires ou économiques.
- Préserver l’environnement et réduire la pression sur les ressources naturelles.
Des alternatives concrètes et éthiques
Nous demandons que la gestion actuelle de la DNC privilégie les solutions qui évitent la mise à mort massive :
- Isolement des animaux malades et soins vétérinaires ciblés.
- Vaccination préventive généralisée dans les zones à risque.
- Suspension des transports d’animaux vivants, qui favorisent la propagation des maladies : la DNC étant transmise par des insectes piqueurs, son apparition en France laisse supposer que ces vecteurs ont voyagé lors de transports internationaux de bovins.
En parallèle, nous proposons :
- Un accompagnement à la reconversion des éleveurs vers l’agriculture végétale, l’agroforesterie et d’autres activités durables.
- Une réorientation des aides publiques vers les filières sans exploitation animale.
- Un soutien à la recherche et à l’innovation pour développer des alternatives végétales et des solutions alimentaires éthiques.
Pour un futur sans exploitation animale
- Que l’élevage soit intensif ou extensif, il repose sur la même réalité : la vie des animaux y est conditionnée à leur utilité pour l’humain.
- La crise actuelle montre qu’aucun modèle d’élevage ne peut garantir aux animaux le droit de vivre libres et à l’abri des abattages.
Notre coprésidente Béatrice Canel Depitre souligne : « Les vaches de Haute-Savoie ne sont pas des unités de production : ce sont des individus sensibles, capables de souffrir et d’aimer. Nous devons en finir avec un système qui les condamne, et construire un modèle agricole libéré de l’exploitation animale. ».
