À la moindre attaque, les éleveurs appellent à l’abattage des loups. Milo et Mina en font les frais sur le plateau de Millevaches. Certains syndicats agricoles ont manifesté ce samedi pour demander leur mort. Tout le monde est de mèche pour les anéantir, et chacun – décideurs publics compris – y va de sa déclaration, toutes plus nauséabondes les unes que les autres. One Voice s’en insurge et appelle à signer sa pétition pour mettre un terme à la persécution des loups en France.
Une hostilité de plus en plus forte envers Milo et Mina…
Le couple de loups si particulier continue d’être la cible de tirs sur le plateau de Millevaches. À peine l’attaque de jeudi dernier annoncée, les syndicats agricoles déversent déjà leur torrent de haine sur la place publique.
Rassemblés samedi dernier à Saint-Merd-les-Oussines, les éleveurs réclament l’envoi de la brigade loup sur le terrain et l’autorisation de tirs de défense renforcée. Ils dénoncent une inaction des pouvoirs publics. Inaction, vraiment ? Alors qu’ils ont littéralement l’oreille attentive des représentants de l’État…
Tous les loups sont déjà pris en grippe en France. Ils sont un bon prétexte de récupération des voix du monde agricole, comme en témoigne la proposition de résolution abjecte de députés visant à réduire leur population de moitié.
Mais les éleveurs en veulent toujours plus et ne s’arrêteront que lorsque leur souhait sera exaucé : l’éradication de ces canidés sauvages pourtant intrinsèquement européens.
… et un lobby renchérissant de déclarations calomnieuses
Ils en seraient presque drôles : Fabien Marcilloux, président du Modef Corrèze, affirme : « On a surtout une pensée pour le gibier. On vient de nouveau aujourd’hui pour le massacre qu’il y a eu sur un troupeau. » Que désigne-t-il ? Les animaux sauvages que les chasseurs mettent à mort à la chaîne ou ceux qu’il a sous sa garde avant qu’ils soient conduits à l’abattoir ? Dans tous les cas, ces propos en disent long sur son appréciation des animaux. Guère étonnant qu’il s’en prenne aux loups, alors que 8 Français sur 10 considèrent que leur retour est un réel bienfait pour la biodiversité (sondage Ipsos/One Voice, novembre 2024).
Selon le sénateur de Corrèze, Daniel Chasseing : « Le loup n’est pas compatible avec l’élevage. Et, quand il y en a trop, c’est impossible de continuer l’élevage. » Le préfet Vincent Berton, lui, est fidèle à la lâcheté caractéristique qui semble être l’apanage des représentants de l’État : « Il va falloir qu’on s’adapte. Mais le loup est une espèce protégée. Moi, je ne considère pas qu’on doit apprendre à vivre avec le loup. Il faut que vous puissiez vous en protéger. »
Ne veulent-ils pas plutôt dire que c’est l’élevage et le pastoralisme intensif qui sont incompatibles avec les animaux sauvages et qui piétinent leur territoire ? Ils sont chez eux et font partie de la nature, au même titre que nous. Les loups ont le droit de vivre, empêchons leur extermination !
Et pourtant : à l’image de la Saône-et-Loire où Camille est déjà traqué, le préfet a également convié la brigade loup en juin : les jours sont comptés pour Milo et Mina… Nous nous battrons jusqu’au bout pour eux. Nous appelons le public à rejoindre notre lutte, notamment en signant notre pétition pour mettre fin à la persécution des loups.
