Numéro 19Animaux domestiquesLa stérilisation : un acte essentiel pour le bien-être de votre chat et dans la lutte contre la surpopulation féline

Chappiness15 avril 20255 min

Plus de 22 000 chats : c’est le nombre vertigineux de chatons qu’une chatte non stérilisée peut potentiellement engendrer en 4 ans…

Derrière ces chiffres se cache une triste réalité : énormément d’abandons de chats et de chatons en hausse constante, des refuges et des associations débordés. La misère féline existe malheureusement bel et bien…

En 2022, l’ICAD, qui répertorie les animaux identifiés, a enregistré pas moins de 239 725 identifications de chats par des refuges ou associations. C’est-à-dire 239 725 chats et chatons abandonnés en une seule année…C’est malheureusement une estimation basse, car combien errent et meurent dans les rues, abandonnés à leur triste sort, sans personne qui leur vienne en aide ?

Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les chats ne sont pas si indépendants que cela, ils ne se « débrouillent » pas pour tout. Les abandonner, c’est leur faire vivre un enfer, un énorme choc émotionnel et physique qui les marquera pour certains très longtemps, voire toute leur vie. Les refuges sont remplis de ces petits êtres qui dépendent de nous sur beaucoup d’aspects, qui sont en souffrance, et pour lesquels les bénévoles font un travail de sociabilisation remarquable. Cela ne devrait tout simplement pas exister…

Cependant, stériliser son chat ce n’est pas seulement une action contre la surpopulation féline et la misère qu’elle engendre, c’est aussi offrir à son chat un véritable bien-être, tant sur le plan comportemental que sur le plan de sa santé.

  • Pour la femelle

Contrairement aux idées reçues, il n’est aucunement nécessaire de faire faire une première portée à une femelle avant de la stériliser. C’est de l’anthropomorphisme (=faculté de prêter des réactions ou des émotions typiquement humaines à un animal) que de penser cela, tout simplement car les chattes ne font qu’obéir à leurs hormones, et n’ont aucun désir de parentalité.

Une femelle peut être féconde à partir de sa puberté, soit entre 4 mois et 1 an en fonction des races, et ne connaît pas la ménopause…Ses chaleurs sont saisonnières, du printemps à l’automne en général, mais peuvent commencer dès janvier si l’hiver est doux. Sachant que son cycle de chaleurs est de 2 à 3 semaines, qu’elle peut avoir en moyenne 2 à 3 portées par an en pouvant potentiellement retomber enceinte seulement 2 à 3 semaines après son accouchement, autant dire qu’elle a peu de repos, et que ces chaleurs et gestations à répétition sont physiquement fatigantes pour elle

Sur le plan de la santé, la stérilisation va permettre de réduire les variations hormonales qui entraînent grossesses nerveuses, diabète sucré, kystes ovariens, infections vaginales, tumeurs de l’utérus et des ovaires. Elle élimine également le risque de pyomètre (infection de l’utérus). Et si la stérilisation est faite avant les premières chaleurs, elle réduit de 90 % le risque de tumeurs mammaires. Enfin, la chatte ne sera plus exposée aux maladies sexuellement transmissibles telles que le FIV (également appelé le Sida du chat) et la FeLV (leucose féline), pour lesquelles il n’existe aucun traitement…

  • Pour le mâle

Son instinct sexuel peut se manifester vers 6-7 mois par des marquages urinaires, une urine plus forte, et un accouplement sans fécondation. Contrairement à la femelle, il n’existe pas de cycle sexuel chez lui, et même si son activité sexuelle diminue à partir de 10 ans, il reste toujours fertile.

La castration (à éviter avant les 9 mois en général, afin que le pénis soit bien développé pour éviter tout risque de blocage urinaire plus tard) va éliminer les risques de tumeurs testiculaires.

De plus, cela évitera aux mâles les violentes bagarres entre eux pour l’attention des femelles, qui peuvent non seulement entraîner des blessures (et exposer à des bactéries et virus), mais aussi augmenter le risque de transmission du FIV ou de la FeLV, des maladies transmissibles lors de ces affrontements.

  • Pour la femelle

En supprimant ses chaleurs, vous supprimerez également les risques de fugues (avec les risques d’accidents de la route et les rencontres avec des prédateurs que cela comporte), d’agressivité et de longues « sérénades », ainsi que les marquages urinaires (plus rares que chez les mâles, cependant).

Les chaleurs et gestations successives sont une véritable source de stress et d’inconfort pour elle, en la stérilisant vous l’aidez à accéder à un véritable bien-être.

A savoir : des études ont montré qu’une femelle stérilisée aura une espérance de vie en moyenne 39 % plus longue qu’une chatte non stérilisée à cause des maladies sexuelles transmissibles, mais également des risques liés aux fugues.

  • Pour le mâle

Tout comme pour la femelle, le castrer évitera les fugues, les comportements agressifs, ainsi que les miaulements excessifs en particulier la nuit (il répond le plus souvent aux chattes en chaleur à proximité).

Il a également tendance à marquer son territoire lorsqu’il est « en chasse » : la castration diminuera, voire éliminera totalement ce marquage urinaire, ainsi que la forte odeur d’urine.

Il existe aussi tout simplement le risque qu’il se perde, le mâle étant capable de parcourir une très grande distance (plusieurs kilomètres) pour trouver une chatte en chaleur, avec tous les risques que cela comporte.

Enfin, certains d’entre eux peuvent en « oublier » de manger quand ils sont obsédés par la présence d’une femelle…

A savoir : selon des études, les chats mâles non stérilisés vivent en moyenne 62 % moins longtemps que les chats stérilisés à cause des bagarres, des maladies et des dangers liés aux fugues.

La stérilisation est donc un acte à la fois d’amour pour le bien-être de votre chat (il le vaut bien, non ?), mais également un acte responsable pour lutter contre le fléau de la surpopulation féline qui engendre tellement de misère…


Chappiness
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