Le projet d’intégration, de gestion et de protection de l’animal en ville nous est apparu comme une absolue nécessité suite au massacre d’un pigeon par un habitant sous les yeux horrifiés de deux enfants, pour répondre à la détresse des personnes âgées refusant l’hospitalisation en l’absence de solution de garde pour leur animal, devant le sentiment d’impuissance et l’absence de réponse lors de signalements d’animaux maltraités ou encore pour pallier la peur de nombreux enfants vis à vis des chiens catégorisés dans la ville.
Ainsi 2015, marque, pour ma collègue Assma Chatar, responsable du cadre de vie et moi-même, responsable des seniors sur la ville, l’envie irrépressible d’élaborer un projet pouvant dépasser le strict cadre des réponses apportées jusque-là sur la cause animale réduites aux seuls objectifs sanitaires, sécuritaires et réglementaires.
Notre conviction intime qu’il était nécessaire d’éveiller les habitants à un meilleur rapport avec les animaux, d’apporter lorsque c’est possible, des réponses positives à toutes les situations posant question ou problème.
Sensibiliser le plus grand nombre aux bienfaits apportés tant par les animaux sauvages qu’apprivoisés, nous a inspiré et permis d’élaborer un projet pluriannuel d’actions concrètes. Ensuite, il nous a fallu convaincre et fédérer notre entourage professionnel : élus, direction générale, collègues du bien-fondé et de la nécessaire cohésion d’équipe autour de ce projet et de cette cause aussi bien pour répondre aux besoins et attentes des habitants que pour améliorer les conditions de vie de nos amis à 2 ou 4 pattes sur la ville : sort des chats errants, sauvegarde de la faune sauvage, regard bienveillant envers les chiens catégorisés, …
Depuis, notre confrontation à la réalité de terrain, appuyées dans notre démarche par le Maire et le conseil municipal, ainsi que par les associations de protection animales partenaires (nationales et locales) a permis de répertorier plus de 50 actions à mettre en œuvre sur les prochaines années dans le projet d’intégration, de gestion et de protection de l’animal en milieu urbain construit et lui-même inscrit dans l’agenda 21. Sans en prendre tout de suite conscience, les « missions de référent cause animale » sur la ville sont nées avec le projet et ce rôle s’est réellement matérialisé au fur et à mesure des demandes d’intervention et signalements fait par les habitants de la ville.
Son importance s’est révélée supérieure à ce que nous avions pressenti : écouter, informer, orienter, apporter des réponses avec empathie et bienveillance aux habitants qui nous sollicitent lorsque c’est possible, face aux situations exposées est devenu notre mission quotidienne. Ces derniers apprécient d’avoir aujourd’hui des interlocuteurs pour répondre à leurs inquiétudes ou à leur agacement.
Cette mission de référent cause animale est enrichissante par sa diversité, chaque nouvelle situation nous invite à faire des recherches sur des réponses innovantes à apporter, à interroger les possibilités juridiques et réglementaires, les possibilités techniques et en l’absence de réponses déjà existantes à réfléchir à des solutions innovantes, à être inventif. Pour nous le champ des actions nous apparait comme vaste, illimité et en évolution perpétuelle.
Le travail en réseau et en partenariat est extrêmement important pour le référent cause animale car l’échange d’expériences permet de gagner en efficacité et le soutien apporte beaucoup dans des moments d’abattement, car il y en a, la force nécessaire de poursuivre l’action.
Enfin, c’est une mission très gratifiante car il y a de nombreuses situations où la solution peut être apportée rapidement aux propriétaires ou non-propriétaires d’animaux et la satisfaction des habitants est immédiatement perceptibles.
Après déjà 5 ans d’existence, cette mission est reconnue et appréciée par tous. Pour notre élue à la cause animale, madame Françoise Faucher « Dans les villes qui ont développé une politique sur le bien- être animal, la cohabitation entre les propriétaires et non propriétaires d’animaux s’est apaisée et est devenue plus harmonieuse, améliorant le cadre de vie de tous en permettant la baisse des nuisances et c’est vers ce bien vivre ensemble (homme /animal) qu’il faut tendre pour l’avenir ».
Pour monsieur Benoit Jimenez, Maire nouvellement élu en 2020 sur Garges-Lès-Gonesse, cette cause est importante puisqu’il a lui-même inscrit de nouvelles actions à concrétiser avant la fin de son mandat : installation d’un pigeonnier, forum du bien-être animal annuel, aide financière aux plus démunis pour la stérilisation de leurs animaux de compagnie, fin de l’accueil des cirques avec animaux sauvages …
La fierté de la municipalité et la nôtre c’est d’être depuis novembre 2020 labelisée « ville amie des animaux » par la Région Ile-de-France et d’avoir reçu le Trophée pet friendly à la française, ce qui constituent, outre la reconnaissance du travail accompli par tous, un fort encouragement à poursuivre dans cette direction.
Article écrit en collaboration avec Assma Chatar, responsable du cadre de vie
Sandrine Verstraete
Responsable Service Inter-Age et Maintien à Domicile
Ville de Garges-Lès-Gonesse
Il y a un commentaire
David Roussin
19 avril 2021 à 16h10
Merci pour ton énergie Sandrine et pour le combat pas simple mené afin de valoriser et responsabiliser la place de l’animal en ville.