ConsommationActualitésPoissons entassés et environnement en danger : non à l’extension de l’élevage d’Aquafrais

One Voice23 juillet 20255 min

La souffrance muette de daurades en cage. C’est ce que révèlent nos images de l’élevage de la société cannoise Aquafrais, qui « produit » des poissons depuis plus de trente ans. En juillet 2023, la préfecture a donné son feu vert à sa filiale Azur Fish pour l’installation d’une nouvelle ferme de daurades et de bars au large de Golfe-Juan. De quoi doubler la production de l’entreprise et le nombre d’animaux victimes de sa cupidité, et fragiliser des zones naturelles précieuses. Nous nous opposons à ce projet destructeur et soutenons le recours engagé !

Le programme d’Aquafrais est simple: il s’agit de supprimer certaines de ses fermes de petite taille, au Cap d’Antibes et à Théoule-sur-Mer, et d’ajouter à son activité un nouvel élevage de bars et de daurades, qui fera pour sa part pas moins de 24000 mètres carrés, soit l’équivalent de la superficie de trois terrains de football. Un agrandissement démentiel pour cette ferme aquacole, qui « produit » déjà 600 tonnes de poissons par an. Deux fois plus d’individus vont désormais passer entre ses mains.

Si l’entreprise se vante de travailler « de manière durable, en laissant faire la nature », il y a fort à parier que la version des poissons qu’elle capture en mer tout juste sortis de l’œuf serait tout autre… Acheminés en bateau jusqu’à leur lieu de « production », ils sont ensuite enfermés dans des cages, au nombre de 40 à 50 par mètre cube. Ils y restent pendant trois ans, en proie au stress, aux parasites, aux maladies et même à la dépression. Une fois qu’ils ont atteint leur taille adulte, ils sont extraits de l’eau au moyen de filets et d’épuisettes pour être tués sur place avant d’être envoyés « bien frais » aux quatre coins de la France…

Comme si l’exploitation de ces individus ne suffisait pas, il fallait qu’elle s’implante près du site Natura 2000 « Baie et Cap d’Antibes – Îles de Lérins » et de deux zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) marines.

C’est sur ce littoral extrêmement riche, où l’on peut trouver de nombreuses posidonies, une plante à fleurs marine classée comme espèce protégée, que les daurades et les bars captifs vont déverser leurs déjections… et avec elles toutes les molécules de médicaments qu’on les aura forcés à ingérer. Entre cette pollution et les risques de croisement avec les daurades libres, on a décidément affaire à un bel exemple de respect de la nature!

Avec les gros sous pour seul horizon, les autorités ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Dans son plan « Aquacultures d’avenir 2021-2027 », le gouvernement prévoit de doubler la « production » nationale de daurades et de bars. Aucune préoccupation pour la souffrance des poissons d’élevage. Ou pour tous ceux qui sont pêchés dans la nature afin d’être transformés en farines et huiles de poisson (FMFO) pour nourrir les premiers. Ni même pour les humains des régions productrices de FMFO, qui voient disparaître à vitesse grand V les poissons sauvages dont dépend leur alimentation, comme c’est le cas en Afrique de l’Ouest.  

Et le pire reste à venir! Avec le réchauffement climatique, de nouvelles bactéries pathogènes vont se développer, entraînant des maladies dans les fermes aquacoles et donc un recours toujours plus massif aux antibiotiques. Avec le gouvernement, c’est toujours la même chose: quand on fonce droit dans le mur, on accélère encore!

Nous apportons notre soutien au recours engagé par l’ex-Eurodéputée Caroline Roose contre l’expansion des activités d’Aquafrais et nous tenons prêts à intervenir en appel en cas de rejet par le tribunal administratif. Pour les poissons et un avenir viable pour tous, nous demandons des contrôles stricts et transparents des sites de pisciculture existants, leur interdiction à proximité des zones naturelles sensibles, et surtout l’interdiction définitive de tout nouvel élevage piscicole. 

Nous appelons le public à agir en partageant notre tract sur le sujet et en signant contre les fermes-usines piscicoles !

Photo : ©One-Voice


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