Le n°2 du poulet en France renonce aux pratiques les plus cruelles
Le groupe Terrena a pris cette semaine un engagement public à respecter les critères du European Chicken Commitment (ECC) d’ici 2028 pour ses marques Père Dodu et La Nouvelle Agriculture. Cet engagement fait suite à celui du leader LDC en juillet, et marque une étape décisive : la majorité de la filière s’oriente désormais vers la fin des pires pratiques d’élevage et d’abattage pour les poulets en France. L214 en appelle désormais à la responsabilité des producteurs concurrents.
Une avancée concrète pour 120 millions de poulets chaque année
À la suite d’échanges constructifs avec L214, Terrena – deuxième producteur de viande de poulets en France – a pris un engagement qui concerne jusqu’à 120 millions d’individus chaque année.
Cet engagement permettra de réduire de 78 % le temps durant lequel les poulets endurent des douleurs intenses et insupportables en élevage et en abattoir, selon une étude du Welfare Footprint Project.
Concrètement, la mise en œuvre des critères de l’ECC réduit les densités d’élevage à 15 oiseaux par mètre carré maximum, contre 20 à 22 oiseaux par mètre carré dans des élevages standard. Elle prévoit un accès à des perchoirs et des blocs à picorer, dans des élevages disposant de lumière naturelle.
En s’engageant à respecter les critères de l’ECC, les entreprises mettent fin à l’utilisation de souches à croissance ultra rapide, comme la Ross 308. Dans les élevages standard, les poulets dits de chair sont issus d’une sélection génétique poussée, destinée à les faire grandir anormalement vite : les poulets atteignent leur poids d’abattage en 35 jours au prix d’une forte dégradation de leur santé, afin de maximiser la production de viande.
→ Les critères complets de l’ECC
Respect de l’ECC d’ici 2028 : un engagement désormais majoritaire dans la filière
Avec les engagements du n°1 du poulet, LDC pour ses marques Le Gaulois et Maître CoQ, et du n°2, Terrena pour Père Dodu et La Nouvelle Agriculture, c’est désormais potentiellement la moitié de la production de viande de poulets en France qui est concernée.
Leurs déclarations publiques à quelques semaines d’intervalle marquent un tournant décisif pour la filière vers la fin des pratiques d’élevage et d’abattage les plus cruelles pour les poulets à horizon 2028. Elles confortent également la transition amorcée par plus de 120 entreprises de l’agroalimentaire. Les deux groupes s’engagent en effet à fournir toutes les entreprises agroalimentaires qui feront la demande de viande de poulets élevés et abattus selon les critères de l’European Chicken Commitment.
→ Consulter la liste des entreprises déjà engagées
En revanche, leurs concurrents brillent par leur absence d’engagement. L214 appelle les autres producteurs, Maïsadour en tête, ainsi que Plukon (Duc), Eureden et Le Gouessant, à adopter sans délai les standards minimaux du European Chicken Commitment.
→ Consulter la liste des dernières entreprises sans engagement
Pour Ambre Bernard, chargée de campagnes agroalimentaires à L214 : « Les engagements de Terrena et de LDC, sont une avancée majeure pour un demi-milliard* de poulets, qui ne subiront plus chaque année les pratiques les plus cruelles de l’élevage intensif. C’est aussi un tournant déterminant pour l’ensemble de la filière : les entreprises agroalimentaires peuvent maintenant se faire accompagner par les deux fournisseurs leader du secteur, pour tourner le dos, elles aussi, au pire de l’élevage intensif des poulets.
Mais tout aussi décisif soit-il, ce virage restera incomplet tant que les autres producteurs, comme Maïsadour, mais aussi Plukon, Eureden ou encore Le Gouessant, n’auront pas pris les mêmes engagements. L214 continue donc de veiller à ce que toute la filière avicole s’engage dans cette transition indispensable. »
*L’engagement de Terrena concerne jusqu’à 120 millions d’individus, celui de LDC jusqu’à 400 millions.
