Cette association sans but lucratif, dédiée aux vieux équidés (plus de 18 ans), a été fondée en juillet 1970 (statuts déposés auprès de la Préfecture du Nord) par les regrettés époux Josette et Jean Boon, qui résidaient à Marcq-en-Baroeul (commune très proche de Lille). Pendant une bonne vingtaine d’années ils se sont dévoués à leur cause, lui le trésorier prudent, elle l’âme de l’œuvre, chaques jours de la semaine téléphonant à nombre de personnes, tapant à la machine de multiples lettres, dimanches compris. Elle se reposait en rendant visite aux vieux pensionnaires, stationnés dans le Lot, et en Loire-Atlantique, pour l’essentiel à l’époque. Le nom de l’œuvre provient d’une propriété qu’ils avaient acquise début 1970, sur le Causse Lotois, pas très loin de Cahors. Cette propriété est maintenant celle de leur Œuvre, association dont le siège social a quitté Marcq-en-Baroeul pour la petite ville de Daoulas (près de Brest) en 2011. Le mot Pech est courant dans le Sud-Ouest, désignant un sommet, une ligne de crête.
Alliance du cœur et de la raison, cette belle œuvre s’est développée rapidement, bien plus vite que ne le pensaient les Fondateurs, vite noyés sous les nombreuses demandes d’aide, de la part de particuliers propriétaires d’un équidé vieillissant autant que de cavaliers désirant offrir une retraite tranquille à un travailleur équin du centre équestre qu’ils fréquentaient. Madame Pompidou a été des premiers membres, et plus tard Marguerite Yourcenar aura été marraine de deux chevaux tout en correspondant régulièrement avec la Fondatrice. Christine de Rivoyre a longtemps été membre de l’œuvre.
Jusque vers 1990 l’œuvre aura été la seule organisation française spécialisée dans l’accueil des vieux équidés. Par la suite, petit à petit d’abord puis de plus en plus vite, d’autres associations, souvent régionales ou locales, se sont créées dans ce créneau d’activité. Confirmant ainsi le succès indéniable des idées de Josette Boon, disparue fin novembre 1987, travaillant encore à peu de jours de son décès. De nos jours l’œuvre prend en charge, dans la mesure de ses moyens, les équidés de 25 ans et plus, difficilement plaçables au sein des autres groupements. L’œuvre a maintenant environ 25 refuges, pour l’essentiel à l’ouest de Nantes et au sud de Châteauroux, géographiquement regroupés pour des raisons pratiques (telles les commandes d’aliments complémentaires) et de possibilités d’entraides si nécessaire.
Plus de 200 équidés (2/3 de chevaux, 1/3 de poneys et quelques ânes) bénéficient d’une fin de vie paisible, les pieds dans l’herbe, le nez au grand air, avec des camarades de pré sur de grands espaces, sous surveillance discrète, vivant enfin leur vie d’animaux des steppes, qui « mangent en marchant et marchent en mangeant », plus de 16 heures sur 24, surtout de nuit en été pour éviter les mouches. Ils apprécient les abris naturels, même en hiver ; les abris faits de la main de l’homme servent en hiver à mettre le foin au sec, en été d’asile à l’écart des mouches.
Des équidés aveugles, d’autres amoindris (arthrose fréquente), d’autres encore boiteux à vie, des cardiaques, des emphysémateux, des cancéreux, etc. ont la sagesse de vivre l’instant présent, au lieu de s’enfermer dans les regrets et remords ou de rentrer la tête face à la crainte de l’avenir proche ou lointain.
Silencieux la plupart du temps ils donnent des leçons de vie à qui les écoutent.
Pierre Guignot
Président depuis 1994,
Membre de l’œuvre depuis août 1971.
Œuvre de Pech Petit B P 20035 29460 DAOULAS
pech.petit@free.fr
Membre de la Confédération Nationale Défense de l'Animal
