ActualitésPolitique & AnimauxNutri-Score : transparence à deux vitesses

Parti animaliste12 novembre 20253 min

L’Assemblée nationale vient d’adopter, dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, un amendement rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score sur les emballages alimentaires.
Cette décision, issue d’amendements portés par les groupes socialiste et écologiste, marque une avancée importante pour la transparence et la santé publique.

Mais cette victoire est largement fragilisée par un sous-amendement voté dans la foulée, qui exempte de cette obligation les produits bénéficiant d’un signe officiel de qualité ou d’origine (AOP, AOC, IGP). Concrètement, un roquefort AOP, un beurre d’Isigny AOP ou un bœuf de Chalosse IGP pourront continuer à être commercialisés sans information nutritionnelle claire pour les consommateurs.

Le Parti animaliste salue l’avancée que constitue la généralisation du Nutri-Score, soutenu par plus de cent études scientifiques indépendantes et recommandé par l’OMS ainsi que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cet outil, développé par les équipes des professeurs Serge Hercberg et  Mathilde Touvier, a démontré son efficacité dans plusieurs pays européens pour orienter les choix alimentaires vers des produits plus favorables à la santé.

En revanche, le Parti animaliste dénonce l’exemption obtenue, sous pression des lobbies de l’agroalimentaire et des filières animales, au nom d’une prétendue « protection du terroir ».
Derrière cet argument se cache une réalité économique bien différente : 70 % du volume de Roquefort AOP est contrôlé par le groupe Lactalis, symbole d’une industrialisation qui n’a plus rien à voir avec le « petit élevage paysan » invoqué dans l’hémicycle.

« Les parlementaires ne doivent pas avantager les lobbies aux dépens de la santé des Français. Le droit à l’information nutritionnelle ne peut dépendre d’un label marketing. Le Sénat doit corriger cette incohérence et rétablir une transparence complète pour tous. » (Eddine Ariztegui, coprésident et porte-parole du Parti animaliste).

La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a émis un avis défavorable à l’amendement, invoquant un risque de non-conformité au droit européen, tout en affirmant « partager l’intérêt » pour le Nutri-Score. Une position ambivalente qui témoigne, une fois de plus, des résistances politiques face aux intérêts économiques des filières animales et agroalimentaires.

Le Parti animaliste appelle désormais le Sénat à revenir sur l’exemption votée et à garantir un affichage clair, lisible et universel du Nutri-Score sur tous les produits alimentaires, sans exception.
Informer les citoyens et citoyennes est un impératif démocratique, sanitaire et éthique.

Il est temps de rompre avec les privilèges accordés aux filières les plus polluantes, les plus néfastes pour la santé et les plus génératrices de souffrances pour les animaux. Nous devons favoriser une transition agroalimentaire vers le végétal, bénéfique pour les humains, les animaux et la planète.










Parti animaliste
Site Web |  Autres articles

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.