En mai dernier, le couple de loups Milo et Mina a donné naissance à quatre petits sur le plateau de Millevaches. Leur patrimoine génétique est unique en France. Cette nouvelle est une chance exceptionnelle pour la nature. Mais l’heure n’est pas à la célébration : malgré leur statut d’espèce protégée, les menaces de braconnage rôdent et des arrêtés prévoyant des tirs sont publiés alors que la période de reproduction est en cours. One Voice écrit à la préfète de la Corrèze, à celui de la Nouvelle Aquitaine, et celui du Rhône et d’Auvergne-Rhône Alpes ainsi qu’à celui responsable du plan loup, pour leur demander d’agir en urgence, exigeant des mesures concrètes pour protéger les animaux des élevages plutôt que de tuer ces parents. L’association propose même une aide financière pour la mise en place de mesures de protection efficaces.
Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice : “Il ne fait aucun doute que Mina, Milo et leurs louveteaux courent un danger imminent, entre les louvetiers à l’affût et les braconniers auxquels les arrêtés de la préfecture visant à faire tuer les loups donnent des ailes.
Leur existence même gêne ceux qui veulent s’accaparer la nature et la “nettoyer”, comme ils le répètent à l’envi.
Une portée exceptionnelle et menacée
Selon notre partenaire Carduelis dont nous tenons l’information, quatre louveteaux sont nés de ce couple remarquable sur le plan biologique. La préfecture vient de confirmer par voie de presse. Leur lignée est sans équivalent dans notre pays. Il s’agit d’une chance inestimable pour les loups en particulier et les animaux sauvages en général.
Pourtant, cette promesse de renouveau est déjà compromise. Le climat de tension et les tirs autorisés par la préfecture via pas moins de 30 arrêtés, mettent en péril leur existence. Ce soir, ce sont plus de 15 arrêtés autorisant les tirs jusqu’au mois de décembre (ici et là) qui viennent d’être adoptés et s’ajoutent aux précédents. Nous analysons actuellement leur contenu en vue de les attaquer le cas échéant.
C’est pour cela que la nouvelle, si bonne soit-elle, n’était pas annoncée jusque-là. Une situation absurde, alors que la loi impose leur sauvegarde.
Mobilisation dans les rues de Tulle et Brive-la-Gaillarde
Face à l’urgence, des citoyens engagés se sont réunis à plusieurs reprises à notre appel. À Tulle le 19 mars et le 14 mai par deux fois, comme à Brive-la-Gaillarde jeudi dernier, les militants de One Voice et ses partenaires ont tenu à sensibiliser la population et rappeler que la présence des loups sur le territoire est un droit naturel. Par ces actions visibles, nous dénonçons l’inaction des pouvoirs publics qui choisissent systématiquement les tirs au détriment d’une vraie politique de coexistence, respectueuse de tous les êtres vivants, telle qu’elle est pratiquée dans d’autres pays.
Une demande claire, un soutien concret
One Voice adresse une lettre aux préfets concernés pour faire cesser les tirs au plus vite. L’association demande en parallèle une intervention immédiate pour que les éleveurs protègent leurs troupeaux, l’État devant les y aider. C’est le seul moyen d’éviter les actes illégaux perpétrés contre les loups.
La vie des petits de Milo et Mina est une richesse nationale. Leur protection est une responsabilité collective. One Voice appelle à suspendre tous les tirs et à appliquer la loi en faveur d’une espèce qui, aujourd’hui, a plus que jamais besoin de notre engagement. Dans ce combat, nous appelons le public à nous soutenir pour que les loups aient enfin droit au respect !
Photo : ©Carduelis ©One Voice
