« L’Ordre est le garant de la qualité du service rendu au public par les vétérinaires en exercice. » [1]
La profession vétérinaire est règlementée, elle a le monopole des soins vétérinaires aux animaux, elle a donc l’obligation de la continuité et de la permanence des soins. Un vétérinaire doit respecter le code de déontologie à titre individuel et collectif. Il a une responsabilité individuelle de continuité des soins pour sa patientèle. La continuité des soins est l’obligation de tout vétérinaire praticien d’assurer ou de faire assurer le suivi médical, urgent ou non, des animaux sur lesquels il est intervenu médicalement ou chirurgicalement dans le cadre d’un contrat de soins.[2] Les vétérinaires ont une responsabilité collective de permanence des soins pour tout animal en souffrance y compris ceux ne faisant pas partie de leur patientèle. La permanence des soins est une organisation collective, confraternelle et mutualisée afin d’apporter une réponse à une demande non programmée de soins. Elle est la contrepartie des prérogatives réservées à la profession de vétérinaire.[3] Dans tous les cas : le vétérinaire doit répondre à toute demande qui lui est adressée, soit directement dans son domaine de compétence, soit en adressant le client à un confrère. [4]
Des animaux ont été et sont en souffrance grave et prolongée suite à la violation des obligations déontologiques. La lutte contre la maltraitance animale est médiatisée et légiférée mais passée sous silence lorsqu’elle est institutionnelle malgré les signalements des propriétaires. Or, les vétérinaires sont les référents institutionnels en matière de maltraitance animale ! Cette situation ne peut perdurer, ils ont un devoir d’exemplarité.
Voici deux exemples qui ont été signalés à l’association NALA 85480, Nos Amis Les Animaux, qui a saisi l’Ordre des vétérinaires de ce sujet d’intérêt général :
Une petite yorkshire a agonisé dans d’atroces souffrances, sa propriétaire s’étant heurtée aux refus de soins d’urgence par des vétérinaires au prétexte qu’elle ne faisait pas partie de la clientèle. La réaction du président du Conseil régional de l’ordre est indécente, son explication est « ll n’y a pas assez de vétérinaires ». C’est ignorer la réalité des faits, des vétérinaires étaient disponibles mais ont volontairement refusé les soins d’urgence au mépris de la déontologie.[5] La pétition ouverte sur le sujet trouve de nombreux soutiens puisque cette situation est fréquente comme le démontrent les autres pétitions existantes pour d’autres victimes du même manquement déontologique.[6]
Une ânesse a agonisé dans d’atroces souffrances, sa propriétaire s’étant heurtée aux refus volontaires de vétérinaires de faire des soins d’urgence.[7] Les signalements concernant les équidés sont moins fréquents du fait de la pénurie de vétérinaires équins et des risques de refus de patientèle en représailles. Depuis cette tragédie un autre cheval a été victime du même refus de soins sur la même commune par les mêmes praticiens ! L’association NALA 85480 avait saisi l’Ordre national des vétérinaires (ONV) en novembre 2022.[8] Un an plus tard, en novembre 2023, la situation n’a pas évoluée ! Les souffrances endurées par les équidés sont aggravées par la pénurie de vétérinaires équins, seuls vétérinaires autorisés à soigner les équins. Et un cheval à terre est très difficilement transportable dans une clinique équine.
Des avocats spécialisés dans la maltraitance animale, contactés, ont refusé et/ou déconseillé d’engager une procédure pénale, se contentant de proposer une procédure devant le Conseil régional de l’ordre des vétérinaires (CROV) avec un avertissement sur les conséquences : le refus de soins pour tous les autres animaux par tous les vétérinaires, corporatistes ! La saisine du CROV n’a pas été retenue puisque, déjà informé directement par les vétérinaires eux-mêmes, il n’a pas réagi et a laissé faire sans rappel à la loi ! Et la demande était la reconnaissance pénale de la cruauté par inaction volontaire des professionnels. Difficile de savoir si la procédure est vouée à l’échec ou si les avocats rechignent à poursuivre au pénal des vétérinaires.
Cruauté et sévices volontaires par inaction volontaire, maltraitance par refus de soins délibéré, ces actes sont pénalement répréhensibles lorsqu’il s’agit de particuliers et aggravés lorsqu’il s’agit de professionnels (éleveurs). Sont-ils acceptables lorsqu’il s’agit de professionnels vétérinaires ayant le monopole des soins ?
L’Ordre des vétérinaires est une institution/personne morale de droit privé investie par l’Etat d’une mission de service public. L’Etat a confié à la profession elle-même, indépendante et responsable, organisée en un ordre, la mission de son propre contrôle administratif et celle du maintien de sa discipline. L’ordre est le garant de la qualité du service rendu par le professionnel, veillant à la primauté de l’intérêt du client et de celle de l’intérêt général sur l’intérêt individuel du professionnel.[9]
Code de déontologie vétérinaire : Dispositions applicables à tous les vétérinaires
PARAGRAPHE 1er Devoirs généraux du vétérinaire Article R. 242-33 :
VIII.-Le vétérinaire respecte les animaux.
XVIII.-Le vétérinaire ne peut pratiquer sa profession comme un commerce ni privilégier son propre intérêt par rapport à celui de ses clients ou des animaux qu’il traite.
Quoi de pire pour un propriétaire attentif au bien-être de son animal de compagnie d’être confronté au refus de soins institutionnels par des professionnels ayant le monopole !
Nous regrettons que la réponse de l’ONV se contente de confirmer la règlementation citée dans la lettre de saisine.[10] Le RAPPORT D’INFORMATION du 14 décembre 2022 sur l’application de la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes n’apporte aucune réponse, malgré la saisine des autorités concernées.
L’association NALA 85480 saisit de nouveau l’ONV en ce mois de novembre 2023 afin de faire avancer la cause animale sur le plan préventif.[11] Les plaintes individuelles pour des sanctions répressives de ces praticiens maltraitants relèvent de décisions individuelles, entravées par les représailles corporatistes. Nombreux propriétaires n’osent pas signaler de tels faits par crainte de ne plus avoir de soins courants pour leurs animaux.
NALA 85480 demande des mesures préventives plus utiles aux animaux victimes de ces manquements institutionnels. Le partage et la signature des pétitions par le public aidera à faire avancer la cause.
[2] veterinaire.fr/la-profession-veterinaire/la-reglementation-professionnelle/le-code-de-deontologie-commente/sous-section-3-dispositions-propres-differents-modes-dexercice
[3] veterinaire.fr/la-profession-veterinaire/la-reglementation-professionnelle/le-code-de-deontologie-commente
[4] veterinaire.fr/je-suis-proprietaire-danimaux/fiches-pratiques/la-prise-en-charge-dun-animal-en-urgence
[5] france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/moselle/le-veterinaire-est-en-vacances-et-le-chien-de-claude-decede-que-son-agonie-et-sa-mort-puisse-faire-avancer-les-choses
[6] change.org/p/refusee-aux-urgences-veterinaires-car-ses-adoptants-n-etaient-pas-clients
[7] change.org/p/un-veterinaire-peut-il-refuser-de-soulager-la-souffrance-d-un-animal
[8] nosamislesanimaux.com/souffrances-animales-suite-au-refus-de-veterinaire
[9] veterinaire.fr/la-profession-veterinaire/la-reglementation-professionnelle/index-juridique/lorganisation-administrative-de-la-profession/ordre-national-des-veterinaires
[10] nosamislesanimaux.com/resources/ReponseAssoNALNov2022.pdf
nosamislesanimaux.com/resources/courrierrefussoinsveterinaires.pdf
[11]nosamislesanimaux.com/resources/CourrierenreponseauONVnovembre2023.pdf
Association NALA 85480 (Nos Amis Les Animaux)
Association de protection animale loi 1901 reconnue d'intérêt général créée le 9 Septembre 2010 à Bournezeau, Vendée.
9 commentaires
Buzy
30 novembre 2023 à 19h22
Honte à ces vétérinaires…Je leur souhaite 1 vie épouvantable …il y a bcp de gens qui ont du mal à payer les honoraires svt trop abusifs car il y a des VETO qui vraiment exagèrent …comment éviter les abandons ds ces conditions …certains veto sont très humains mais ils ne sont pas tjrs légions …
Claudine Moja
21 novembre 2023 à 20h30
J ai travaillé longtemps avec un vétérinaire équin , jamais il n a refusé des soins il n était même pas question d être patient ou pas . Il soignait aussi chien chats et autres animaux sans distinction.
Je suis sans voix de savoir qu il existe des vétos qui puissent refuser des soins à un animal en souffrance . Peuvent ils dormir sereinement et se regarder dans une glace..
Il n y a pas de mots . L Ordre des vétérinaires devrait quand même sanctionner, et ce n est pas une raison parce qu il n y a pas assez de vétos pour laisser passer un manquement au serment qu ils ont prêté ainsi qu à la déontologie.des vétérinaires.
Jaeger Brigitte
22 novembre 2023 à 23h33
Merci pour votre reponse.
Il faut toutefois faire remonter l information au niveau de l Ordre des Veterinaires
Bouche
30 novembre 2023 à 13h31
Il faut les punir sévèrement ou il continuerons
Ce qui n est pas fait
Leur faire subir ce q il font au bête
Croyez moi sa ne durerai pas l’ont temps
Derkaoui
21 novembre 2023 à 16h59
Honte à ces vétérinaires, j’ai eu le même problème avec un chat trouvé mourrant dans un fossé, personne ne voulait le soigner. La justice n’a que faire de tous ça, il suffit de voir les sanctions données dans les tribunaux. Bon courage.
Andrieu
21 novembre 2023 à 15h27
Cela me dégoûte profondément
Je fais partie de la protection animale
Je lutte pour offrir une vie décente aux chats errants .. stérilisation etc
Je me sens bien seule face a ce combat ..oui il y a des asso des véto super.
Mais qd je lis votre article g la nausée ..de vétérinaire ils n ont que le nom et le compte en banque
ILS ME DÉGOÛTENT
ET J Espère QU ILS TRAVERSERONT DES MOMENTS TRES TRES DUR DS LEUR EXISTENCE CA LEUR permettra peut être de faire preuve d empathie
Rigaud
21 novembre 2023 à 10h59
Que cesse se manque de soins aux animaux en. Urgence , juste parce que l’on est pas clients.
AUPY
21 novembre 2023 à 10h05
Il serai temps que la France fasse et applique des lois concernant les animaux. Que les peines soient sévères (prison et amende).
La France est un.pays qyi aime et possede le plus d’animaux donc il faut aussi savoir les soigner, leur venir en aide, stopper les abandons, la maltraitance,….
J’espère que vous allez arrivé à etre entendu.
Ces vétérinaires doivent être puni.
Ce n’est pas parce que les victimes sont des animaux qu’on ne doit rien dire et faire.
LES ANIMAUX SONT DES ETRES VIVANTS DONC ILS DOIVENT ETRE RECONNU COMME TELS ET ÊTRE DÉFENDABLE.
Midani
19 novembre 2023 à 8h28
Avec vous pour cette action qui me semble nécessaire et urgente. Merci pour ce que vous faites.