Contraints d’annuler nos actions de ce mercredi pour cause de canicule, nous pensons à tous les animaux qui souffrent de cette chaleur extrême et vivent constamment exposés aux risques que cela entraîne : incendies, sécheresse, manque d’eau, etc. Nous continuons à nous battre pour que captifs ou libres, ils puissent vivre dignement, sans être victimes de la hausse des températures causée par les humains.
Les conditions de vie indignes des animaux captifs, aggravées pendant les fortes chaleurs
Alors qu’ils subissent l’année entière un quotidien délétère, les animaux prisonniers des cirques souffrent davantage lorsque les températures atteignent des sommets : l’eau vient à manquer, sur le bitume des parkings ou dans les camions de tôle, ils suffoquent. Nous avons ainsi alerté l’opinion publique sur le sort d’un âne sans eau ni ombre dans un cirque.
L’absurdité de la captivité bat son plein lorsque Marineland infligeait à l’ours Raspoutine les températures extrêmes de la Côte d’Azur. L’enfermement cruel est sans limite lorsqu’il s’agit de « divertir », peu importe la souffrance générée. La chaleur intense se répercute également violemment sur les orques Wikie et Keijo si loin des eaux islandaises où leurs parents ont été capturés. L’eau de leurs bassins devrait être refroidie à 15°C au maximum, ce qui n’est déjà pas le cas en temps normal.
Dans les élevages destinés à l’expérimentation animale, comme ceux de chiens à Gannat ou Mézilles, ou de primates à Rousset, des centaines d’animaux sont enfermés dans des cages ou des volières, souvent sans isolation thermique suffisante. Privés d’un environnement naturel, ils endurent la canicule, sans possibilité de se rafraîchir ni de s’abriter efficacement. Double peine avec les expériences…
Pour les individus abandonnés à eux-mêmes tels que les chats errants, cette fournaise ne fait qu’aggraver leur situation déjà dramatique.
Le transport vers les lieux d’abattage est insupportable, mais il devient carrément suffocant lors des chaleurs extrêmes. Les animaux des cirques se retrouvent aussi ballottés de ville en ville dans des camions-cages surchauffés.
Les primates victimes de l’expérimentation, eux, sont importés depuis l’Île Maurice ou l’Asie pendant vingt heures ou plus, dans des cages minuscules, sans accès à la nourriture ni à l’eau.
Les animaux libres, premiers témoins du dérèglement climatique
Les animaux sauvages sont les premières victimes du dérèglement climatique. Ils voient leurs territoires partir en fumée, doivent affronter des feux qu’ils ne peuvent fuir. Ceux qui ne sont pas piégés dans les incendies peinent à se nourrir et à s’hydrater. Il y a urgence à préserver leurs habitats : la 6e extinction de masse est en cours. Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme considère la crise climatique comme une « crise des droits humains ». Mais qu’en est-il de tous les animaux et des écosystèmes qui souffrent de par l’action de notre espèce et désormais de notre inaction quasi générale ?
Ces derniers jours, avec un thermomètre très largement au-dessus des normales saisonnières, ont été pour eux d’une violence sans nom. Les centres de soins qui leur portent secours sont surchargés.
Il est temps de repenser nos pratiques vis-à-vis de la nature, pour leur survie. Ils subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique, et les chasseurs et l’urbanisation à outrance leur assènent le coup fatal.
Pourtant, huit Français sur dix sont d’accord avec le principe d’interdire la chasse dans les régions ayant souffert de la sécheresse (sondage Ipsos/One Voice, octobre 2023).
Nous appelons les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités plutôt que de céder aux volontés destructrices des lobbys de l’agriculture intensive et de la chasse. Il est de notre devoir à tous de protéger le monde dans lequel nous évoluons et la multitude de faune et de flore qui le peuple. Ces événements météorologiques extrêmes viennent nous rappeler que nous sommes dépendants de cette nature que l’humanité chahute tant. Pour elle et tous ceux qui l’habitent, nous continuons à lutter !
