ConsommationActualitésInfractions systématiques sur le transport des dindes : L214 et 4 parlementaires demandent au ministre d’agir

L214 Ethique & Animaux2 février 202216 min

Visite le mercredi 2 février au ministère de l’Agriculture

Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation faisant la sourde oreille aux multiples sollicitations et courriers, L214 se rendra sur place, au 251 rue de Vaugirard, à Paris, ce mercredi 2 février à 14 h, accompagnée des eurodéputés Manuel Bompard, Caroline Roose, Claude Gruffat, et du député Bastien Lachaud.

Ils vont chercher des réponses à leurs questions jusque-là ignorées par le ministère au sujet du transport des dindes à l’abattoir de Blancafort (Cher), et partout en France :

  • Pourquoi le transport des dindes en France contrevient-il systématiquement à la législation européenne ?
  • Pourquoi les autorités françaises n’agissent-elles pas pour faire appliquer la loi ?
  • Pourquoi ce silence du ministère face aux dénonciations légitimes de pratiques hors la loi ?
  • Et surtout, que prévoit le ministère pour mettre fin à cette violation de la loi ?

→ Revoir notre enquête à l’abattoir de Blancafort

→ Revoir notre enquête à l’abattoir du Faouët

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Depuis décembre 2020, nous avons tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme sur les conditions de transport des dindes et les infractions à une législation en vigueur depuis 15 ans. On aurait pu penser que le ministère concerné allait s’emparer du sujet. Mais non : rien n’a changé, et le ministère fait la sourde oreille. Aujourd’hui nous portons une demande simple : que le ministère cesse de couvrir les pires pratiques et qu’il écoute la vaste majorité des Français qui demandent davantage de protection pour les animaux. »

Pour Caroline Roose, eurodéputée (groupe des Verts/EELV) : « Nous avions écrit au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, en tant que membres de la Commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport, pour lui poser des questions précises face aux infractions systématiques aux règles européennes de protection des animaux que nous avons constatées en France en général, et à l’abattoir de Blancafort en particulier. La non-réponse du ministre à notre courrier est une forme de mépris pour les animaux, les citoyen-ne-s qui exigent leur protection, mais aussi vis-à-vis du Parlement européen, scandaleuse alors que la France occupe la présidence tournante du Conseil de l’UE. Nous venons aujourd’hui devant le ministère de l’Agriculture pour obtenir des réponses et des engagements pour mettre fin aux souffrances engendrées par le non-respect par la France de la législation européenne. »

Pour Claude Gruffat, eurodéputé (groupe des Verts/EELV) : « Je pensais que, suite à notre déplacement à l’abattoir, et aux multiples alertes, le ministère ferait le nécessaire pour respecter les lois françaises et européennes, déjà peu contraignantes. Je ne comprends pas cette persistance à résister aux changements vers un bien-être animal qui vont dans le sens de l’histoire. Nos déplacements et lettres restent sans réponse. Nous constatons une inaction sous l’œil complaisant du ministère de l’Agriculture. »

Pour Manuel Bompard, eurodéputé (groupe GUE/NGL – France insoumise) : « En décembre 2020, l’enquête de L214 à l’abattoir de Blancafort montrait des poubelles pleines de dindes n’ayant pas survécu à leurs conditions de transport. Je me suis rendu deux fois sur place avec mes collègues : les dindes sont entassées dans des cages qui ne respectent pas la réglementation européenne. Malgré deux courriers et une interpellation devant la Commission d’enquête du Parlement européen, le ministère persiste à ne rien faire et ignore nos alertes. Ce mépris pour les animaux est insupportable, nous exigeons des réponses et des actes ! »

Pour Bastien Lachaud, député (France insoumise) : « À l’abattoir de Blancafort, j’ai pu le constater, les caisses de transport des dindes sont trop basses. C’est une infraction au règlement européen sur le transport des animaux, mais aussi à la législation précédente, datant de 1991… Voilà donc 30 ans que cela ne devrait plus avoir lieu et qu’on laisse les animaux souffrir ! Rien n’est fait et le ministère n’a même pas daigné répondre à notre courrier : aujourd’hui nous voulons être entendus et faire respecter le droit. »

Illégalité du transport des dindes : les enquêtes de L214 et le travail des eurodéputés

Acte I. Tout commence en décembre 2020. L’association L214 publie une enquête dévoilant les conditions de transport et d’abattage des dindes à l’abattoir de Blancafort, dans le Cher. Entassées dans des cages ne leur permettant pas de se mouvoir, beaucoup d’entre elles ne survivent pas au transport et remplissent les poubelles de l’abattoir. Celles qui survivent arrivent souvent en état de stress thermique, faute de ventilation suffisante.

→ Notre enquête de décembre 2020

Acte II. Trois mois plus tard, l’association retourne sur place, accompagnée d’un huissier et de deux eurodéputés, Caroline Roose et Manuel Bompard, membres de la Commission d’enquête du Parlement européen sur la protection des animaux pendant le transport. Rien n’a changé.

→ Notre retour sur les lieux en mars 2021

→ Lettre de M. Bompard et Mme Roose au MAA

Acte III. Suite à cette action, et interrogée par Manuel Bompard en juillet 2021 lors d’une audition auprès du Parlement européen, Mme Soubeyran, représentant le ministère de l’Agriculture, s’engage sur une mise en conformité des équipements de transport à Blancafort au 30 septembre 2021.

→ Audition de Mme Soubeyran (à 17:59)

Acte IV. Ce même mois de juillet 2021, L214 dresse encore une fois le constat du transport des dindes dans des cages trop petites à l’abattoir du Faouët, dans le Morbihan.

Acte V. Pour s’assurer que l’engagement du ministère, exprimé par Mme Soubeyran en juillet, s’est traduit dans les faits, L214 décide de se rendre à nouveau à l’abattoir de Blancafort en octobre 2021, cette fois-ci accompagnée des mêmes élus ainsi que du député Bastien Lachaud et de l’eurodéputé Claude Gruffat. Le constat est amer : malgré l’engagement pris, rien n’a changé. Le ministère ne répondra jamais à la lettre conjointe envoyée par les élus pour demander des explications.

→ Lire la lettre des élus au ministère de l’Agriculture

Un point de réglementation ignoré, des souffrances accrues pour les animaux

La situation est d’autant plus intolérable que la législation s’applique depuis 2007 et qu’elle est très claire : « Un espace suffisant est prévu à l’intérieur du compartiment destiné aux animaux et à chacun des niveaux de ce compartiment afin de garantir une ventilation adéquate au-dessus de la tête des animaux lorsqu’ils sont debout dans leur position naturelle, sans qu’en aucun cas leurs mouvements naturels puissent être entravés. » (Règlement 1/2005, Annexe I, Chapitre II, 1.2)

Cette législation est minimale, et très mal appliquée, comme l’a relevé la commission d’enquête du Parlement européen en 2021. Celle-ci note aussi dans son rapport que « le surpeuplement est particulièrement nocif pour les animaux lorsqu’il se combine à un manque de ventilation » (§ 30).

→ Rapport de la Commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport

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Il y a un commentaire

  • GARDETTE

    4 février 2022 à 12h16

    HONTE à ceux qui font de tel métiers

    Répondre

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