Numéro 15Politique & AnimauxEngagée, de mon quotidien de citoyenne, d’élue et jusqu’à l’Europe

Sandra Krief15 avril 20246 min

Si j’ai souhaité me présenter à cette élection européenne c’est parce que je pense profondément que l’échelon européen est essentiel dans la chaîne de décision politique. 

Jusqu’il y a peu, les associations étaient seules à effectuer un travail absolument remarquable sur les territoires. Ce maillage associatif est vital et doit être largement soutenu. Aujourd’hui, la condition animale doit aussi se doter d’outils législatifs performants afin de se confronter aux défis majeurs qui sont ceux de notre société, notamment en termes de santé et d’environnement et bien-sûr d’éthique. La condition animale doit continuer à pénétrer toutes les strates politiques, jusqu’au parlement européen.

La condition animale est la cause la plus négligée et la plus ignorée des causes sociales. Elle doit être défendue de manière impérative parce que défendre les animaux et leur permettre de vivre c’est également préserver la santé publique de tous, humains comme animaux mais également la préservation de l’environnement et c’est aussi bâtir une société basée sur l’éthique, la morale.

En France, un grand nombre de combats ont été menés durant ces dernières décennies avec des victoires essentielles telles que la peine de mort, l’IVG, les minimas sociaux par exemple. 

La condition animale, ça n’est pas seulement le bien-être animal mais surtout la recherche de solutions qui peuvent permettre d’interrompre des process inscrits dans le quotidien de chacun et qui débouchent invariablement sur la maltraitance et la mort des animaux. 

Cela va de l’abandon des animaux dits « domestiques » sur les aires d’autoroute, de l’exploitation des animaux élevés pour être soumis à des tortures aux fins d’expérimentations douteuses et inutiles dans les laboratoires pharmaceutiques, cosmétiques ou encore liés aux produits domestiques ou tabacologiques.

C’est aussi l’exploitation et le massacre d’animaux pour l’industrie textile, fourrures, poils, peaux et cuirs. C’est aussi la détermination à interdire les corridas sur le sol français. Ces manifestations barbares ne sont plus en phase avec notre niveau de civilisation et il n’est plus tolérable que l’Europe participe au financement des corridas en accordant des subventions aux communes qui favorisent ces manifestations honteuses dont je rappelle qu’elles sont interdites sur notre sol en dehors de quelques villes qui bénéficient encore de dérogations pour « tradition locale ininterrompue ».

Nous pouvons parler du véritable lobbies de la chasse sous toutes ses formes.

Tous les jours, nous découvrons via les réseaux sociaux les exactions commises par les chasseurs qui pourtant se drapent de missions vertueuses notamment au « bénéfice » de la régulation des espèces. La réalité est toute autre car chaque année, des millions d’animaux innocents tombent sous leurs balles pour le plaisir égoïste et primitifs de quelques-uns en mal de sensations.

Les chiffres, les études et depuis quelques années les mises en lignes d’enquêtes montrent et démontrent l’horreur concentrationnaire que vivent des millions d’animaux terrestres et marins dans les élevages intensifs, notamment en France.

La prolifération de ces élevages est pourtant l’acteur majeur d’un désastre environnemental, sanitaire et bien évidement éthique.

L’accaparation des terres agricoles, le scandale permanent de la surutilisation de l’eau, l’utilisation des pesticides, des antibiotiques et les rejets d’ammoniaque à proximité des cours d’eau et des habitations, le développement des pandémies animales, infectant à terme les humains tout autant que la biodiversité, les gaz à effet de serre générés par l’exploitations des élevages et des déplacements par camions et bateaux des animaux vivants et morts.

Et enfin la souffrance des animaux, massacrés par milliards dans des abattoirs après des semaines ou des mois à survivre terrorisés par des conditions de vie indicibles, entassés, blessés, vivant au milieu de leurs excréments, marchant sur leurs congénères morts, au mépris du double manquement de la moindre humanité de la part de leurs tortionnaires et de la loi de février 2015, inscrivant pourtant dans le code civil que les animaux sont des êtres conscients et sensibles.

La crise du monde agricole qui a occupé l’actualité ces mois derniers est pourtant un signe, une main tendue nous indiquant que ce système est au bout d’un cycle. A l’autre extrémité de cette main tendue, la nôtre, celle du Parti Animaliste, qui consacre une partie majeure de son programme pour les élections européennes à la transition agricole, partant de terres occupées à cultiver des céréales destinées à nourrir des animaux qui seront abattus pour devenir des aliments alors qu’il suffirait de s’orienter vers une alimentation très majoritairement végétale pour que la culture de ces céréales finisse dans nos assiettes.

Les lobbies de l’agrochimie n’ont que faire de la santé de la planète et de ceux qui y vivent.

Les lobbies de la filière de la viande industrielle n’ont que faire de la souffrance et de la mort de centaines de millions d’animaux qui passent par leurs camps de la mort, leurs usines à broyer des vies au seul profit d’une performance économique dont tous savent qu’elle est mortifère et obsolète.

Les lobbies de la chasse, n’ont que faire des assassinats pratiqués sur des millions d’animaux au seul profit de gonfler leur plaisir morbide et leurs congélateurs.

La « puissance » de ces lobbies s’adossent à des ressources financières considérables qui leur permettent de s’attacher la complaisance et la complicité des services de l’État et des pouvoirs protéiformes en place et de mener des campagnes publicitaires trompeuses.

Le Parti Animaliste oppose sa détermination à se battre pour que les animaux vivent et veut être l’incontournable relai des consciences collectives.

Voter pour le parti Animaliste, c’est démontrer que l’on peut se doter des moyens nécessaires pour agir au niveau européen et mieux répandre le ruissellement indispensable à toutes les couches du mille feuilles politique pour que la condition animale soit au centre du débat publique. En cela c’est pratiquer l’extension du domaine de la lutte. Afin que chacun, animal et humain soit bénéficiaire de cette lutte.

Grace à Robert Badinter, depuis septembre 1981, en France, la république française ne « coupe plus en deux un homme vivant ». Cette avancée, symbole absolu de ce que l’humain peut faire de mieux quand il le décide, nous oblige à être meilleurs. Pour l’humanité, pour les animaux, pour la santé et pour l’environnement, nous devons rompre avec toutes ces pratiques d’un autre âge, incompatible avec notre niveau de civilisation.


Sandra Krief
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Adjointe au maire de Grenoble
Conseillère Grenoble Alpes Métropole
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