Un premier rorqual commun a été harponné et tué par un baleinier japonais au large de la préfecture d’Iwate le vendredi 2 août. Il mesurait près de 20 mètres et pesait 55 tonnes.
Le cétacé a été tué par la société Kyodo Senpaku, compagnie qui a inauguré en mai dernier le Kangei Maru, un navire baleinier ultramoderne d’une valeur estimée à environ 48 millions de dollars.
Le Japon, qui n’a pas tué de rorqual commun – second plus grand animal au monde – depuis 2011, a ajouté l’espèce à ses quotas de chasse 2024 (59 individus) en mai 2024.
Classé « en danger » sur la liste rouge de l’UICN de 1996 à 2018, le statut actuel du rorqual commun est « vulnérable », indiquant un rétablissement partiel de leur population.
Les recherches montrent que la population de rorquals communs a augmenté grâce aux réglementations sur la chasse commerciale à la baleine. Toutefois, la reprise de la chasse commerciale par certains pays et d’autres menaces, telles que le réchauffement climatique, pèsent encore sur la survie de l’espèce et empêchent leur rétablissement complet.
Dans le seul hémisphère sud, plus de 700 000 rorquals communs ont été chassés et tués entre le début des années 1900 et les années 1970, réduisant drastiquement leur population.
En 2019, le Japon a quitté la Commission baleinière internationale (CBI) pour s’affranchir de son moratoire et a repris la chasse commerciale à la baleine dans ses eaux territoriales.
« Nous regrettons d’apprendre qu’en plus des quotas pour le rorqual de Bryde, le petit rorqual et le rorqual boréal, le Japon étend ses activités de chasse commerciale à 59 rorquals communs, le deuxième plus grand animal de la planète. Cette espèce, qui peut vivre jusqu’à 90 ans, est toujours considérée comme vulnérable selon la liste rouge de l’UICN en raison de la pratique de la chasse à la baleine durant des décennies. Cette décision sape les efforts mondiaux de conservation des baleines dans un contexte où ces cétacés sont déjà confrontés à de grandes menaces, telles que le changement climatique.
Quelle que soit la méthode, tuer une baleine en mer ne peut se faire sans souffrance et nous sommes préoccupés par les conséquences de cette chasse sur le bien-être des animaux. Les baleiniers japonais n’ont plus tué de rorquals communs depuis 2011. Il est donc possible que les opérateurs de harpons actuels n’aient aucune expérience en matière de mise à mort d’une espèce nettement plus grande, plus longue et plus lourde que les espèces qu’ils chassent actuellement. Les harpons ne sont généralement pas efficaces pour tuer les baleines au moment de l’impact, ce qui entraîne une mort lente et douloureuse.
Nous demandons au Japon de revenir non seulement sur sa décision d’inclure les rorquals communs dans ses quotas annuels, mais aussi de mettre définitivement fin à la pratique cruelle et dépassée de la chasse à la baleine. Nous l’exhortons également le Japon à coopérer avec la Commission baleinière internationale, conformément aux obligations qui lui incombent en vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. » déclare, Catherine Bell, directrice de la politique internationale du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).
IFAW
Le Fonds international pour la protection des animaux est une organisation mondiale à but non lucratif qui aide les animaux et les hommes à cohabiter harmonieusement.
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Renaud
11 août 2024 à 15h01
mireille.renaud17@gmail.com