Le Congrès mondial de la nature, organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) s’achève aujourd’hui à Abu Dabi. Il a rassemblé plus de 10 000 participants sur place, et plusieurs milliers en visioconférence. Le réseau français de l’UICN y était particulièrement bien représenté (ONG, ministères, collectivités locales) et y a fait adopter le plus grand nombre de résolutions.
Organisé tous les 4 ans, le Congrès mondial rassemble les organisations membres de l’UICN (plus de 1 400 Etats, agences gouvernementales, collectivités locales, ONG, représentant.es des peuples autochtones) et ses expert.es (plus de 16 000). Il permet d’identifier, de débattre et d’adopter des positions sur les enjeux prioritaires de conservation de la nature à travers des évènements organisés dans deux enceintes – le Forum et l’Exposition, vastes espaces d’échange et de débat – et l’Assemblée générale, par le vote de motions.
Le Congrès mondial 2025 a été marqué par plusieurs temps forts, tels que :
-l’actualisation de la Liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN et de la Liste rouge européenne des pollinisateurs ;
-le lancement du nouveau standard mondial de l’UICN pour les Solutions fondées sur la Nature ;
-l’annonce des sites labellisés dans la Liste verte des aires protégées de l’UICN ;
-l’adoption de la vision stratégique de l’UICN à 20 ans et son programme mondial pour les 4 prochaines années ;
-L’annonce de l’organisation du prochain Congrès mondial des aires protégées et conservées, qui se tiendra au Panama en 2027.
Une cérémonie en l’honneur de Jane Goodall, figure emblématique de la conservation de l’UICN, y a également été organisée.
Les acteurs français de la conservation à l’honneur
Les acteurs français de la conservation se sont distingués par leur mobilisation et leurs nombreuses contributions aux actions de l’UICN :
-Parmi les sites labellisés de la Liste verte des aires protégées, trois sites – la réserve biologique forestière du Champ du Feu et celle de Hochfeld (Bas-Rhin), ainsi que le parc naturel marin d’Iroise (Finistère) – ont vu leur label renouvelé ;
-Le Comité français de l’UICN a organisé et participé à de nombreux évènements de présentation du nouveau standard international des Solutions fondées sur la Nature, auquel il a largement contribué, et travaille d’ores et déjà à faciliter sa mise en œuvre, à travers des outils et ressources à destination des acteurs publics et privés ;
-Le lancement de la 7e phase du Programme de Petites Initiatives, programme historique du Comité français de l’UICN en appui aux organisations de la société civile.
Benjamin Bassono de l’ONG « les Anges Gardiens de la Nature », partenaire du PPI au Burkina Faso depuis 2019, a reçu le prestigieux Ranger Award lors du Congrès mondial ;
-Une déclaration commune des acteurs francophones de la conservation identifiant les priorités d’action pour les prochaines décennies ;
-Dix motions portées par des membres français de l’UICN ont été adoptées sur des sujets de première importance pour l’atteinte des objectifs du Cadre mondial pour la biodiversité. Celles-ci s’ajoutent aux 28 motions portées par des membres français de l’UICN adoptées par vote électronique en amont du Congrès.
-Les premières motions portées par des collectivités locales ont été adoptées, sur les forêts urbaines et péri-urbaines (Ville de Paris) et le rôle des des aires protégées régionales ou infranationales dans l’atteinte de l’objectif 30×30 (Région Ile-de-France) ;
-En réaction aux feux de forêts d’une ampleur inédite à travers le monde en 2025, le Comité français de l’UICN et ses membres ont déposé une motion nouvelle et urgente pour renforcer la prévention et la lutte contre les incendies qui ravagent les milieux naturels.
-Avec 38 motions, la France est le pays dont le plus grand nombre de motions a été adopté.
« Ce congrès nous a permis de présenter nos propositions sur plusieurs enjeux portés par les membres français de l’UICN comme le financement de la conservation de la biodiversité, la protection de la haute mer et des glaciers, ou des approches nouvelles comme la libre évolution et Une seule santé. Nous étions aussi à nouveau présents pour montrer notre engagement en faveur des Solutions fondées sur la Nature et de la Liste verte des aires protégées de l’UICN », indique Sébastien Moncorps, directeur du Comité français de l’UICN.
Le renouvellement de la Présidence et la déclaration finale
Les Membres ont également approuvé le nouveau programme de l’UICN pour les quatre années à venir et élu le nouveau Conseil d’administration international de l’UICN, avec la réélection de la présidente, Razan Al Mubarak, et celle de Maud Lelièvre, réélue en tant que conseillère régionale pour l’Europe de l’Ouest, également présidente du Comité français de l’UICN.
Le Congrès de l’UICN a adopté sa déclaration finale, l’Appel à l’action d’Abu Dabi, réaffirmant la nature comme fondation de notre humanité et de notre bien-être, l’importance du multilatéralisme, de la coopération, de la justice, de l’équité, de la science et de l’éducation pour amplifier les actions pour la conservation.
« La dynamique du Congrès doit maintenant se traduire en actions concrètes. Notre rôle, au sein du Comité français, est de décliner la feuille de route mondiale à l’échelle nationale. Cela passe par l’accompagnement des acteurs – entreprises, collectivités, gestionnaires d’espaces naturels – avec les standards et l’expertise scientifique de l’UICN, comme la Liste rouge des écosystèmes ou la Liste verte des aires protégées. », conclut Maud Lelièvre, présidente du Comité français de l’UICN.

Union internationale pour la conservation de la nature
Union internationale pour la conservation de la nature